Louis Vervaeke : « Porter le maillot jaune, je connais »

Ce samedi, le Tour de l'Avenir prendra son grand départ à Saint-Flour. Au programme, huit jours de course et 884 kilomètres. Dans la sélection belge figure Louis Vervaeke. Le grimpeur est depuis le premier juillet professionnel au sein de la formation Lotto-Belisol mais a tout de même été sélectionné par le coach national des Espoirs Jean-Pierre Dubois. Pour DirectVelo, le néo-pro de 22 ans a fait le point sur ses ambitions.
 
DirectVelo : Comment se déroulent tes débuts professionnels ? 
Louis Vervaeke : Tant qu'à présent, plutôt bien. J'ai fait ma première course au Tour d'Autriche mais je suis tombé malade et dû abandonner. C'est dommage. Ensuite, je me suis préparé pour la Classica San Sebastian en prenant d'abord un peu de repos puis en partant en stage dans les Alpes, près de Venosque. A San Sebastian J'étais dans le premier groupe jusqu'à une dizaine de kilomètres de l'arrivée. J'étais content au vu du travail que j'avais fait pour l'équipe.
 
Tu avais pourtant hésité à passer pro ?
C'est vrai, mais j'ai franchi un pas cette année. En fait, je voulais continuer à faire des courses UCI chez les Espoirs. J'avais déjà signé un contrat pour 2015 et à cause des problèmes cardiaques d'Olivier Kaisen, une place s'est libérée. J'ai donc choisi de devenir professionnel dés le premier juillet.
 
Professionnel, mais ta prochaine épreuve sera le Tour de l'Avenir.
C'est Jean-Pierre Dubois qui m'a proposé de faire cette course. C'est un plaisir. En début de saison, c'était mon objectif de l'année. Et étant donné que c'est autorisé par l'UCI et que Marc Sergeant était d'accord, j'ai considéré que c'était idéal pour moi.
 
Comment t'y es-tu préparé, étant donné que tu as peu couru ces derniers jours ?
A la kermesse d'Heusden, je termine cinquième ! Ma condition est bonne ! Malgré le parcours qui ne me convenait pas, j'ai quand même pu faire un petit résultat. Puis j'ai achevé ma préparation en stage dans les Vosges, à La Bresse. J'y était seul avec ma copine, car je préfère m'entraîner seul. Je peux rouler au tempo ou au train, faire ce que j'ai envie. Je suis rentré mercredi puis jeudi, nous sommes repartis avec l'équipe nationale vers Saint-Flour. 
 
Tu es parti dans les Vosges, tu as pourtant tes habitudes à Lucca, en Italie.
Nous louions une maison avec Tim Wellens, Sean De Bie, Jasper Stuyven, ... Mais la location s'est terminée fin juillet et cette fois-ci j'ai cherché un autre endroit pour partir en stage. Les Alpes étaient trop lointaines car j'ai intercalé ce stage entre la kermesse d'Heusden et le départ pour le Tour de l'Avenir. Ce n'est qu'à 400 kilomètres et c'est mieux de ne pas avoir de trop longs trajets. 
 
Quelles sont tes ambitions pour l'Avenir ?
Je viens pour le classement général. Gagner serait magnifique, mais il faut que tout se passe bien. Ce sera difficile, je serais déjà content avec un podium ou un top cinq. 
 
Un objectif que tu avais raté l'an passé...
L'année passée, ma préparation n'était pas idéale. Cette saison, j'ai franchi un pas. Je suis plus fort, physiquement mais surtout mentalement. Je n'ai plus de pression. L'an passé, je devais prester. Cette année, je n'ai plus rien à prouver. Tout ce qui vient est bon à prendre. Et puis, je sais ce que c'est de porter un maillot jaune !
 
Venons-en au parcours, tu n'étais pas au stage avec l'équipe nationale en juin, tu n'as donc pas reconnu les étapes de montagne...
Je n'y suis pas allé car c'était la semaine avant le Tour d'Autriche et je devais un peu me reposer. Un stage n'aurait pas été idéal. Et de toute façon, je connais certaines ascensions pour les avoir escaladées au Tour des Pays de Savoie, notamment la Toussuire. 
 
Tu as quand même bien étudié le parcours ?
Je le connais par coeur ! On aura les trois premières étapes plates qui devraient se terminer au sprint massif. Puis deux arrivées au sommet qui doivent me convenir. C'est super difficile, donc le meilleur s'imposera. C'est là qu'on pourra faire la différence. C'est mon terrain favori, on verra.
 
Au prologue, tu ne crains pas de perdre du temps ?
Je me débrouille quand même lors des épreuves chronométrées. C'est vrai que j'aurais préféré un chrono en côte ou plus long d'une dizaine de kilomètres. Mais j'ai reçu un nouveau vélo de contre-la-montre de mon équipe sur lequel je me suis un peu entraîné pour être habitué à la position.
 
L'équipe belge sera très forte, mais tu n'auras peut-être pas d'équipier qui te seront réservés ?
Je ne sais pas encore. Nous avons une équipe tellement forte que nous pouvons tous remporter une étape ! Ce sont tous des gars au top, qui roulent au meilleur niveau mondiale. Nous avons la plus forte équipe, mais il faudra le prouver. 
 
Qui sont pour toi les autres favoris ?
C'est difficile à dire car je n'ai plus couru en Espoirs depuis deux mois. Mais il y a Alexander Foliforov, le Russe qui était fort à la Ronde de l'Isard. Maxime Le Lavandier, lui, sera absent mais il aurait été dangereux. Il y a aussi Pierre-Roger Latour qui a montré qu'il était fort au Tour de l'Ain et sera sûrement le leader de la France. Les Tchèques ont aussi de bons coureurs. Il y a pas mal d'excellents coureurs. Il faudra aussi faire attention aux garçons venus d'autres pays qu'on ne connait pas bien. Ca dépendra surtout de la condition de chacun.
 
Crédit photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com

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