Cyclo-cross. Lhotellerie : « Tant pis pour ceux qui n'y croient pas »

Sur la route de la Belgique où il a élu domicile, Clément Lhotellerie, le nouveau champion de France, s'est longuement confié, hier en début d'après-midi. Sur son premier titre obtenu chez les élites et sur sa carrière en dents de scie souillée, en 2009, par une affaire de dopage.



Clément Lhotellerie, avezvous l'impression de faire un peu figure de revenant ?
De revenant, je ne sais pas. Une chose est sûre, lorsque j'étais double champion de France juniors, je ne m'attendais pas à cette carrière. Pas plus tard que l'an dernier, j'ai encore failli arrêter la compétition. Et puis, en regardant les cyclo-cross à la télé, ça m'a donné l'envie de revenir à mes premiers amours. Mais si je n'avais pas remporté le titre à Pontchâteau, je ne pense pas que j'aurais continué de faire du vélo à 100 %. Je serais sans doute allé bosser avec mon père (qui est peintre en bâtiment).

Vous avez été contrôlé positif puis suspendu cinq mois en 2009. Que répondez-vous à ceux que votre titre laisse sceptique ?
Je ne peux pas les forcer à me croire. Je ne peux que continuer d'obtenir de bons résultats. Et puis, il faut relativiser : je n'ai pas été contrôlé à un produit lourd comme l'EPO ou la testostérone (il s'agissait d'un stimulant). Je ne comprends pas trop cet acharnement. De nombreux coureurs sont revenus de suspensions bien plus importantes et on n'en a pas fait tout un plat. Tant pis pour ceux qui ne croient plus en moi.

Cette affaire a néanmoins été le tournant de votre carrière...
Elle est arrivée à un moment où j'étais en plein envol. C'était une erreur de parcours, juste une erreur de jeunesse, j'ai plaidé coupable. J'ai mûri. J'ai surtout accusé le coup lors de mon retour de suspension (à Roubaix). Je n'ai pas marché de la saison, mentalement, je n'y étais pas. Les gens ont fait l'amalgame : ils ont dit que je n'avançais plus car je revenais de suspension. Je suis descendu amateur en Belgique avant de repasser pro dans une Continentale et de redescendre chez les amateurs au Team Peltrax. C'est mon histoire.

En début de saison, ce maillot de champion de France était un objectif ?
Pour être honnête, oui. C'était même mon objectif de l'année. Je savais que le circuit de Pontchâteau me convenait parfaitement. Sur un parcours physique, où il faut avoir de la force et mettre du braquet, je me doutais que j'aurai un rôle à jouer. J'y croyais. Ma deuxième place à Lanarvily lors de la finale de la Coupe de France (le 14 décembre) m'avait conforté dans ce sens.

Pensez-vous que ce premier titre va vous ouvrir des portes ?
Je suis ouvert à tout. Je ne peux pas être difficile. Si l'occasion de repasser professionnel se présente, je n'hésiterai pas. Je ne veux pas non plus me prendre la tête avec ça. J'espère juste que c'est le début d'une nouvelle carrière.

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