«Alexandre Vinokourov, un an après votre fracture du fémur sur le Tour de France, que représente ce titre olympique pour conclure votre carrière ?
Cela prouve que je ne suis pas revenu pour rien. Après la chute, c'était beaucoup de souffrance. Ma famille, mes enfants, mes parents étaient toujours là. J'ai toujours un petit boulon dans le fémur mais les docteurs ont fait du bon travail. J'avais dit que je reviendrais, que je referais le Tour. Certains ont dit : "pourquoi ? Il faut arrêter.'' Au Tour, je n'ai pas gagné d'étape mais je suis arrivé cette semaine pour la médaille. Mon rêve s'est réalisé.
Allez-vous vraiment prendre votre retraite après ce titre olympique ?
C'est décidé. Cette fois-ci, j'arrête ma carrière. Je pense que c'est une belle récompense pour finir. Les grands champions comme Virenque et Jalabert ont arrêté avec une belle sortie. Je fais encore le contre-la-montre mais c'est seulement pour tourner les jambes après cette magnifique médaille.
Quel a été le moment-clé dans la course ?
Dans le dernier tour, quand j'ai vu que les Anglais roulaient avec un tempo pas si rapide, beaucoup de monde commençait à attaquer. On a forcé avec Luis Leon (Sanchez) puis Valverde derrière. Un groupe d'une quarantaine de coureurs s'est formé en haut. Les Espagnols et les Suisses ont roulé à fond. Moi, j'étais tout seul. Je cherchais le moment pour attaquer mais j'ai eu un moment difficile. J'étais juste derrière Cancellara quand il est tombé, je suis passé juste à côté de la chute.
Pour le public, votre nom reste associé au dopage (contrôlé positif à la tranfusion autologue en 2007, il avait été suspendu 2 ans). Que pouvez-vous répondre ?
J'ai déjà tourné la page en 2007. J'ai prouvé à tout le monde que Vino est toujours là. J'ai prouvé que je pouvais faire le maximum pour moi, pour le cyclisme. C'est ma vie. C'est la réponse : j'ai tourné la page. Ce n'est pas le moment de parler de ça. »