Thomas Boudat : « Une troisième place qui fait du bien »

Tout juste rentré de Guadalajara (Mexique), où il a disputé la troisième et dernière manche de la Coupe du Monde sur piste, Thomas Boudat, 19 ans, s'est confié à www.directvelo.com. Le coureur de Vendée U revient sur son hiver et parle de ses prochains objectifs, notamment sur la route.

DirectVélo : Quel bilan tires-tu de cette dernière manche de Coupe du Monde ?
Thomas Boudat : Le bilan est bon. Même si je suis un peu déçu par ma sixième place sur la course aux points. J'ai mal couru, et je n'étais pas trop en forme. En revanche, je suis content de ce que j'ai fait sur l'omnium (3e). J'ai réussi à m'améliorer tactiquement sur les courses en paquet. Et j'étais là sur les épreuves chronométrées, où j'ai perdu beaucoup moins de points que d'habitude... C'est bon pour la suite ! Comme souvent, ça s'est joué sur la dernière épreuve (ils étaient alors trois ex-æquo, NDLR), le Kilomètre. J'ai encore pas mal de lacunes dessus, tout comme sur la première, le Tour Lancé. Pourtant, je suis un de ceux qui démarrent le mieux, mais j'ai du mal à accélérer dans la transition entre le premier et le deuxième tour. Mais ça va venir !

Hormis aux Championnats d'Europe Espoirs, c'est la première fois que tu étais en tête (à égalité avec deux autres coureurs) d'un omnium de niveau international...
Oui, c'est vrai. J'étais donc davantage confiant, car c'est toujours bien de ne pas avoir de retard. J'ai mal dormi la nuit qui a suivie. Mais pas à cause d'un certain stress, simplement parce que les épreuves se sont finies tard, et que j'étais encore excité.

« J'AVAIS L'IMPRESSION DE PASSER A COTE DE MON HIVER »

Que penses-tu de ta saison piste jusqu'à maintenant ?
Je ne suis pas forcément satisfait... Je suis monté moins souvent sur les podiums que ce que j'espérais. La raison est simple : j'ai plus de mal en omnium qu'en course aux points. L'épreuve étant moins compliquée à gérer. Même si je suis encore jeune, il y a une forte génération de coureurs à peine plus âgés que moi qui est arrivée. J'ai terminé septième sur les deux premières manches alors que j'étais habitué à mieux. Sur l'Américaine de la deuxième manche de Coupe du Monde, on n'a pas été devant avec Vivien Brisse, alors qu'on marchait bien tous les deux. Sur ce même vélodrome d'Aguascalientes (Mexique), on l'avait gagnée l'an dernier (pour sa toute première manche de Coupe du Monde, NDLR). Du coup, j'avais un peu l'impression de passer à côté de mon hiver. Et cette troisième place à l'omnium m'a fait du bien !

Quel va être ton programme jusqu'au Championnat du Monde ?
Je vais disputer ce vendredi une course en Américaine, sur le vélodrome de Bordeaux. Puis, à partir du 1er février, je serai en stage en Espagne, avec Vendée U. J'enchainerai directement avec les Courses au Soleil. Je n'y ferai que le premier week-end. Ensuite, j'irai de nouveau en stage, mais sur piste cette fois, à Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous partirons pour la Colombie vers le 20 février. Je ne sais pas encore quelles épreuves je vais disputer là-bas, car la course aux points sera le même jour que le début de l'omnium. C'est vraiment une épreuve que j'affectionne (il en a longtemps été n°1 mondial cet hiver, NDLR), et c'est peut-être la seule fois que je vais pouvoir la faire aux Championnats du Monde. Dès 2015, participer à l'omnium deviendra obligatoire si je veux le faire aux JO. Il rapportera des points pour se qualifier pour Rio. Je vais voir avec le sélectionneur de l'endurance, Hervé Dagorne, comment on peut se débrouiller pour faire ainsi. Je n'ai pas envie de délaisser la course aux points ! Surtout que ce n'est pas utopique de penser au titre, alors que sur l'omnium, c'est encore un peu tôt.

« DECROCHER UN STAGE CHEZ LES PROS CET ETE »

Est-ce simple de faire la saison de piste alors que celle sur route sera importante pour toi ?
Jusqu'à maintenant, ça s'est bien passé. Vendée U m'a toujours laissé la possibilité de faire de la piste. On arrive à faire coïncider les deux programmes. Je trouve que la piste m'apporte beaucoup pour la route, grâce aux efforts assez courts et très intenses. Si, dans un futur proche, je deviens professionnel sur la route, j'espère que je pourrai continuer à concilier les deux, au moins jusqu'à Rio 2016. Et bien sûr, si personne ne prend ma place sur l'omnium, qui est la seule épreuve d'endurance au programme olympique. Mais ça déprendra de mes dirigeants...

Tu sembles donc avoir de très grosses attentes pour cette saison de route...
En effet ! J'espère mieux marcher que l'an dernier. Je n'ai pas trop fait de résultats (Il a remporté le Championnat de France Universitaire, le Circuit des Vins du Blayais et  une étape du Tour des Mauges, NDLR). Là, j'aimerais bien décrocher un stage chez les professionnels cet été. C'est quelque chose de très important pour moi, ça me fait rêver ! Evoluer au plus haut niveau est mon but dans les années futures. Donc être confronté à ça le plus tôt possible me permettra de voir comment évoluer pour y arriver...

Crédit Photo : Alexandre Chatelet - www.alexteamgdbxcyclisme.skynetblogs.be
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Thomas BOUDAT