SA SAISON. « Avant de partir à la Vuelta, j'avais fait un petit bilan de ma première saison chez les pros. J'en étais plutôt satisfait même si je me disais qu'avec mon programme de courses à venir, je n'allais sans doute pas gagner de l'année. Quinze jours après, j'ai remporté deux étapes sur le Tour d'Espagne ! Grâce à tout le travail effectué chez les amateurs avec Bernard Bourreau, j'ai passé un cap d'entrée. Je suis super content mais sincèrement, j'évite de trop y penser. Je garde les pieds sur terre, je ne passe pas mon temps à regarder les vidéos de mes victoires. Je ne veux pas vivre sur mes acquis. Je préfère regarder devant. Finalement, j'ai encore tout à prouver. Si je ne fais plus rien chez les pros, qu'est-ce qu'on va dire... Je suis déjà focalisé sur mes nouveaux objectifs ».
SON HIVER. « Ma saison s'est achevée à l'issue de Paris-Tours (le 13 octobre). Ensuite, j'ai disputé le Critérium de Levallois (le 20), une épreuve gentlemen, puis j'ai été invité au Critérium de Curaçao (Caraïbes) où j'ai passé dix jours de vacances avec ma copine. Ça ne pouvait pas se refuser (rires). Je vais recommencer à rouler dans les jours à venir. Pour l'instant, c'est piscine, course à pied, musculation et un peu de roller. Du 8 au 18 décembre, je serai en stage avec l'équipe Argos en Espagne (à Altea près d'Alicante) où mon pote Mathieu Cloarec (le Finistérien de l'UC Nantes) me rejoindra pour une semaine de plus. Mi-janvier, je retournerai en stage là-bas et, en principe, je débuterai ma saison au GP La Marseillaise (2 février) ».
2014. « Avec Julien Pinot (le frère de Thibaut, son entraîneur), on a pré-établi mon programme. J'attends que Christian (Guiberteau, son directeur sportif), le valide. Ce dont j'ai envie ? Le Tour, évidemment ! C'est mon rêve depuis que je fais du vélo... Maintenant, si je ne suis pas sélectionné, ce sera Giro ou Vuelta. J'aimerais également disputer toutes les classiques ardennaises au printemps : Amstel Gold Race, Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Là-bas, il faut y aller plusieurs fois avant d'espérer un gros résultat ».
SA VIE. « Le regard de certaines personnes a changé, ça fait un peu bizarre. Avant le Mondial, je me souviens qu'un policier est venu me trouver d'un pas décidé à l'aéroport Roissy - Charles De Gaulle. Je me demandais ce qui se passait quand il a sorti son téléphone pour une photo avec moi. Pareil, l'autre jour, à la piscine de Quimper : il y avait un cycliste qui n'osait pas me dire bonjour. Il m'observait d'un air "Wahooou, c'est Warren Barguil...". Bon, je ne suis pas non plus harcelé (rires)... On me regarde différemment mais moi, je ne change pas. J'ai toujours deux bras, deux jambes. Je reste le même, c'est ce qui fait ma force ».
LA PRESSION. « Je sais que je vais être attendu au tournant en 2014 mais j'évite de me mettre la pression. Des espoirs du cyclisme français, il y en a eu d'autres avant moi et beaucoup sont passés à côté. Je vais continuer de faire le vélo au plaisir (sic), on va voir ce que cela va donner ».
LE CYCLO-CROSS. « J'avais découvert la discipline l'an dernier (à Saint-Donan). Je pensais en faire un ou deux, finalement, j'y avais pris goût. Ça permet de garder la condition. Bon, après, ça dépend si on sort la veille ou pas (rires...). Plus sérieusement, ça s'était bien passé, je n'avais pas pris de pelle, j'avais même réussi à faire un peu la course avec les spécialistes. Je n'avais pas peur de la chute : j'ai commencé le vélo par le BMX et, même en saison, j'essaye toujours de faire une sortie de VTT par semaine quand je suis à la maison ».
