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"Je déteste perdre"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/06/2011 à 10:16 GMT+2

Ce qu'il y a de bien avec Mark Cavendish, c'est sa totale absence de langue de bois. Le Britannique dit toujours ce qu'il pense. Que ça plaise ou non. Avant le départ du Tour, la flèche de l'ile de Man évoque avec nous sa haine de la défaite, véritable moteur de cette machine à sprinter.

ark Cavendish (C) of Britain is congratulated on the podium after finishing first in the 10th stage of Giro D'Italia cycling race from Termoli to Teramo

Crédit: AFP

Mark, le début du Tour 2011 est atypique par rapport aux autres années, avec des étapes de plaine s'achevant parfois en côte. Comment l'abordez-vous? Pensez-vous pouvoir gagner au Mont des Alouettes, par exemple, le premier jour?
Mark CAVENDISH: Ce n'est pas le type d'arrivée dont je rêve, c'est certain, mais avec notre équipe, je pense quand même que j'ai mes chances, même si Matthew Goss a peut-être plus de chances que moi au Mont des Alouettes.
Le train de l'équipe HTC High Road est-il toujours aussi efficace?
M.C. : Nous avons la puissance et l'expérience. Surtout, nous avons toujours la même passion. Pour avoir un train efficace, c'est 10% de puissance, 10% d'expérience et 80% d'envie de gagner. Nous avons toujours une équipe capable de dominer dans les sprints à mon avis.
Sur le Tour 2010, vous avez aussi démontré que vous pouviez gagner seul, notamment après l'exclusion de Mark Renshaw...
M.C. : Mais j'ai toujours fait ça ! Ca me fait un peu rire d'entendre ce genre de choses. Quand j'ai débuté ma carrière, je n'avais pas toute une équipe qui travaillait pour moi dans les sprints. Ca a été le cas ensuite justement parce que je gagnais beaucoup de courses. Pas l'inverse. Quand je suis arrivé chez les pros, personne n'a dit "tiens voilà notre leader pour les sprints". Ce statut, je l'ai gagné, je l'ai mérité. J'ai gagné le droit d'avoir des gens qui travaillent pour moi. Ce n'est pas un cadeau qu'on me fait. Ce n'est pas un loisir, c'est un sport professionnel. Nous avons un sponsor, qui veut des victoires. Nous devons faire ce que nous avons à faire pour gagner et je fais partie de ce processus.
Quelle est l'importance de ce travail collectif dans vos victoires?
M.C. : Disons que quand je suis tout seul, j'ai peut-être 80% de chances de gagner un sprint, quand je suis vraiment au top. Mais avec un train efficace, j'ai 99% de chances, donc c'est déterminant. Quand vous avez la meilleure équipe du monde autour de vous comme c'est mon cas, ça vous garantit presque la victoire. Quand l'équipe est à 100% et que je ne finis pas le travail, c'est dur à vivre.
Pensez-vous au maillot jaune, notamment avec le contre-la-montre par équipes dès la 2e étape?
M.C. : Non, je ne peux pas faire du maillot jaune un objectif. Il n'y a plus de bonifications sur le Tour. Je ne peux pas le prendre via les sprints. Mais ce serait un honneur et une joie de pouvoir le porter. C'est le symbole le plus fort du cyclisme.
Vous avez remporté 15 étapes du Tour de France, 25 au total sur les trois grands tours. Comment faites-vous pour avoir toujours aussi faim de victoires?
M.C. : Ce n'est pas tant la faim de victoires que la peur de la défaite qui me fait avancer. Je déteste perdre. J'ai atteint un stade où la défaite est devenue anormale pour moi. Si je perds un sprint sur 5 ou 10 étapes, on va dire "que se passe-t-il, il ne gagne plus? Il est sur le déclin". Je veux dire, je ne suis pas Superman. Mais il faudrait que je gagne toujours plus. J'y suis habitué. La pression est énorme. Elle ne vient pas que de moi, du sponsor, de l'équipe, de mes coéquipiers, elle vient de partout, de la presse, du public.
Laquelle de vos victoires sur le Tour vous a le plus marqué?
M.C. : Celle à Châteauroux, parce que c'était la première. Chaque victoire sur le Tour, c'est un truc énorme. Mais celle-là, c'est spécial. Je me souviens très bien de ce que j'ai ressenti en passant la ligne d'arrivée. C'était un accomplissement.
Cette année, il n'y aura qu'un seul sprint intermédiaire par étape. Cela change-t-il votre approche ?
M.C. : On ne peut pas vraiment le savoir tant qu'on n'a pas expérimenté la situation. On ne peut rien prédire, il faudra voir et s'adapter. Je ne sais pas si ça va changer tant de choses que ça d'un point de vue tactique. Il faudra toujours sprinter et battre les autres dans les sprints. Mais les points seront encore plus chers à l'arrivée des étapes, probablement.
Que vous a-t-il manqué pour ramener le maillot vert à Paris?
M.C. : L'année dernière j'ai manqué un peu de régularité. J'ai chuté lors de la 4e étape, j'ai perdu de gros points. Sinon j'aurais pu avoir ce maillot vert. En 2009, si je ne suis pas disqualifié de façon injuste, j'aurais ramené le maillot à Paris. Pour 2010, c'est un manque de régularité, clairement.
Vous êtes souvent au centre de polémiques, certains de vos collègues sprinters n'hésitent pas à vous critiquer. Comment l'expliquez-vous?
M.C. : Je crois que ça a toujours été comme ça, chaque fois que quelqu'un a du succès. Quand les gens n'arrivent pas à vous battre à la régulière, ils essaient de trouver d'autres moyens de le faire. On essaie parfois de vous mettre des bâtons dans les roues. J'ai perdu le maillot vert sur une décision des commissaires en 2009. L'année dernière, c'est Mark Renshaw qui a été disqualifié. Mais ça ne nous arrête pas. Moi, je veux gagner en étant le meilleur, pas en créant des polémiques ou grâce à des décisions politiques.
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