Stig Broeckx : « Une bonne entrée en matière chez les pros »

Auteur d'une saison 2013 plus que réussie où seule la victoire lui a fait défaut, Stig Broeckx (23 ans) a réussi à décrocher un stage au sein de la formation World Tour, Lotto-Belisol. Ce nouveau "Raymond Poulidor", abonné aux deuxièmes places en 2013, a d'ailleurs déjà démontré tout son talent et a même surpris plus d'un sur la World Ports Classic (2.1), épreuve composée de deux étapes reliant Anvers à Rotterdam et retour. Le coureur de Dessel, actuel cinquième du Challenge DirectVélo Belgique, a terminé à la huitième place du classement général et s'est imposé au classement du meilleur jeune. Pour www.directvelo.be, Broeckx revient sur sa prestation, son stage, ses futurs objectifs et répond à la question : "Pourquoi n'arrive-t-il jamais à gagner?". Entretien avec le coureur issu de la réserve de Lotto-Belisol.

DirectVélo : Objectivement, t'attendais-tu à une telle prestation sur la World Ports Classic ?
Stig Broeckx : Non. A vrai dire, c'est aussi une surprise pour moi-même. Je savais que la forme était bonne et aussi que ma première course professionnelle, la Druivenkoers à Overijse, s'était bien déroulée. Mais décrocher un tel résultat, c'était au-delà de mes attentes. Au départ, j'étais là pour jouer mon rôle d'équipier pour André Greipel. Mais les circonstances de course en ont décidé autrement. J'ai ainsi pu terminer à une très jolie place au général final et ramener la tunique du meilleur jeune à la maison. Ce maillot, c'est la cerise sur le gâteau. Je n'ai jamais pensé durant l'épreuve que je pouvais gagner ce classement des jeunes. C'est seulement après l'arrivée que j'ai réalisé que c'était gagné. C'était un petit rêve.

Tu as acquis de l'expérience durant ces deux jours.
Oui, tout à fait. Je n'avais jamais disputé une course de ce niveau et avec autant de médiatisation. Et puis j'évolue dans une grande équipe avec un leader comme André Greipel. J'étais très motivé à apprendre et faire tout mon possible pour aider ma formation. Je pense personnellement que j'ai réussi. Il m'a fallu un certain temps pour m'habituer à ce niveau plus élevé et à cette autre manière de courir mais cette adaptation fut encore assez rapide.

« MON AVENIR EST ENCORE INCERTAIN »

Ton directeur sportif, que t'a-t-il dit après la course ?

Il était évidemment très content pour moi ainsi que de mon travail effectué pour l'équipe. Qui plus est avec ce maillot blanc de meilleur jeune. Mais une équipe World Tour comme Lotto-Belisol espère beaucoup plus. Nous avons terminé deux fois à la deuxième place. Nous avons donc loupé la victoire d'étape de très peu. C'était une déception et on espère se reprendre dès ce week-end.

Cette huitième place finale et ce maillot blanc, est-ce suffisant pour s'assurer une place chez Lotto-Belisol l'an prochain ?
Pas encore. Ce résultat constitue une bonne entrée en matière chez les pros mais ce n'est pas encore suffisant. Mon avenir est encore incertain. J'ai vraiment envie de goûter à cette vie dans le monde des professionnels. J'espère de nouveau réaliser une jolie performance pour que l'équipe soit contente de moi. On verra ensuite ce qu'il se passera.

Quel va être ton programme avec Lotto-Belisol durant ces prochaines semaines ?
Aujourd'hui, j'étais au départ de la Brussels Cycling Classic. Je prendrai également part au Grand Prix Jef Scherens ainsi qu'au Grand Prix de Wallonie. Autant d'occasions de continuer à apprendre et à aider l'équipe à répondre aux objectifs.

« JE NE POSSEDE PAS ENCORE CET INSTINCT DE KILLER »

Rouleras-tu encore cette saison sous les couleurs de l'équipe espoirs de Lotto-Belisol ?

Oui, c'est certain. Je dois encore voir quelles seront les courses auxquelles je participerai. J'ai vu notamment que le week-end de 29 septembre, il n'y avait aucune épreuve avec les pros. Je pourrai donc être au départ du Grand Prix de la Magne à Soumagne. L'occasion de décrocher enfin une victoire cette année.
 
Justement, la victoire te tourne encore le dos. Comment expliques-tu que tu es devenu une sorte de nouveau "Raymond Poulidor" ?
Je suis un bon coureur mais je ne possède pas encore cet instinct de killer. Je n'ai pas de sprint et je commets aussi des erreurs dans le final d'épreuve. C'est pour cela que je n'ai pas encore pu remporter une grande course. J'espère qu'avec l'expérience que je vais accumuler et l'expérience de toutes ces deuxièmes places acquises (il a terminé notamment deuxième du championnat de Belgique élites sans contrat et deuxième de l'Omloop Het Nieuwsblad Espoirs, ndlr), je pourrai enfin corriger le tir et m'imposer. Peut-être que les victoires s'enchaineront par la suite.

Même si tu n'as pas gagné cette année, on peut dire que c'est la saison durant laquelle tu as le plus évolué.
C'est vrai. J'ai le sentiment que je suis devenu plus fort. C'est surtout grâce au beau programme de Lotto-Belisol U23. J'ai ainsi pu rouler chaque semaine à un haut niveau. Automatiquement, tu deviens donc plus fort. Je me suis aussi cette année beaucoup plus concentrer sur le vélo. J'ai eu une année plus tranquille à l'école par rapport aux années précédentes.

Crédit Photo : Mario Varreware - www.cycling-pics.be
 

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