Arnaud Démare (CC Nogent-sur-Oise) emmènera l'équipe de France ce vendredi à Copenhague (Danemark) sur l'épreuve espoirs du Championnat du Monde. Un an après sa 5e place au Mondial Australien. C'est en pleine confiance qu'il prendra le départ après avoir remporté 14 courses cette année et signé un contrat avec la FDJ pour 2012. Au lendemain de sa victoire d'étape samedi au Tour de Moselle, il s'est confié à www.directvelo.com.

DirectVélo : Dans quel état esprit es-tu à quelques jours du Championnat du Monde ?
Arnaud Démare : Je suis complètement concentré vers ce Mondial, dernier objectif de ma saison. Nous avons une bonne équipe qui a réalisé un bon travail samedi sur le Tour de Moselle. Nous sommes tous animés de la même ambition pour le Mondial en formant un bon groupe : c'est bon signe.

« La pression vient uniquement de l'extérieure »

Ressens-tu de la pression ?
La pression vient uniquement de l'extérieure à l'approche de cette course car moi je suis au-dessus de tout cela en ne faisant pas attention, notamment aux journalistes, ni à la pression d'autres personnes comme les organisateurs qui me sollicitent, etc. Je fais mon truc comme ça vient. Si j'ai les jambes, ça ira mais sinon ce ne sera pas grave car il s'agira d'une course, comme une autre. Cela va rouler très vite pendant quatre heures donc il va falloir être vigilant et surtout être en forme.

Ta saison est déjà réussie...
J'ai déjà fait une super saison donc maintenant je ne vais pas la sauver si je suis champion du Monde ! C'est un super objectif pour lequel je suis très motivé, mais si jamais cela ne fonctionnait pas comme je le voulais, je conserverais quand même ma belle saison et pourrai passer dans les rangs professionnels sereinement avec mon "beau petit" palmarès de cette année.

« La présence de Romain Delalot me met en confiance »

Dans l'équipe on retrouve notamment ton coéquipier de club, Romain Delalot. Est-ce important qu'il soit là ?
Le fait que Romain Delalot soit à mes côtés me met en confiance car je sais qu'il sera à 100% pour moi en négligeant ses chances de réussite personnelle.

Et concernant Adrien Petit ?
Cela fait un an que je n'ai pas couru avec Adrien Petit mais l'an dernier nous avions de bons petits automatismes ! Pour le reste de l'équipe, Emilien Viennet et Angelo Tulik ont déjà bien fonctionné avec moi en avril. A la base nous sommes un bon petit groupe de copains et c'est vraiment plaisant de pouvoir courir ensemble.

« Etres tous les six aux avant-postes dans le final »

Que penses-tu du parcours ?
Le circuit danois, nous l'avons vu en vidéo (propos recueillis dimanche dernier, NDLR). Cela nous a donné un aperçu mais au niveau relief, il est impossible de dire si cela est difficile ou pas. C'est annoncé plat mais si cela est comme l'Australie en 2010 où tous parlaient de parcours facile mais finalement qui s'est révélé dur, il faut éviter de trop s'avancer.

Quel serait le scénario idéal pour toi ?
Le scénario serait qu'un petit coup de quatre ou cinq coureurs maximum parte et anime durant toute la course en se faisant rattraper à vingt kilomètres de l'arrivée. Ensuite il faudrait un petit tempo pour que nous soyons encore tous les six aux avant-postes lors des dix derniers kilomètres et même pour emmener le sprint parfaitement.

« Je pense à ce sprint »

Ce sprint, tu l'as déjà imaginé ?
Je pense à ce sprint et j'espère ne pas renouveler l'erreur de l'an dernier. Là j'ai plus d'expérience et de force. J'espère ne pas coincer à cinquante mètres de la ligne et faire un beau final. Mais nous ne sommes pas les seuls à vouloir faire cela : ce sera donc forcément difficile.

Quels seront tes principaux adversaires ?
Concernant mes adversaires potentiels pour le titre, je pense aux italiens, belges et britanniques avec Rowe. Il y a vraiment du beau monde et il y aura toujours un petit australien pour aller très vite, donc il faudra se méfier de pas mal de monde.

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Crédit Photo : Lionel Chavée - CS Thionvillois