Jack Haig « visera le général sur le Tour de l'Avenir »

La sélection australienne Espoirs version 2014 se veut décidemment très complète et riche en talents. On connaissait le sprinter Caleb Ewan ou le rouleur Campbell Flakemore. Et bien désormais, il faudra également compter sur le grimpeur Jack Haig (Avanti Racing Team), tout aussi à l’aise d’ailleurs dans l’effort solitaire que lors des ascensions. Récent deuxième du Tour Alsace avec son équipe nationale - à seulement six secondes du vainqueur tchèque Karel Hnik -, il avait également pris la 3e place du Tour de Corée, la 3e place de l’Herald Sun Tour et surtout, la 17e place du Tour Down Under en début de saison avec UniSA-Australia, maillot de meilleur jeune à la clef. Le coureur de 20 ans s’apprête maintenant à découvrir le Tour de l’Avenir, épreuve sur laquelle il pourrait en surprendre plus d’un. DirectVelo.com s’est entretenu avec « the Aussie ».

DirectVelo : T’attendais-tu à un aussi bon résultat sur le Tour Alsace ?
Jack Haig : J’étais venu sur cette course pour voir ce que je valais sur ce type de courses par étapes. Je savais que je pouvais faire un bon classement général, comme mon équipier Robert Power (13e). Ce qui est le plus positif pour moi, c’est de terminer une nouvelle fois meilleur jeune (c’était déjà le cas sur le Tour Down Under et l’Herald Sun Tour, NDLR). Cela prouve que je peux bien me débrouiller face aux coureurs de mon âge. Et puis, c’était une vraie découverte pour moi. Je venais d’Australie, j’avais disputé quelques courses en Asie également... mais ces courses en Europe, c’est nouveau pour moi !

« JE REALISE QUE JE SUIS CAPABLE D’ETRE TRES COMPETITIF »

Le Tour Alsace a souvent été une course révélatrice de grands talents…

Oui, j’ai noté qu’un gars comme Thibaut Pinot avait gagné ici. Et depuis, il s’est plutôt bien débrouillé sur le Tour de France non ? (rires). C’est intéressant. C’est sympa de disputer ce type de courses avec une grande adversité et des parcours très variés, avec des sprints, des étapes de moyenne montagne et des cols très difficiles pour grimpeurs. Finir deuxième ici est forcément un bon résultat.

Tu as notamment pris la troisième place de l’étape reine derrière Karel Hnik et Guillaume Martin. Peut-on te considérer comme un pur grimpeur ?
A vrai dire, j’aime l’idée de me considérer comme un coureur complet, un vrai coureur de courses par étapes. Evidemment, je me débrouille plutôt bien en montagne, mais je ne suis pas mauvais en contre-la-montre non plus. Effectivement, j’étais dans le groupe des six meilleurs en montagne sur le Tour Alsace. C’était agréable. Certains de ces coureurs sont même professionnels (Rémy Di Grégorio notamment, avec qui il était à l’avant sur l’étape reine). C’est bon signe, d’autant qu’avant de venir ici, je n’étais pas franchement certain de pouvoir suivre ces coureurs-là. Et finalement, je réalise que je suis capable d’être très compétitif. Cela me donne beaucoup de confiance pour la suite.

« IL SERAIT DOMMAGE DE NE PAS ESSAYER DE JOUER LE GENERAL AU TOUR DE L’AVENIR »

La suite, ce sera donc le Tour de l’Avenir : avec quelles ambitions ?

On sera déjà là pour gagner des sprints avec Caleb (Ewan). Pour les spécialistes du contre-la-montre comme Campbell (Flakemore), il n’y aura pas 200 occasions de se montrer puisqu’il n’y aura qu’un court prologue. Donc il sera surtout là dans l’optique d’aider Caleb dans les sprints. Quant au classement général, je serai co-leader avec Robert Power, comme en Alsace. Je suis certain que si j’élève encore un tout petit peu mon niveau sur le Tour de l’Avenir, je pourrai vraiment être compétitif et me frotter aux meilleurs. Je veux vraiment jouer le général. Si j’ai vraiment un jour sans, je me concentrerai sur une victoire d’étape. Mais ce serait dommage de ne pas essayer de jouer le général, au moins pour voir ce que je vaux face aux meilleurs mondiaux. Je n’oublie pas non plus le Championnat du Monde, auquel je devrais sans doute participer en septembre. Ce serait mon premier sur la route (après deux participations en VTT en 2011 et 2012, NDLR).

Comptes-tu te concentrer uniquement sur le calendrier européen en 2015, ou continueras-tu d’aller disputer des courses moins réputées en Australie, comme le Tour de Toowoomba (Queensland) que tu as remporté cette année ?
Je vais rentrer au pays durant l’hiver, pour disputer une nouvelle fois - du moins je l’espère - le Tour Down Under et l’Herald Sun Tour. Par contre ensuite, je viendrai directement en Europe pour faire ma première saison complète ici. Je continuerai une année de plus avec mon club d’Avanti Racing, pour les courses en Australie mais tout le reste de l’année, je courrai avec l’équipe nationale australienne en Europe. J’adorerais essayer le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Et puis même Paris-Roubaix Espoirs serait « fun ». Je viens du VTT (il est Champion d’Australie de la discipline mais a décidé de se consacrer pleinement à la route après sa performance sur le Tour Down Under, NDLR) alors pourquoi ne pas tenter cette course si spéciale l’an prochain.

Crédit Photo : Elisa Haumesser – Cycling Pictures 
 

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