Julien Guiborel : « L’état de fraicheur prime »

Les Championnats du Monde de cyclisme sur route auront lieu du 21 au 28 septembre prochains à Ponferrada (Espagne). Les différentes sélections françaises sont tombées en début de semaine. Julien Guiborel, le sélectionneur de l’Equipe de France Juniors Dames, prend le temps d’expliquer ses choix pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Tu ne peux emmener que quatre filles sur la course en ligne. De quoi s’arracher quelques cheveux…
Julien Guiborel : Effectivement, c’est toujours délicat de choisir. L’an passé déjà, c’était compliqué alors que j’avais pu emmener cinq filles pour la course en ligne et trois pour le chrono. Là, j’en ai encore une de moins dans chacune des deux disciplines. Si l’UCI pouvait revoir les quotas du nombre de filles à la hausse, ce serait quand même bien (sourires). Pour ce qui est de ma sélection en elle-même, je dois dire que certaines filles s’imposaient un peu du fait de leurs prestations au dernier Championnat de France. Je pense notamment à Soline Lamboley, qui a montré qu’elle était très forte. Greta Richioud elle, est une valeur sûre de l’Equipe de France dès que la route s’élève, et ce malgré son résultat à Saint-Omer. Quant à Fanny Zambon et Mathilde Cartal, elles ont eu l’occasion de montrer au Championnat de France comme au Championnat d’Europe, que l’on pouvait compter sur elles. Je sais qu’elles seront aussi capables de se mettre au service du collectif sans arrière-pensée. 

« A SAINT-OMER, J’AVAIS BESOIN DE SAVOIR OU EN ETAIT SOLINE LAMBOLEY »

Les Championnats de France et d’Europe ont-ils faits la différence entre certaines filles ?
J’ai aussi regardé les résultats et le comportement des filles sur le Tour de Charente-Maritime, fin juillet-début août. Sans oublier les différents stages avec l’équipe. C’est toujours un bon indicateur. Mais oui, j’ai surtout pris en compte ces deux Championnats.

Soline Lamboley et Greta Richioud semblent incontournables dans cette Equipe de France…
C’est vrai que j’avais déjà une présélection en tête depuis un petit moment, avant le Championnat de France. Mais il faut toujours attendre ce Championnat national pour discuter avec les filles, regarder leurs prestations. Connaitre et voir leur état de fraicheur surtout. C’est cela qui prime. Une fille comme Soline (Lamboley) avait beaucoup enchainé cet été avec de nombreux Championnats sur route et sur piste (cinq, NDLR). J’avais besoin de savoir où elle en était physiquement. Maintenant, on voit qu’elle a tout fait pour être en forme durant cette période de juillet à septembre. Pour l’instant, tout va bien. On l’a encore vu à Saint-Omer ! J’espère qu’elle pourra encore garder cette même forme jusqu’à Ponferrada.  

« FANNY ZAMBON A LE POTENTIEL PHYSIQUE »

Fanny Zambon donne l’impression d’avoir passé un gros cap cette année. Elle semble encore plus régulière, et capable de répondre présent dans les grands rendez-vous. C’est également ton point de vue ?
Fanny, c’est une belle progression. Maintenant, vu son potentiel – que j’avais pu évaluer à l’occasion de tests – je ne suis pas surpris. Je savais qu’elle pouvait performer contre-la-montre notamment. Après sur les courses en ligne, c’est différent. Il y a d’autres facteurs techniques et tactiques qui rentrent en jeu. Mais encore une fois, elle a le potentiel physique. Répondre présent sur des gros objectifs, c’est toujours délicat. Mais cette année, elle a su le faire. J’espère qu’elle continuera sur cette même lancée à l’avenir.

Pour la quatrième et dernière place, tu as préféré Mathilde Cartal à d’autres filles telles que Laura Perry ou Chloé Fortin, toutes deux médaillées à Saint-Omer. Pourquoi ce choix ?
C’est avant tout pour le parcours. Laura (Perry) et Chloé (Fortin) ont un profil un peu différent de celui de Mathilde (Cartal). Ce sont d’abord des routières-sprinteuses, voire puncheuses, là où Mathilde est plus à l’aise dans les ascensions. Vu ses qualités de grimpeuse, je me suis dit que Mathilde serait plus à même d’aider le collectif. Et puis, même si ce n’est pas forcément ce qui a fait pencher la balance, il faut aussi préciser que Laura et Chloé font du cyclo-cross. Du coup, elles sont dans une période de coupure qui doit leur permettre d’enchainer avec le cyclo-cross un peu plus tard. Cela compte toujours un peu, même si ce n’est pas ce qui a fait pencher la balance.

« JE SAIS QUE GRETA RICHIOUD EST PRETE A DOUBLER »

Pour le contre-la-montre, tu as décidé d’aligner Margot Dutour et Greta Richioud. C’est donc la logique du Championnat de France qui a été respectée ?
Greta (Richioud) a également fait un beau chrono sur les Championnats d’Europe. Elle était dans les présélectionnées pour ce chrono du Mondial depuis un petit moment. En ce qui concerne Margot (Dutour), c’est différent. Elle a vraiment gagné sa sélection sur son titre. Il faut quand même souligner qu’elle avait aussi fait un beau chrono au Tour de Charente-Maritime, qui finalement, annonçait déjà la couleur avant Saint-Omer. La sélection s’est jouée à peu de choses, mais il y avait des choix à faire.

As-tu hésité à faire doubler contre-la-montre et course en ligne à Greta Richioud ?
Je sais qu’elle est prête à faire les deux courses. Nous avons eu l’occasion d’en discuter. Je n’ai pas hésité longtemps vu ce qu’elle avait montré en Suisse (3e du Championnat d’Europe chrono, NDLR). La faire doubler, c’est dans la continuité du travail réalisé jusqu’à présent. Et puis, il y aura une plus longue période de récupération entre le chrono et la course en ligne à Ponferrada qu’à Nyon. Je sais qu’elle peut enchainer.

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Crédit Photo: Nicolas Mabyle - www.directvelo.com

 

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