Kevyn Ista: "Je peux gagner à nouveau"
Âgé de 30 ans, Kevyn Ista est prêt à se relancer chez Wallonie-Bruxelles, équipe dans laquelle il se sent bien. Une rencontre signée Julien Gillebert,notre envoyé spécial en Espagne.
- Publié le 18-01-2015 à 20h47
- Mis à jour le 19-01-2015 à 13h55
Âgé de 30 ans, Kevyn Ista est prêt à se relancer chez Wallonie-Bruxelles, équipe dans laquelle il se sent bien. Printemps 2009. Kevyn Ista vient de marquer les esprits pour ses premières saisons chez les pros, avec deux victoires (la Route Adélie et une étape du Tour Méditerranéen), mais aussi avec une deuxième place au Circuit Het Nieuwsblad derrière Thor Hushovd, et de nombreuses autres places d’honneur. Mais, depuis, la mécanique du Namurois s’était quelque peu enrayée. À cause de blessures à répétition. Cantonné ensuite à un rôle de coéquipier chez IAM, il n’avait pas été conservé en fin de saison dernière dans la formation suisse. Mais il a pu se recaser chez Wallonie-Bruxelles, où il sera un des leaders.
"Sur le papier, je redescends d’un niveau en arrivant ici", explique-t-il à Calpe, où son équipe est actuellement en stage. "Mais vu la structure très professionnelle de cette équipe et son programme, je n’ai pas grand-chose à envier par rapport à l’an passé. Bon, IAM est depuis passée en World Tour, c’est donc différent, mais je me sens bien chez Wallonie-Bruxelles et c’est le principal. En plus, le programme que nous aurons me convient bien. Mon ambition est double dans cette équipe. Je veux d’abord regagner des courses. Je sais que j’en suis capable et je suis très motivé à l’idée de pouvoir jouer ma chance à nouveau. Mais je veux aussi transmettre mon expérience aux jeunes coureurs. Si je peux me relancer ensuite dans une autre équipe, peut- être que je le ferai. Mais si je me sens bien ici, ce qui est le cas actuellement, pourquoi ne pas rester dans cette formation qui n’a rien à envier aux autres ? Je fonctionne beaucoup au mental. Et ici, j’ai l’impression d’être dans une grande famille : je connais tout le monde."
Notamment son directeur sportif, Amorison. "Fred, il connaît mes qualités", poursuit le citoyen de Biesme, près de Mettet. "Et mes défauts, aussi. On n’a pas besoin de se parler pour qu’on se comprenne. Cela peut jouer positivement en course. Surtout avec la présence de Grégory Habeaux comme capitaine de route, qui me permettra de penser à moi. Autour d’autres coureurs talentueux, comme Sébastien Delfosse, Antoine Demoitié, qui a l’air bien fort, mais aussi d’autres. Il y a du potentiel dans cette équipe. J’ai vraiment envie de débuter la saison. Pour voir où j’en suis. Mais aussi parce que j’ai encore beaucoup de choses à prouver. Dans l’équipe, on sent qu’on nous demande de faire des résultats. C’est aussi mon souhait. Et c’est pour ça que je suis là."
"J’ai la fraîcheur d’un jeune"
Entre Kevyn Ista et son directeur sportif, Frédéric Amorison, le courant passe bien. Ils ont été coureurs en même temps et ont tous les deux été victimes de poisse à répétition. "Depuis 2009 et ma première des trois blessures à la selle, pour lesquelles j’ai été opéré quatre fois, mon niveau est retombé, ce qui est normal quand tu es forcé de couper quatre mois par saison", raconte celui qui a été diminué ce week-end par une gastro-entérite. "C’est un peu frustrant d’avoir été freiné par ces problèmes à répétition. Mais bon, j’ai aujourd’hui 30 ans, j’ai appris à relativiser. Je me dis qu’il y a pire dans la vie. Et puis, avec tous ces arrêts, j’ai l’impression d’avoir la fraîcheur d’un mec de 23 ans."
"Je n’ai jamais été aussi sérieux"
Ista a longtemps espéré prolonger chez IAM, l’an passé. "Cela ne s’est pas fait, car l’équipe voulait plus s’orienter vers les tours, moins vers les classiques, mais elle a été correcte avec moi", raconte celui qui a successivement porté les maillots de RAGT-Semences, Agritubel, Cofidis, Accent-Jobs et IAM. "Là-bas, cela a été une bonne expérience. J’aimais beaucoup travailler pour des leaders, me mettre à leur service. J’ai beaucoup appris aux côtés de Sylvain Chavanel , dont j’apprécie le caractère dans la vie et sur le vélo. J’ai mis plein de petites choses en pratique : le sérieux, l’hiver. Je n’ai d’ailleurs jamais été aussi sérieux. Mais sans doute que le fait d’être papa aide aussi : la vie est désormais plus tournée vers le petit."