Sur un parcours usant, Yann Guyot (Armée de Terre) a remporté sa sixième victoire de la saison ce dimanche, la Ronde Mayennaise. C’est dans le circuit final qu’il a usé un à un des adversaires pour aller cueillir l’un de ses plus beau succès de la saison à Laval. Pour www.directvelo.com, le coureur breton de 26 ans revient sur sa journée et évoque une saison satisfaisante.

DirectVélo : Après un départ très rapide, la course ne s’est pas décantée de suite. Comment s’est formée cette échappée presque royale de neuf coureurs ?
Yann Guyot : En effet, dès le départ, la course fut très mouvementée. Il y a eu plusieurs tentatives d’échappée avant qu’un groupe de 19 coureurs se retrouve finalement à l’avant. Après le 1er rush,  nous sommes rentrés à plusieurs avec Benoît Sinner. Notre équipe était alors surreprésentée. Puis finalement, ça s’est regroupé.
Ensuite, nous devions être toujours très attentif car il y a avait un enchaînement de grimpeurs. Le bon coup est sorti après le 2e GPM, vers le km 70. La plupart des grosses équipes avait un homme à l’avant. De ce fait, nous avons bien collaboré, chaque coureur voulant que l’échappée aille le plus loin possible.

Un jeu au chat et à la souris avec le peloton

L’écart n’a jamais atteint 4 minutes. Pourtant, l’affolement ne semblait pas de mise dans ce groupe de tête...
Nous étions sereins. Quand j’ai vu que l’écart était de 3’50’’, je me suis dit que nous avions de fortes chances d’aller au bout. Nous devions surtout jouer avec le peloton pour ne pas trop laisser de cartouches. Il fallait rouler en dedans, comme on dit. Je savais que la minute 30 que nous possédions après le dernier grimpeur pouvait être suffisante. Il fallait surtout réaccélérer  en entrant sur le circuit final. Ce que nous avons réussi à faire.

Sur ce circuit final, tu as attaqué à plusieurs reprises. Tu souhaitais un écrémage par l’arrière ?
En fait, à deux tours de l’arrivée, j’ai testé ce qu’il restait du groupe afin de voir qui était le plus en forme. Je me sentais bien. Il y a eu effectivement un écrémage. J’ai retenté ma chance dans le dernier tour en mettant tout ce qu’il me restait de force, sans penser au reste.

Un retour en forme après un souci au dos

C’est ta 3e victoire en un mois et demi. Tu te sens en bonne condition en cette fin de saison ?
Oui, et c’est une belle victoire, une Elite Nationale. En ce moment, je reviens bien en forme. J’ai eu un petit problème au dos après le Grand Prix de la Saint-Laurent à Montpinchon. J’ai jonglé entre les séances de kiné et de podologue. Finalement, ce petit arrêt paie maintenant. Mercredi à Jard-les-Herbiers, j’étais bien également. Je me suis fait rattraper seulement dans les 50 derniers mètres.

Globalement, tu as été présent dès le début de saison, avec notamment  un succès à Manche Atlantique. Quel bilan dresses-tu de ta saison à l’heure actuelle ?
Ma saison est très bonne, complète. J’ai eu un petit creux au mois d’avril.  Je n’avais pas le niveau à cette époque là. Je me suis relancé par la suite. J’ai beaucoup travaillé avec Léonard Cosnier (le directeur sportif du BIC 2000, NDLR), mon entraîneur. Depuis six ans, il m’aide beaucoup psychologiquement, et c’est aussi grâce à lui que j’en suis là aujourd’hui.
J’aurais aimé cependant gagner une étape d’une classe 2. Ce n’est pas passé loin aux Boucles de la Mayenne où j’ai pris la 5e place sur la dernière étape.

La Coupe de France, le gros point négatif

Sur la Coupe de France DN1, l’Armée de Terre est plutôt en retrait. Comment l’expliques-tu ?
Le gros point négatif reste évidemment la Coupe de France DN1. Personnellement, je n’ai marqué aucun point. Or, je me devais d’être à la hauteur. Mais mon tempérament ne convient pas aux manches de Coupe de France qui sont des courses d’attente. J’aime partir de loin. J’espère me rattraper samedi, à Blangy, sur la dernière manche.

Néanmoins, la saison de ton équipe n’est pas si mauvaise…
Globalement pour notre 1ère saison en DN1, nous sommes quand même 5e au Challenge DirectVélo, ce n’est pas rien (sourires). L’an prochain, nous devrons repartir sur de bonnes bases en Coupe de France. Nous avons des coureurs d’expérience et nous nous sommes loupés malgré un bon comportement.

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Crédit Photo : Alexanne Bonnier