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«Je suis sur un nuage !»

Pierre Rolland n'est que le 2e Français après Bernard Hinault à s'imposer à l'Alpe d'Huez Panoramic

Pierre Rolland a remporté, à 24 ans, une victoire de prestige à l'Alpe d'Huez. Nouveau Maillot Blanc de meilleur jeune, le coéquipier de Thomas Voeckler chez Europcar peut envisager une grande carrière.

Cyrille Haddouche

Envoyé spécial à l'Alpe d'Huez

Pierre, à quel moment avez-vous envisagé la victoire ?
Pierre Rolland : Quand Thomas Voeckler m'a donné carte blanche pour jouer ma carte personnelle et aller chercher le Maillot Blanc. J'ai suivi Fränk Schleck, Evans, Cunego et compagnie, on est revenus sur Contador et Andy Schleck. Vu que c'était un peu le bazar, et que je connaissais la petite bosse dans la vallée, j'ai mis une petite attaque. Puis Contador a attaqué un coup, deux coups, et une troisième fois. Là, je suis resté à 20 secondes. Quand on m'a soufflé à l'oreillette que Samuel Sanchez était en train de revenir, j'ai profité de son travail. C'est le jeu. Il avait des intérêts au classement général et au classement de la montagne, j'avais l'étape à aller chercher. Je ne savais pas si je pouvais lâcher Sanchez et Contador mais je savais que je pouvais monter à ce rythme. La montée de l'Alpe d'Huez, je la connais par cœur. C'est là que je suis venu préparer le Tour l'an passé.

Vous êtes le deuxième vainqueur français à l'Alpe d'Huez après Bernard Hinault. Que ressentez-vous ?
Pierre Rolland : Pour l'instant, je suis un peu sur un nuage ! C'est vrai que Bernard Hinault est le dernier vainqueur, c'était en 1986. C'est mon année de naissance ! Je suis très fier de moi et de mon travail. On a fait trois heures et demie de vélo aujourd'hui mais il n'y a pas beaucoup de gens qui se rendent compte du travail en amont pour en arriver là. Ce sont des années et des années de travail.

Comment avez-vous vécu votre travail d'équipier pour Thomas Voeckler ?
Pierre Rolland : J'ai toujours été clair avec ça. Jai gardé ma ligne de conduite. Je ne jouais en aucun cas ma carte personnelle tant que Thomas avait le Maillot Jaune. Quand Thomas m'a dit: «Vas-y, c'est ton jour, si tu veux le Maillot Blanc», je n'ai pas hésité une seconde, je me sentais très bien. Il a eu l'honnêteté de dire: «C'est bon, le Maillot Jaune, c'est fini». C'est un grand champion. Quand un Maillot Jaune te dit de saisir ta chance, tu te dis : «A moi de ne pas me louper». C'est peut-être ce qui m'a permis de suivre Sanchez et Contador. Cela rend beaucoup plus fort.

Quel a été le déclic pour réaliser un si bon Tour de France ?
Pierre Rolland : Si on regarde ma saison, on s'aperçoit qu'à Paris-Nice, sur les étapes un peu dures, j'étais avec les meilleurs quand le terrain me convenait. Au Critérium international aussi. Quand j'ai vu que j'arrivais à les suivre, j'ai travaillé dans ce sens-là. Dès qu'on a su que l'équipe Europcar était sélectionnée pour le Tour, Jean-René Bernaudeau m'a dit de me concentrer uniquement sur le Tour de France, que j'étais un coureur du Tour. Avec mon entraîneur, je me suis inspiré des grands champions, de leur manière de faire. Et ça marche ! Il avait dit : «Tu seras là la deuxième, troisième semaine». Je le prenais pour un fou avec ce qu'il me faisait faire mais je suis très content du travail accompli.

La 19e étape en images :


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