Loïc Chetout : « L’aboutissement de beaucoup de travail »

Membre du GSC Blagnac Vélo Sport 31 depuis l’hiver dernier, Loïc Chetout va passer professionnel en 2015, puisqu’il s’est engagé pour les deux prochaines saisons avec la formation Cofidis, où il était stagiaire cet été. "Je le savais avant même de disputer le Championnat du Monde. Je voulais partir à Ponferrada en étant fixé". Pour DirectVelo.com, celui qui a notamment remporté une étape de la Ronde de l’Isard (2.2U) cette saison revient en détails sur cette signature.

DirectVelo : Te voilà donc officiellement coureur professionnel...
Loïc Chetout : C’est superbe. Je ne m’y attendais vraiment pas. Enfin, j’espérais passer pro, mais pas dans une équipe du niveau de la Cofidis. Si l’on m’avait dit ça l’an passé, ou même en début de saison, honnêtement je n’y aurais pas cru. Je n’y pensais même pas. Ce contrat de deux ans avec la Cofidis, c’est l’aboutissement de beaucoup de travail. C’est aussi une belle preuve de confiance d’Yvon Sanquer, car mon cas est un peu particulier (sourires).

« JE CROIS QUE JE NE REALISE PAS ENCORE »

En fin de saison dernière, tu n’étais même pas certain de pouvoir trouver une bonne équipe de Division Nationale, pour ton retour en France…

Lorsque je suis revenu d’Espagne, personne ne me connaissait en France. Je me souviens notamment des contacts que j’avais pu avoir avec l’équipe de l’Armée de Terre. Finalement, ils m’avaient mis à l’écart pour prendre un coureur plus jeune. A ce moment-là, j’avais pris un petit coup au moral. Je comprenais malgré tout qu’il était difficile de faire confiance à un mec comme moi, qui courrait en Espagne et qui n’avait pas de référence en France.

Depuis, tu as passé un gros cap en 2014. T’attendais-tu à réaliser une telle saison ?
J’ai marché dès mon week-end de reprise sur les Courses au Soleil avec un podium (2e des Boucles Catalanes, NDLR). Juste après, j’ai directement gagné sur l’Essor Basque. Puis je me suis retrouvé en Equipe de France. J’ai fait de bons résultats en Coupe des Nations. Avec le recul, ça fait bizarre de se dire que j’ai fait toute la saison avec l’Equipe de France. Le chemin parcouru est énorme. Et là, je me retrouve professionnel. Non vraiment, je crois que je ne réalise pas encore.

« JE PENSE QU’YVON SANQUER VOULAIT CONNAITRE MON CARACTERE »

L’époque où tu espérais pouvoir rejoindre l’antichambre d’Euskaltel-Euskadi doit désormais te sembler très lointaine ?

Le plus drôle dans cette histoire, c’est que finalement, le fait que la pyramide Euskaltel-Euskadi ait été détruite a été un mal pour un bien pour moi. Car finalement, je pense que si j’avais couru pour Euskadi cette année, je n’aurais sans doute pas pu passer au niveau au-dessus en 2015. Sur le coup, j’étais très déçu de devoir quitter ce projet. Et aujourd’hui, je me dis c’est presque un cadeau qu’ils m’ont fait.

Etant donné les circonstances dans lesquelles tu es arrivé en France, on pourrait imaginer que tu as dû te construire tout seul ?
Mais ce n’est pas le cas. J’ai pu compter sur l’appui de plusieurs personnes, à commencer par l’entraîneur de l’équipe Euskadi, lequel a continué de me suivre cette année. Pierre-Yves Chatelon (sélectionneur de l’Equipe de France Espoirs) m’a aussi beaucoup aidé. Je n’oublie pas les coureurs Julien Loubet et Pierre Cazaux, qui ont vraiment œuvré pour moi et m’ont aidé jusqu’au bout. La confiance d’Yvon Sanquer était évidemment primordiale. Enfin, je termine en citant Thierry Elissalde, qui est à mes côtés depuis très longtemps.

Comment penses-tu avoir séduit Yvon Sanquer et les dirigeants de l’équipe Cofidis ?
Yvon Sanquer connaissait déjà mes résultats. Tout le monde peut juger du niveau de quelqu’un en prenant une feuille avec les palmarès. Ce n’est pas compliqué. Mais là, il voulait quelque chose en plus. Je pense qu’il voulait connaître mon caractère, savoir comment je pouvais me comporter dans un groupe, voir si je n’étais pas un con (rires). Et pour ça, il fallait attendre le stage. Je ne le connais encore que très peu, mais j’ai le sentiment qu’Yvon Sanquer est quelqu’un qui a besoin de se faire une idée par lui-même. Il ne va pas se contenter des on-dit. Je pense que le Grand Prix de Wallonie était une bonne étape. Il a dû voir que j’avais eu un bon comportement sur cette course.

« IL Y AURA UN GROS NOYAU AUTOUR DE NACER BOUHANNI »

Que comptes-tu retenir de ce stage avant de passer pro en janvier prochain ?

J’ai vu ce qu’était le monde professionnel. Maintenant, je sais à quoi m’en tenir. Cela m’évitera de débarquer comme ça sans ne rien comprendre en début de saison prochaine. Et puis, ce stage m’a permis de saisir un peu le fonctionnement de l’équipe, de savoir comment les mecs fonctionnent entre eux. C’est forcément utile.

Quel rôle imagines-tu tenir dans l’équipe Cofidis la saison prochaine ?
Il y aura de gros changements dans l’équipe l’an prochain. Honnêtement, je ne sais pas trop ce que cela va donner. Avec l’arrivée de Nacer Bouhanni, je suppose qu’il y aura un gros noyau autour de lui, une sorte d’équipe une. Moi, je serai sûrement en second rideau. J’espère notamment disputer des manches de Coupe de France, histoire de s’y faire un peu les dents. 

Crédit photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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