«Vous attendiez cette victoire au Poitou-Charentes pour envisager la fin de saison avec sérénité ?
C’est vrai, j’avais besoin de ce succès, surtout sur mes terres où c’est toujours spécial de courir. Je m’étais fixé le contre-la-montre pour prendre le pouvoir au général. Même si cette victoire était finalement presque programmée, elle me fait du bien. Je sortais de treize jours à Font-Romeu où j’ai fait autant de marche à pied que de vélo ou de VTT. Je me suis ressourcé et ça a payé. Cette fois, je suis vraiment rassuré, ce qui est pas mal à cette époque-ci de l’année.
Cela vous donne des idées pour la suite de la saison ?
Attention, ça reste une simple victoire dans un chrono. C’est quand même un domaine que je maîtrise bien, même si je ne suis pas un grand spécialiste comme Tony Martin. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas cette victoire qui va m’ouvrir de nouveaux horizons.
Il y a Plouay dans la foulée.
C’est sûr qu’avec cette confiance retrouvée, tout peut paraître plus simple sauf qu’à Plouay le scénario n’est pas idéal pour moi. C'est une course qui arrive souvent au sprint après un faux-plat descendant. Il faut être un peu kamikaze pour gagner là-bas. Mais sait-on jamais ce qui peut se produire avant le final, je peux toujours y croire.
Pensez-vous déjà au Mondial ?
Evidemment, même si c’est encore loin. Je dois profiter de Plouay justement pour rencontrer Bernard Bourreau (le sélectionneur) et faire le point avec lui. Mais je resterai honnête jusqu’au bout. Je ne veux rien promettre, je ne suis pas du genre à annoncer que je vise une place sur le podium du chrono alors que je n’ai jamais fait mieux que 10e. Mais un jour, j’aimerais vraiment que tous les éléments soient réunis pour que je fasse le meilleur chrono possible sur le Mondial.
Et sur l’épreuve en ligne?
Là non plus, je ne mentirai pas à Bernard Bourreau. Je vais participer au Tour de Grande-Bretagne après Plouay et c’est là que je saurai où j’en suis. J’ai vraiment confiance car tous les voyants sont au vert, je me sens vraiment bien et motivé comme rarement. Je pense pouvoir apporter mon expérience sur les grandes classiques et ce serait une grosse déception de ne pas être du voyage.»