« Je suis bien, mais il reste le plus dur »
Philippe Gilbert, la victoire sur la Flèche Brabançonne a changé beaucoup de choses?
- Publié le 19-04-2014 à 07h00
Oui, parce que c’est toujours important de gagner, pour moi mais aussi pour l’équipe. Le souhait était de gagner la Flèche Brabançonne, c’était clair au sein de l’équipe. C’est un plan qui a réussi, ce n’est pas toujours comme cela. Et puis, tout le monde a vu qu’on a beaucoup travaillé ces derniers mois. En ce qui me concerne, je me suis mis au service des leaders dans les courses par étapes. Je me suis fait un peu plus discret, mais cela m’a permis de travailler en qualité.
Cela veut dire que l’équipe, ce dimanche, sera à votre service?
On verra bien. On ne va pas dévoiler la tactique. Mais c’est sûr que c’est toujours mieux d’avoir une équipe forte à ses côtés. Je suis allé reconnaître le final et je me rends compte qu’il nécessite des équipiers, parce que l’Amstel est devenue presque une course pour sprinters. C’est aussi bien d’avoir Samuel Sanchez avec moi. Je l’ai toujours apprécié. C’est un coureur qui ne calcule pas ses efforts, je prends beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
Le parcours qui change, c’est gênant?
On est là pour exploiter le parcours qu’on nous propose, les directeurs sportifs sont là pour cela aussi. À nous de mettre en place les meilleures stratégies… Comme je l’ai dit, chez BMC, on ne va pas tout contrôler. Il y a encore beaucoup d’ équipes qui ont besoin de victoires et de points UCI. Tout le monde a intérêt de travailler ensemble.
Mais, bon, l’Amstel, vous connaissez très bien. C’est un avantage?
Sur cette nouvelle arrivée, je ne suis pas le plus rapide, je ne fais pas 2000 watts comme les meilleurs sprinters du monde (sourires)… Je peux toujours me débrouiller dans un groupe, mais on n’est jamais à l’abri d’une erreur non plus. La course, je la connais. Il faut être devant à certains points du parcours, et donc pas tout le temps. Il est parfois inutile de prendre le vent et il faut donc savoir à quels endroits il faut être devant. Cela, c’est une question d’expérience. C’est un parcours qui tourne dans tous les sens. Je le connais. J’ai roulé une dizaine d’années à l’entraînement là-bas. On a fait une reconnaissance avec les équipiers, et même si on n’a pas été à l’école jusque’à 35 ans (rires), on sait encore lire un parcours. Vendredi, on avait le vent dans le dos dans le Cauberg. C’était plus facile, cela donne l’impression que cela monte moins fort. Mais si c’est le vent de face dimanche, on peut faire une croix sur les attaques…
Il y a une certaine pression chez BMC?
Non, mais avec l’expérience de douze années chez les pros, je sais qu’il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire, je ne l’ai jamais fait, même en 2011, quand je gagnais tout… Avoir trop de confiance ne réussit pas. Certes, cela me rassure, je sais que je suis bien, je peux dormir plus tranquillement. Mais le plus dur reste à faire.