«Joaquim Rodriguez, pourquoi avez-vous attendu les huit cents derniers mètres du Stelvio pour attaquer Ryder Hesjedal?
Je ne pense pas que ça aurait changé grand chose si je l'avais fait à quatre kilomètres. Je suis persuadé que l'écart à l'arrivée aurait été le même. Nous sommes tous fatigués et tout se joue à très peu de détails. Bien sûr, en attaquant j'espérais faire plus de différence car je le sentais atteint par la fatigue. Mais il s'est bien accroché sans rien lâcher, ou presque.
Vous ne pensez pas que c'est encore jouable pour la victoire finale ?
Il faut toujours espérer mais ce serait un miracle si je conservais mon maillot rose après le chrono. Logiquement, Ryder Hesjedal m'est supérieur sur ce genre d'exercice surtout avec trente et une secondes d'écart. Mais je ne veux rien regretter et je vais continuer à me battre comme je l'ai fait depuis dix jours pour défendre ce maillot rose.
A quel espoir pouvez-vous encore vous accrocher ?
Mon entraîneur m'a assuré que le parcours du chrono ne m'était pas si défavorable. Je veux donc le croire. Mais il y a aussi la pression que Hesjedal va devoir subir entre ce soir et demain. Déjà aujourd'hui on l'a vu prendre ses responsabilités avec son équipe car il travaillait déjà dans la perspective du maillot rose. Ce n'est pas toujours facile à assumer et c'est maintenant à lui de connaître le stress. Ajouté à la fatigue de ces deux derniers jours où il n'a pas ménagé ses efforts en montagne, je vais essayer de me convaincre qu'il y a un mince espoir.»