Corentin Ermenault se « prépare tout seul »

Champion de France du contre-la-montre dans la catégorie Juniors au mois d’août dernier, Corentin Ermenault - licencié au CC Nogent-sur-Oise - se prépare désormais pour le grand rendez-vous de sa fin de saison : les Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne). Déçu de ne pas être aligné sur la course en ligne mais conscient qu’il peut faire un gros coup sur l’effort chronométré, le Picard explique pour DirectVelo.com la façon dont il se prépare depuis son titre décroché à Saint-Omer.   

DirectVélo : Le Mondial approche à grands pas, comment le prépares-tu ?
Corentin Ermenault : C’est assez particulier car il n’y a pas eu de mise en place de stage ou quoi que ce soit de ce style pour les coureurs qui vont disputer le contre-la-montre (ils seront deux avec Jérémy Defaye, NDLR). Du coup, je me prépare vraiment tout seul dans mon coin, à Amiens. Mon entraineur David Louvet s’occupe de mettre en place mes entrainements, de faire les plans. Sur le terrain, je peux compter sur mon père. Avec lui, je fais du derrière moto. Je m’entraîne vraiment bien pour cet objectif. Je roule beaucoup avec le vélo de chrono, je fais du spécifique. Mais pas que. Je me garde toujours une sortie par semaine pour faire du foncier.

« IL VALAIT MIEUX SOUFFLER UN PEU »

Tu as enchaîné de nombreux Championnats sur piste comme sur route cet été. N’as-tu pas peur de marquer le coup physiquement ?  
J’ai éprouvé le besoin de souffler un peu après les Championnats de France de Saint-Omer. Je me suis pris un peu de vacances, disons une semaine, avec quatre premiers jours sans monter du tout sur le vélo, avant de reprendre plutôt tranquillement. Je sentais que cette coupure allait vraiment me faire du bien, j’en avais parlé avec mes proches. Cela faisait deux mois que j’étais vraiment concentré sans arrêt sur des grandes compétitions. J’étais à fond. Il valait mieux souffler un peu pour repartir de plus belle par la suite. Depuis, j’ai repris le travail très sérieusement. J’ai vraiment envie de bien faire sur le chrono de ce Mondial.

En Espagne, tu ne seras aligné que sur le contre-la-montre. Est-ce une surprise pour toi ?
A vrai dire, j’étais un peu déçu de ne pas être pris pour faire la course en ligne. J’aurais vraiment aimé faire cette course en ligne du Mondial. Sur le Championnat de France, je n’ai lâché qu’après 110 kilomètres, ce qui me semblait d’ailleurs normal étant donné que je n’avais fait que de la piste les deux mois précédents. Malgré ça, j’avais pu peser sur la course, j’avais essayé d’être actif contrairement à d’autres gars. J'avais croisé Julien (Thollet) le dimanche à Saint-Omer, lors de la course en ligne des Espoirs. Il m’avait dit qu’il n’avait pas encore pris sa décision. Finalement, il m’avait annoncé trois jours plus tard que je n’allais faire que le chrono. Maintenant, c’est sa décision et je la respecte. Je lui fais confiance. Ne faire que le chrono, c’est une approche différente du coup. Je me focalise exclusivement là-dessus. J’espère que cela va payer.

« LE PROFIL DU PARCOURS RESTE ASSEZ MYSTERIEUX »

Es-tu en contact avec ton sélectionneur Julien Thollet ?  
On n’a pas eu l’occasion de discuter ces derniers temps puisqu’il était sur différentes courses. En ce moment, il est en stage avec les gars qui feront la course en ligne. Mais il m’a dit qu’il allait bientôt me contacter pour faire le point sur ma préparation.

As-tu une réelle idée du parcours qui t’attend à Ponferrada ?
Non, ça reste assez mystérieux pour moi. Je ne le connais pas du tout mais ce n’est pas si embêtant que ça pour moi. Cela ne me dérange pas, je m’entraîne sur le plat et dans les bosses. Peu importe le parcours, je sais que je vais arriver à mon pic de forme en Espagne et que si je vais là-bas, c’est pour jouer le podium. Je sais que je peux faire un beau truc. Je me concentre tous les jours pour ça. Je pense même au titre dans un coin de ma tête, mais j’ai bien conscience également que tout peut arriver et que je ne suis pas à l’abri d’un mauvais résultat. Cela dit, avec mes performances sur les chronos des Championnats de France et d’Europe (deuxième), je pense que je peux quand même avoir de l’ambition pour ce Mondial.  

Crédit photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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