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Boonen : «Un peu fou »

Lancé dans une attaque insensée pour devenir le co-recordman de victoires à Roubaix, Tom Boonen a savouré son coup d'éclat à l'arrivée et n'a pas fait dans la fausse modestie : « Je suis le meilleur coureur de l'histoire sur les pavés. »

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«Tom Boonen, cette victoire après 50 km d'échappée en solo, c'était un peu fou, non ?
Oui, c'était un peu fou. Ce n'est pas quelque chose que je fais d'habitude. C'était un jour parfait pour prendre des risques. J'ai eu ma grosse victoire, celle pour laquelle j'ai travaillé depuis sept-huit mois.  Je n'avais pas prévu de faire cela mais j'ai déjà gagné les Flandres cette saison donc pourquoi ne pas essayer de gagner de façon spéciale. Quand Tersptra a lâché, je suis parti tout seul. J'ai commencé à lutter car il y avait beaucoup de vent. Mais j'ai vu que j'avais 30 secondes d'avance et je savais que c'était dur derrière. Je craignais juste qu'un coureur plus frais comme Pozzato ou Ballan fasse l'effort et revienne au Carrefour de l'Arbre. Là, c'était fini. Mais quand j'ai eu une minute à la sortie du secteur, je savais que je pouvais aller jusqu'à Roubaix.

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A quoi avez-vous pensé quand vous vous êtes retrouvé seul en tête aussi loin de l'arrivée ?
 Je ne pensais pas à gagner ou à battre le record. Je me battais contre moi-même, pavé après pavé, kilomètre après kilomètre. Si tu te lances dans un truc comme ça et que tu penses qu'il reste 50 km, cela devient impossible, cela devient trop dur mentalement. Alors, j'ai pris secteur après secteur. Je me concentrais sur mon avance pour gagner seconde après seconde, ne pas prendre une minute tout de suite. Je voulais garder mes forces sur les 50 km. Je me sentais très bien. Finalement, c'était la meilleure option pour moi.

Ce genre d'échappée est-elle devenue possible pour vous grâce à l'expérience ?
Déjà, je peux dire qu'aujourd'hui, c'était l'un de mes meilleurs jours en carrière. Normalement, attaquer d'aussi loin, ce n'est pas une arme que j'utilise. Je préfère me servir de ma vitesse au sprint. C'est moins risqué de garder son énergie, de rester dans un groupe de deux ou trois coureurs comme lors de mes deux premières victoires. Quand tu es seul, si quelqu'un revient, c'est fini. Les gens l'oublient mais j'avais fait ça pour ma troisième victoire, j'étais seul face à Pozzato. Maintenant, je connais mon corps, je ne panique pas. Je suis resté relax. J'ai appris à économiser mon énergie.

Avez-vous pris le temps de savourer, contrairement à vos victoires au sprint ?
Vous savez, j'aime gagner au sprint. C'est différent mais une victoire est une victoire. Un quatrième Roubaix, c'est unique, surtout à notre époque. Les derniers kilomètres, c'était incroyable. Gagner un quatrième Paris-Roubaix de cette façon, c'est vraiment spécial. (...) C'est incroyable ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est mon deuxième doublé Flandres-Roubaix. Je suis le premier à le faire. Je suis le meilleur coureur de l'histoire sur les pavés mais ma carrière n'est pas finie.

C'est un peu une victoire à la Cancellara...
Je n'étais pas un sprinteur quand j'étais jeune et puis j'ai gagné les Flandres en solo, c'est mon 2e Roubaix en solo. Les échappées aussi longues, ce n'est pas quelque chose que je tente d'habitude. Dans les derniers kilomètres, je pensais à ma copine. Elle fait l'aller-retour entre  Monaco et la Belgique pour le déménagement. La victoire est pour elle. Elle a dû souffrir à la maison, car elle n'était pas là aujourd'hui.

Quand vous brandissez quatre doigts devant la caméra dans le final, avez-vous pensé à Roger De Vlaeminck, le recordman de Paris-Roubaix (4 victoires) qui a parfois été critique envers vous ?
(Sourire) J'ai pensé à ma copine, pas à Roger. »

«Aujourd'hui, c'était l'un de mes meilleurs jours en carrière. »

La conférence de presse du vainqueur s'est achevée dans un éclat de rire quand un journaliste a demandé à Tom Boonen s'il comptait faire comme Johan Vansummeren et demander sa copine en mariage après sa victoire : «Non, ce n'est pas mon style», a tranché le Flamand.

publié le 8 avril 2012 à 18h30 mis à jour le 8 avril 2012 à 18h54
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