Tony, vous avez obtenu la médaille de bronze du Championnat de France, comment avez-vous cherché à courir à Lannilis ?
J’ai réussi à sortir et à me débarrasser des grosses machines des autres équipes. C’est vrai que dans le final, Sylvain Chavanel et moi, on a un peu moins surveillé Arthur Vichot, sachant qu’il était devant depuis le départ. Je m’étais focalisé sur Sylvain, en sachant qu’il était très fort, même après 250 kilomètres. Dans un sprint, rien n’était joué. Arthur a bien profité de ma fixation sur Sylvain. Il était encore frais et fort.

Regrettez-vous de l’avoir laissé partir ?
Après-coup, c’est sûr qu’il y a toujours des regrets. S’il n’y avait pas eu d’attaque à la flamme rouge, je m’étais dit que je resterais dans la roue de Sylvain Chavanel, quitte à tout perdre, et c’est ce qu’il s’est passé. Arthur en a profité, il est parti quand je n’ai plus voulu collaborer et du coup Sylvain l’a suivi avec un temps de retard. J’ai essayé de le rattraper, mais il était aussi très fort et il a résisté.

Le circuit vous a-t-il plu ?
Oui, c’est un circuit qui correspondait aux coureurs de classiques du nord. Avec le vent, ce secteur de ribin était assez physique.

Marion Rousse, votre compagne, vous a-t-elle conseillé sur le circuit ?
Oui, bien sûr. Elle m’a apporté beaucoup de conseils. Elle m’a dit où c’était plus dur, où ça l’était moins. Ça m’a bien aidé, car c’était un peu à l’opposé de ce que je pensais. Je pensais que le ribin n’allait pas faire de gros dégâts, que ce serait l’enchaînement des tours qui allait être le plus dur. Finalement, avec le vent, c’était le contraire.

Le ribin était donc un élément déterminant de ces Championnats de France…
La montée avant le ribin était déjà difficile. Le secteur était très rapide avec le vent favorable, et la relance, quand on reprenait la grande route, était très difficile avec le vent.

Vous étiez le seul de votre équipe, n’était-ce pas difficile ?
C’est toujours difficile d’établir une tactique le matin quand on n’a pas de coéquipiers. J’allais au feeling pendant la course. Quand l’équipe Ag2r La Mondiale a fait la sélection, ça m’arrangeait bien, parce qu’on s’est retrouvé à une quarantaine de coureurs. Le problème, c’est qu’il restait encore une quinzaine de coureurs de la FDJ. Sur le coup, je savais que ça allait être compliqué. Après, quand Sylvain est sorti, j’en ai bien profité, je n’ai pas bougé, j’ai laissé faire la FDJ et sur la bosse, quand j’ai vu qu’ils coinçaient un peu, j’ai réussi à sortir puis à rentrer seul sur Sylvain.

Propos recueillis par Elodie Troadec à Lannilis le 23 juin 2013.