«Mark Cavendish, vous n'êtes pas prioritaire au sein de l'équipe Sky comme avant chez HTC. Cela donne-t-il un goût spécial à cette victoire ?
Sur le Tour de France, gagner est toujours quelque chose de très spécial. Je n'ai pas dit que cette année je ne gagnerais pas sur le Tour. C'est l'événement de la saison et j'ai toujours une détermination supplémentaire au départ. Ce n'est pas une petite course de vélo... C'est pour cela que ca me rend très heureux, surtout que j'ai dû me débrouiller un peu tout seul à la fin. C'est plus difficile car l'équipe n'est pas à mon service. Mais je le savais avant et je suis très heureux d'être dans cette équipe avec un tel objectif (d'aider à gagner Bradley Wiggins, ndlr). D'un côté, ça nous enlève de la pression, c'est plus relax. On est débarrassé d'un certain stress. Avant, on avait des responsabilités, et moi le premier.
Comment avez-vous compensé ?
L'équipe se consacre à la conquête du Maillot Jaune mais je suis quand même champion du monde. J'ai dit que je voulais marquer l'histoire. L'équipe est d'une autre configuration mais je saisis ma chance si je le peux. Je l'avais dit à Edvald (Boasson Hagen), il faut aller chercher la victoire si on la veut. J'ai montré que je pouvais y arriver.
Comment expliquer que vous étiez seul dans le final ?
Sur le Tour de France, si on est juste deux, ce n'est pas suffisant. Il faut avoir toute l'équipe pour que ce soit suffisant, pour être protégé puis lancé. Edvald avait déjà fait le boulot pour me ramener vers l'avant mais je ne voulais pas faire bosser que deux coureurs pour les épuiser. J'ai trouvé que c'était mieux de faire ça tout seul. C'était plus facile car il faut vraiment prendre une décision immédiatement, savoir où il faut se placer au mieux. C'est moi que décide, donc c'était mieux comme ça.
C'est la première fois que vous gagnez sur le Tour avec le maillot de champion du monde. Est-ce particulier ?
A chaque fois que j'ai remporté une course avec ce maillot, ça m'a fait quelque chose. C'est important de le montrer, je veux lui faire honneur. J'y tiens beaucoup. Avec ce maillot, j'ai remporté le mois dernier une course au classement général (le Ster Elektrotoer). C'était une première. J'ai aussi gagné des étapes du Giro. Souvent, à l'entraînement, je baisse les yeux et regarde les couleurs arc-en-ciel. C'est très particulier, de grands champions les ont portées auparavant.
Le Maillot Vert ne vous intéresse-t-il vraiment pas ?
Je vais essayer de le garder. Je dispute les sprints intermédiaires (il a été battu deux fois par Matt Goss, ndlr). Je suis très en forme et j'ai encore des chances de gagner. Je vais faire de mon mieux.»