Philippe Gilbert : « On paie les grosses conneries des coureurs des 15 dernières années »
Philippe Gilbert possède désormais son square à Aywaille-Remouchamps. De quoi parler, pour sûr, de cyclisme et de son avenir.
- Publié le 28-10-2013 à 10h25
Si vous descendez sur Remouchamps via l’autoroute, vous ne pouvez pas louper le square Philippe Gilbert, à l’entrée du nouveau rond-point qui donne accès au complexe hôtelier en construction. L’inauguration s’est déroulée samedi après-midi, à l’issue du fan day de Gilbert.
Philippe, cela vous fait quoi d’avoir un square à votre nom ?
Quand le bourgmestre m’a demandé si cela m’intéressait, j’ai dit oui, même si cela m’a surpris. Je n’aurais jamais pensé cela voici quelques années. Je suis content de la démarche, d’autant qu’il y aura ici un complexe hôtelier qui donnera une plus value à la commune. Il sera en partie dédié au cyclisme. Si près de la Redoute, cela attirera les amateurs de vélo.
Quant au fan day et à cette randonnée, elle a attiré autant de monde que l’an passé, entre six et sept cents personnes.
C’est amusant, je pensais qu’il y aurait un peu moins de cyclistes, de par ma saison moins bonne. Mais les fans sont fidèles et cela fait chaud au cœur de pouvoir discuter librement avec eux, contrairement le jour des compétitions.
On le sait, votre grand objectif, cela sera Milan-San Remo.
C’est un beau challenge que d’essayer d’ajouter cette course à mon palmarès. Je suis très motivé pour tenter d’y arriver, d’autant que j’ai une relation spéciale avec cette course, depuis mes débuts professionnels. J’ai terminé deux fois sur le podium, mais je reste amoureux d’une classique dont le changement d’itinéraire doit me convenir. Des bosses de 4 ou 5km m’ont toujours avantagé.
Et votre programme 2014 n’aura plus rien à voir avec celui de 2013.
J’ai été obligé de me présenter à certaines courses parce que j’avais le maillot arc-en-ciel. C’est fatigant, même si j’étais encore là au mondial et au Lombardie. Cette fois, je vais tenter de refaire comme en 2011, avec des plages de repos et de travail entre les compétitions, c’est ce qui marche le mieux. J’irai donc au Qatar et à Oman, mais, après, je ne sais pas encore, c’est en discussion.
Que pensez-vous de la crise que traverse votre sport ?
Ce n’est pas seulement dans le cyclisme. Mais, nous, on paie aussi les grosses conneries des coureurs des 15 ou 20 dernières années, très médiatisées par la presse. La seule chose que je peux dire à un sponsor éventuel, c’est que tout a changé et que le retour sur investissement est bien supérieur à la F1 ou au football. Quand on parle de l’équipe, on parle de BMC… La crise chez nous, ce sont les coureurs les moins lotis qui en pâtissent. Imaginez même que Sanchez n’a pas de contrat…
Il y a quelque chose de changé chez BMC ?
L’esprit a changé, il y a un souffle nouveau. On sait que le but dans la vie c’est d’apprendre de ses erreurs. Chez nous, il y a davantage d’entraîneurs et ils seront à la disposition des coureurs pour les suivre mentalement et physiquement. On sera mieux suivi, d’autant qu’on s’entraîne souvent tout seul.