Fabien Schmidt : « Je suis encore sur un petit nuage »

Fabien Schmidt (Team U Nantes Atlantique) a remporté ce dimanche, en solitaire, l'édition espoirs de la classique Paris-Tours. L’Alsacien d'origine, âgé de 22 ans, revient sur sa victoire pour www.directvelo.com. Son ultime succès avant de franchir le Rubicon chez Roubaix-Lille Métropole.

DirectVélo : Que t'inspire ta victoire à Paris-Tours ?
Fabien Schmidt : C'est vraiment spécial. Je suis content mais je n'ai pas encore compris que j'avais gagné. Je suis vraiment encore sur un nuage. J'avais fait de cette course un objectif. C'était la dernière avec le Team U Nantes Altantique. Paris-Tours, c'est spécial. Il y a toujours une ambiance particulière. La veille, c'est spécial etc. Bref, c'est la dernière. Tout le monde se lâche un peu plus, on rigole plus mais en même temps il faut rester sérieux. On avait une équipe sérieuse.

« J'ai trouvé le temps long dans le final »

Comment as-tu géré ta course ?

Je suis parti au bout de 10-15 km de course avec trois autres coureurs. On a attendu un groupe de quatre coureurs qui est rentré quelques kilomètres plus loin. On a dû faire 70 km à sept, je ne sais pas exactement. On se fait reprendre par un gros groupe puis ça s'est recassé. J'ai réattaqué dans une bosse. On ressort à deux puis 18 coureurs reviennent. On est donc à ce moment-là 20 en tête. Je ressors une première fois tout seul mais j'ai vu que ça ne servait à rien. Il y avait trois bosses dans le final, je me suis dit que j'allais attaquer dès la première bosse. C'est ce que j'ai réussi à faire. Je voulais faire un peu de dégât. Je pensais pas partir seul...

En faisant 28 kilomètres tout seul, tu as du trouver le temps long...
Oui, j'ai trouvé le temps long. Il y avait de plus le vent de face. Je galérais au début mais il n'était pas question d'attendre les autres. Il restait peut-être 30 km mais il fallait y aller. Et me dire que si j'avais pu partir seul, c'est que les autres n'ont pas pu me suivre. Après cinq-six kilomètres, j'ai trouvé mon rythme. J'étais vraiment bien renseigné sur les écarts par une moto, la voiture Mavic et une voiture rouge d'ASO.

Comment as-tu vécu la ligne droite finale ?
Elle est moins longue qu'avant ! (2600 contre 660 mètres, NDLR) Quand je suis arrivé dans le dernier virage, j'ai eu le réflexe de relancer vraiment fort. J'ai levé la tête, et j'étais presque déjà arrivé. Je me suis dit "déjà !" (sourires) Il restait 200 mètres environ.

« Gagner avec une fausse moustache, c'est spécial »

Et gagner avec une fausse moustache bleue ?

C'est spécial (rires) ! En fait la veille à table, à l'hôtel, comme c'était la dernière, tout le monde se lâchait un peu plus. Et forcément, il fallait faire un pari... Nous (les coureurs) avons perdu. L'assistant devait chanter du Joe Dassin à l'hôtel, devant tout le monde. Il devait chanter fort en faisant les mimiques. On ne pensait pas qu'il allait le faire car il disait déjà non avant qu'on lance le pari. Et c'est quelqu'un au premier abord qui ne se lâche pas. Il a dit OK... On parlait de moustaches, et on lui avait dit que s'il chantait, on portait une moustache le lendemain de notre côté. On lui a dit qu'il pouvait nous la faire.

Vous n'avez pas du passer inaperçu dans le peloton...
Oui forcément (rires). On s'est fait chambrer avant le départ et pendant la course. Mais c'était marrant. C'était la dernière. On rigolait mais ça nous a pas empêché d'être sérieux.

« Trop hâte d'être en 2012 »

Cela te tenait à cœur de gagner une épreuve UCI ?

J'avais gagné avant cela le classement général de deux courses (Tour de la Creuse et Circuit du Mené) et une première catégorie (la Ronde Briochine). Là, j'ai vraiment pu lever les bras. C'est une "vraie gagne". Gagner une course par étapes c'est bien évidemment et c'est aussi une victoire, mais c'est différent. Cela vient confirmer ma saison. Et ça donne plus de crédit pour l'année prochaine.

Il doit te tarder d'être en 2012...
J'ai trop hâte. Déjà avant cela... là encore plus même si ça ne change rien. Je suis vraiment content d'aller à Roubaix-Lille Métropole. Dans ma tête, c'était la FDJ ou Roubaix-Lille Métropole, pas une autre équipe. Je trouve que c'est le top pour commencer. Tu as la possibilité de faire beaucoup de courses. On ne te prend pas la tête. On fait peut-être pas les courses du WorldTour mais ce n'est pas parce que tu es dans une équipe de ce standing que tu as la garantie d'être au départ des grandes courses. Je vais maintenant couper deux semaines avant de me préparer pour l'an prochain.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Fabien Schmidt.

Crédit Photo : Josselin Clair - www.josselin-clair.com

 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Fabien SCHMIDT