Gavin Mannion : « Il m'a fallu du temps »

Le leader des Etats-Unis joue aujourd'hui sa dernière chance d'accrocher un podium sur le Tour de l'Avenir. Coureur de l'ombre pendant ses trois premières saisons Espoirs, considéré comme un "super battant" par ses dirigeants, il réclame aujourd'hui sa part de lumière et se prépare à passer pro en 2014 dans une équipe dont il ne donne pas encore le nom. Gavin Mannion se confie à www.directvelo.com.
 
DirectVélo : Tu as renoncé à disputer l'une des plus grandes courses américaines, l'US Pro Challenge-Tour du Colorado, pour faire un bon résultat sur le Tour de l'Avenir ?
Gavin Mannion : Le Tour du Colorado, j'y suis allé en 2012 avec mon équipe (Bontrager Cycling Team, dirigée par Axel Merckx, NDLR). La course s'est bien passée, mais cette année, je voulais voir autre chose. Mon but, c'était de participer au Tour de l'Avenir pour la première fois. Et la dernière aussi, puisque je vais sur mes 23 ans. Ici, il y a les meilleurs Espoirs au monde. Si tu obtiens un résultat, il a une certaine valeur.
 
Peux-tu toujours décrocher un résultat après ta chute de vendredi ?
Oui. Je n'ai fait que rouvrir de vieilles cicatrices. Il y a deux semaines, j'étais déjà tombé sur le Tour de l'Utah. Sur le Tour de l'Avenir, j'ai un petit peu coincé vendredi avant le sommet du Col du Corbier et je me suis lancé dans une descente très rapide pour revenir sur le maillot jaune. Je ne sais pas pourquoi je chute dans le virage. Peut-être la vitesse, justement... Mon coéquipier Taylor Eisenhart a fait un travail fantastique pour m'aider à revenir : ça a pris moins de deux kilomètres ! Malheureusement j'ai abîmé mon dérailleur dans la chute et j'ai dû finir l'étape avec un développement trop gros, alors qu'il y avait un mur à plus de 10% dans le dernier kilomètre (il perd 9 secondes, NDLR). Je m'en sors bien et je pense que mes blessures ne vont pas m'affecter aujourd'hui.
 
« LE PODIUM EST TOUJOURS ACCESSIBLE »

Penses-tu pouvoir reprendre du temps ? Tu es 8e du classement, à 1'51" du maillot jaune Ruben Fernandez et à 47" de son dauphin Adam Yates.
Le podium est toujours accessible. Fernandez est vraiment très fort. Son attaque dans le Col de la Madeleine mercredi est opportuniste, mais une fois qu'il est parti, il a fait un numéro. Il nous a pris deux minutes alors que nous ne montions pas franchement au ralenti dans le groupe derrière ! Mais d'autres coureurs sont très forts en montagne, comme Davide Formolo (Italie) ou un Colombien (Hainer Parra). Je crois qu'une échappée peut se détacher aujourd'hui avant la dernière ascension (vers le Plateau des Glières). A nous d'en profiter.
 
Ton rôle de leader dans l'équipe des Etats-Unis, c'est nouveau ?
Oui. Et c'est un peu pour ça que je n'ai jamais pu courir le Tour de l'Avenir jusqu'à présent. Ma première saison en Espoir, j'étais trop jeune ; la deuxième, l'équipe était trop forte (avec Ian Boswell, Nathan Brown, Rob Bush, Rob Squire, Larry Warbasse) ; la troisième j'étais sur le Tour du Colorado. C'est seulement cette année que je suis protégé dans l'équipe. Il m'a fallu du temps pour me développer. Je m'entraîne plus dur, j'ai changé mon régime, j'ai perdu du poids. Je ne suis pas le genre de coureurs qui explose d'un coup comme Joe Dombrowski (le meilleur grimpeur des Espoirs américains en 2012, passé professionnel au Team Sky). Mais j'ai appris à devenir leader au contact de Joe : j'absorbe la pression, je mène le groupe plus en donnant l'exemple par mon comportement qu'en suggérant des consignes au briefing. Les coureurs m'ont entouré et protégé dès le premier jour. Tylor Eisenhart est un super coureur. Donnez-lui à peine un peu de temps et vous verrez ce qu'il est capable de faire.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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