Michal Kwiatkowski: «Il me reste un objectif, le Tour de Lombardie»

Le nouveau champion du monde s’est exprimé pour la première fois depuis son sacre arc-en-ciel.

Journaliste au pôle Sports Temps de lecture: 3 min

Côme, de notre envoyé spécial

Un homme est passé moins inaperçu que les autres samedi matin lorsqu’il est venu signer la feuille de départ du Tour de Lombardie. Son maillot arc-en-ciel a traversé la foule encore endormie dans les brumes qui s’élèvent lentement du lac de Côme. Il a servi d’écume aux vagues inertes. « J’ai reçu mon premier maillot jeudi », a-t-il expliqué fièrement au yacht club de Côme où, à l’inverse d’autres coureurs annoncés en conférence de presse (Aru et Rodriguez), le champion du monde a non seulement répondu présent, mais a surtout magistralement géré son premier « vrai » rendez-vous avec la presse.

Concerné par l’image qu’il doit désormais donner de lui, le Polonais a déjà capté que sa vie n’est plus la même depuis le titre conquis à Ponferrada. « Mais ce n’est que du bonheur. Je suis rentré chez moi, j’ai compris et apprécié l’enthousiasme de mes compatriotes. J’ai revu les images et surtout écouté les commentaires de la télévision polonaise. C’était ahurissant, incroyable. C’est agréable de susciter un tel émoi. »

Kwiatkowski, élevé à l’école des humbles et de la modération n’a pas écumé tous les bars depuis son sacre. «  Je ne suis pas du genre à célébrer exagérément une victoire mais il m’a fallu tout de même quelques jours pour gérer tout cela. Beaucoup de choses passent dans votre esprit, car du jour au lendemain, vous devenez quelqu’un. Il me reste toutefois un objectif, le Tour de Lombardie. J’ai le bonheur de pouvoir étrenner mon maillot sur cette grande course, je ne vais pas m’en priver. Mes équipiers d’Omega Pharma Quick Step m’ont déjà averti qu’ils seraient dans le coup pour m’emmener le plus loin possible. »

Une question ne cesse de lui être posée depuis son sacre mondial : est-ce que tout cela était planifié ? L’attaque précisément induite au mètre près ? « Non, dit-il catégoriquement, toujours avec humilité. J’étais devant comme il fallait que j’y sois puis l’instinct a fait le reste, j’ai vu une ouverture, un instant d’égarement entre les autres, peut-être une possibilité qu’il n’existe pas d’entente entre eux. Suis-je pour autant devenu le grand coureur des courses d’un jour de demain ? Il faudrait pour cela que j’en gagne une ! »

« Je ne dors pas avec mon maillot, je préfère mon pyjama »

Le Polonais répondait ainsi à la question d’un confrère italien à propos du Tour de Lombardie : est-ce la plus grande course d’un jour ? « Je suis bien incapable de le dire, j’ai pris une fois le départ et j’ai abandonné. Je n’ai que 24 ans, ne l’oubliez pas. Je ne suis pas encore capable de prester au même niveau de février à octobre. Cela s’est vu d’ailleurs : après les classiques du printemps, j’ai préparé le Tour et je n’y étais pas à la hauteur. Je suis conscient de mes possibilités sur les courses d’un jour. Nous en avons beaucoup discuté avec Patrick Lefevere et j’accède à sa réflexion de prétendre que je suis encore jeune pour viser un classement dans un grand Tour. »

Dans l’immédiat, Kwiatkowski n’a qu’une envie : se faire plaisir avec le maillot arc-en-ciel et son vélo flambant neuf que lui a offert l’équipementier Specialized. « Je ne dors pas avec mon maillot, je préfère mon pyjama (sic) mais j’aimerais réussir une grande saison 2015 et le Tour de Lombardie où je mesure l’énorme rivalité qui animera Rodriguez, Valverde et Contador. »

 

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