L'ÉQUIPE

«Fier de ce que j'ai fait»

Il a beau dire qu'il a pris col après col, comme on prendrait match après match, Thomas Voeckler avait un plan précis. D'ailleurs, «j'avais une idée en tête ce matin», confiait-il.

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«Thomas Voeckler, est-ce l'une de vos plus belles victoires ?
C'est une des plus belles, même si c'est toujours difficile de classer. Ce n'était peut-être pas la plus belle en terme d'opposition dans l'échappée mais je suis fier de ce que j'ai fait. Sincèrement, je n'avais pas regardé la distance ce matin mais j'avais une idée en tête. L'objectif était de prendre des points (pour le maillot à pois). Pour moi la course s'arrêtait à l'Aubisque, puis au Tourmalet ... Chaque col était une course. J'ai fait ce que beaucoup de cyclistes rêvent de faire devant leur télévision, passer quatre cols pyrénéens en tête. Il y a quatre ou cinq ans, je ne pensais pas pouvoir être aussi bon grimpeur.

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Comment avez-vous vécu cette étape ?
J'étais très bien au niveau des jambes. Après le passage de l'Aubisque, je n'avais pas encore souffert. J'avais l'impression d'avoir les jambes de Liège-Bastogne-Liège. Mais ça ne roulait pas très vite. Il y avait même des sprinteurs comme Haedo dans le groupe des 38 devant. Je voulais qu'on creuse d'avantage l'écart. J'ai lâché l'oreillette, pas à cause du directeur sportif mais parce qu'elle m'étouffait. J'avais quand même un peu peur de Brice (Feillu) parce que je me souvenais d'Arcalis (où il avait gagné en 2009). A la fin, avec 1'30" d'avance, j'ai eu le temps de profiter. C'est tellement différent de ma première (victoire dans la 10e étape) où je l'avais su à cinq mètres de la ligne.

Vous étiez arrivé sur le Tour en manquant de fond. Depuis, vous avez gagné deux étapes. Avez-vous l'impression de revenir de loin ?

Quand on est arrivé à Seraing (pour la première étape), il fallait que je me batte pour suivre les quarante premiers. Alex (Alexandre Bousseau), mon masseur, pouvait passer ses mains autour de mes cuisses. Il y a une logique dans le fait que je sois mieux aujourd'hui qu'au début mais je ne pensais pas être aussi bien.

Désormais, votre objectif exclusif est-il de conserver le maillot à pois ?
Oui. Déjà quand je suis parti ce matin, comme je connaissais chaque mètres de l'étape, l'objectif c'était le maillot à pois. Il faut que je récupère bien. Pour moi, le Tour s'arrête demain (avec la dernière étape de haute-montagne). Il faudra que je lui colle au cul toute la journée (à son dauphin, Fredrik Kessiakoff)

«Après le passage de l'Aubisque, je n'avais pas encore souffert. J'avais l'impression d'avoir les jambes de Liège-Bastogne-Liège.»

«J'ai été d'une grande aide pour toi aujourd'hui...», rigolait Pierre Rolland à l'arrivée. Arrivé à 8'48" du vainqueur, le grimpeur d'Europcar a conservé sa neuvième place au général. «J'espère que je gagnerai demain !», ajoutait-il en référence à sa victoire à La Toussuire, au lendemain de celle de Voeckler dans l'étape du Grand Colombier. «Il ne faut pas oublier qu'il n'a que 26 ans, rappelait ce dernier. On lui demande beaucoup mais on ne lui en voudra pas s'il coince un peu. Ce n'est pas facile pour lui dans sa position. Si je n'avais perdu autant de temps depuis le début, je ne serai pas là aujourd'hui.»


publié le 18 juillet 2012 à 18h27 mis à jour le 18 juillet 2012 à 18h46
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