Marc Sergeant: «On vit une période faste»
Marc Sergeant, le manager de l’équipe Lotto-Soudal, est un homme heureux, rapport à ses sponsors et à son équipe.
- Publié le 11-12-2014 à 09h29
Quand on converse avec Marc Sergeant, le manager de l’équipe Lotto-Soudal, actuellement en stage à Benicassim, on perçoit un sentiment du devoir bien fait, en même temps qu’une grande confiance dans sa formation pour la saison qui s’ouvre en janvier. Entretien.
Marc, avec la confiance de vos sponsors, qui ont signé jusqu’en 2020, vous êtes un peu l’exception dans le cyclisme professionnel.
Oui, pour moi, c’est même un peu surprenant de pouvoir compter sur des parraineurs comme Ridley (les vélos), Vermarc (les vêtements), Soudal et Lotto, et ce jusqu’en 2020. Quand je vois les autres formations du World Tour, je me dis que notre équipe est dans une période faste. Nous sommes un peu dans une situation unique. Prenons Soudal, qui a mis un pied chez nous il y a deux ans. Cela a commencé par la marque sur le cuissard, puis par une inscription sur l’arrière du maillot. Aujourd’hui, la firme est partenaire à part entière. Elle a pris conscience des retombées que cela pouvait générer, notamment via le Tour de France.
Au niveau du recrutement, cela vous a aidé?
Oui, parce que, pour ne prendre que l’exemple de Tim Wellens, je me suis aperçu que tout le monde le voulait et la fidélité des sponsors m’a permis de tirer le premier pour lui proposer un contrat de trois ans.
Et le recrutement chez vous, c’est aussi faire confiance aux jeunes?
Oui, des garçons comme Wellens, Vervaecke, De Buyst ou Benoot peuvent faire parler d’eux dans certaines épreuves, dans le Tour de France pour le premier nommé. Vous savez, dans une équipe, il faut un peu de tout, des gars expérimentés ou des impulsifs, façon De Gendt.
Maxime Monfort, qui a de l’expérience, vous en attendiez un peu plus en 2014?
Oui, j’espérais un peu mieux de sa part. Mais je l’apprécie pour son rôle au sein de la formation, il est devenu le porte-parole de l’équipe, l’interface entre la direction sportive et les coureurs. Et j’aime qu’il puisse communiquer son expérience aux plus jeunes, leur faire prendre conscience qu’on n’aborde pas un col n’importe comment. Je sais que le Tour de France lui a manqué énormément et, à ce sujet, je lui laisse la porte ouverte. Il avait eu toute liberté pour préparer le Giro et la Vuelta et cela n’a pas donné les résultats escomptés.
Cela veut dire que Maxime va de nouveau faire le Tour de France?
Il y a des chances, en tenant compte du fait qu’on s’est aussi rendu compte que ce sont les victoires ou le port du maillot jaune qui pouvaient aussi satisfaire nos annonceurs. Gallopin en est le meilleur exemple, Greipel aussi. En passant à l’attaque dans le Tour, on s’attire la sympathie du public et les retombées pour les sponsors suivent inévitablement.
Et Jurgen Van Den Broeck dans tout ce schéma?
Il n’y a pas beaucoup de gars qui ont fait un top 5 dans le Tour. Et il a le droit d’encore viser cet objectif. Le Tour est de toute manière suffisamment compliqué en 2015 qu’il serait idiot de tout miser sur un seul coureur.
Le même raisonnement vaut pour les grandes classiques, où vous n’avez pas spécialement brillé?
Oui, c’est aussi pour cela qu’on voulait garder Wellens, Gallopin ou Roelandts. Celui-ci a manqué de chance cette saison, avec ses chutes à répétition, alors que je vois Tim capable de s’illustrer dans les classiques wallonnes. Pour Gallopin, c’est encore autre chose. Je le crois capable de s’illustrer au Tour des Flandres, même s’il a opté en 2015 pour les Wallonnes. Je respecte son choix, d’autant qu’il a signé pour trois ans. On aura encore le temps de corriger le tir en 2016.