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«J'ai pris mes responsabilités»

Cadel Evans est fier d'avoir enfin réussi à accomplir son rêve Panoramic

L'Australien Cadel Evans, futur vainqueur du Tour de France sauf accident dimanche, revient sur un «Tour cohérent», préparé avec une grande minutie, et où il n'aura pas hésité à assumer son rôle.

Cyrille Haddouche

Envoyé spécial à Grenoble

Cadel, vous êtes-vous réveillé ce matin en vous disant : «C'est mon jour» ?
Cadel Evans : Je me suis réveillé dans la nuit et il y avait de la musique des années 80, peut-être de la boîte de nuit dans l'hôtel ! J'aurais voulu dormir plus. Je cours bien depuis le début du Tour, il y a eu des signes prometteurs. A deux contre un, face aux Schleck, c'était difficile. J'aurais préféré gagner un peu plus de temps à l'Alpe d'Huez, mais je n'ai pas pu. J'ai fait un Tour cohérent.

Etait-ce une course parfaite ?
Cadel Evans : On a eu des problèmes par-ci, par-là, avec un peu de malchance. Les Leopard-Trek ont renforcé leur équipe, j'ai dû vraiment attaquer et prendre mes responsabilités seul. L'aspect-clé de la course, ça a été la cohérence. L'équipe a été toujours présente pour m'amener au pied dans la montagne.

Avez-vous changé d'état d'esprit ?
Cadel Evans : Nous sommes le produit de l'environnement qui nous entoure. Quand les choses se passent mal, je deviens nerveux. C'est normal. Cette année, nous avons tout planifié soigneusement : sur l'équipe, dans les stages, l'équipementier, les ingénieurs... Tout le monde a beaucoup travaillé pour me donner le meilleur vélo de contre-la-montre. Il y a eu beaucoup de préparation. C'est mon septième Tour, j'ai plus d'expérience. Il fallait éviter la mauvaise chance, j'ai réussi cette fois.

Comment êtes-vous resté aussi calme lorsque les frères Schleck vous ont attaqué dans le Galibier ?
Cadel Evans : J'ai déjà connu ces situations dans le Dauphiné en 2009 avec Valverde et Contador, et dans le Tour 2008 avec Sastre et les Schleck. John Lelangue (Ndlr :son directeur sportif) est aussi quelqu'un qui n'est pas nerveux et ça m'aide.

Le Premier ministre australien a décrété une journée nationale de congé lundi pour votre victoire...
Cadel Evans : Une journée de repos, si c'est bon pour l'économie moi, ça me va ! Pourquoi pas ? Je suis ravi d'entendre que les Australiens fêtent ma victoire. Je pense que je comprendrais aux Champs-Elysées ce qui se passe dans le monde, pas seulement dans le Tour.

Dédiez-vous votre victoire à Aldo Sassi (Ndlr : son ancien entraîneur récemment décédé) ?
Cadel Evans : J'ai regardé mon premier Tour, il y a 20 ans. J'ai vu Indurain gagner. Beaucoup de personnes ont cru en moi, depuis mon premier entraîneur quand j'avais 14 ans. Quand j'ai commencé les courses sur route, c'est Aldo Sassi qui a toujours cru en moi, plus que je ne croyais en moi-même. Je suis triste qu'il ne soit pas là. On est passé à six kilomètres de sa maison. Il m'a dit l'année dernière: «J'espère que tu vas gagner le Tour, tu en es capable. C'est la course la plus prestigieuse. Si tu gagnes, tu seras le coureur le plus complet de ta génération». J'aurais aimé qu'il soit là.

La 20e étape en images :


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