Klaas Sys a remporté sa première course par étapes

Ce week-end, Klaas Sys a triomphé sur le Tour Nivernais Morvan (Elite Nationale). Après de nombreuses places d'honneur, le coureur belge du VC Rouen 76 a enfin remporté le classement général d'une course par étapes à l'âge de 24 ans. Il revient pour www.directvelo.com sur sa victoire.

DirectVélo : Comment se sont déroulées les premières étapes jusqu'à ta prise du maillot jaune sur la 2e étape ?
Klaas Sys : Après le prologue, je ne voulais absolument pas rater la première étape car elle est souvent décisive pour le général. C''est moi qui ait fait la cassure sur un faux plat avec vent de côté. Nous n'étions plus que 35 coureurs à l'avant. Les 50 derniers kilomètres étaient plus vallonnés. A 50 km de l'arrivée, je suis parti avec deux autres coureurs. Dans le final, quelques autres concurrents sont revenus, nous sommes finalement arrivés à huit et je finis 7e. Le lendemain, la sélection s'est faite dans la montée de Villapourçon (6 km à 6%). Après cette côte, il restait 25 coureurs. Je suis toujours resté dans les 10 premiers pour ne rater aucune échappée. A 17 km de l'arrivée, je suis parti en costaud. J'ai d'abord attaqué une première fois et c'est revenu. Mais j'ai vu que beaucoup de coureurs étaient à bout de force, je ne me suis pas posé de questions et j'ai de nouveau accéléré. Seul Pierre Bonnet (CC Etupes) était encore dans ma roue. Nous avons bien collaboré ensemble, lui pour l'étape et moi pour le général, et ainsi nous avons pris une minute d'avance.

Comment as-tu géré ton avance sur les trois dernières étapes ?
Samedi était le jour clé avec deux étapes difficiles. Celle du matin était un chantier avec beaucoup de petites routes et la pluie. Mais comme je suis un Flamand, je résiste bien à la pluie et avec le maillot jaune sur les épaules, la motivation est décuplée. Nous sommes restés groupés avec toute l'équipe. Si j'avais un problème, j'avais toujours quelqu'un à côté de moi. La ligne d'arrivée était jugée au sommet d'une côte d'un kilomètre où je termine 8e. L'étape de l'après-midi était plus ardue de part son profil avec 5 côtes de 1ère catégorie. Mes coéquipiers ont bien contrôlé derrière les échappés. Peter Brouzes et Florian Taillefer ont roulé jusqu'au km 50. Puis, Alexandre Lemair et Christopher De Souza ont effectué un super boulot dans les côtes jusqu'à 15 km de l'arrivée. Ensuite, c'était à moi de jouer. Mes adversaires, surtout Martinez, Sidaner, Vignès, Tevenot et Welter m'ont attaqué en permanence. C'était dur mais j'ai résisté. A 3 km du but, j'ai même attaqué mais 1,5 km plus loin, j'ai été repris. A ce moment-là, Yannick Martinez (Creusot Cyclisme) a contré. Je ne suis pas allé le chercher car il avait 1'30" de retard sur moi au classement général. J'étais plus concentré sur Fabien Sadiner et Anthony Vignès (BIC 2000) qui se trouvaient à 46". Au sprint, j'ai perdu 5" sur Vignès mais ce n'était pas grave.
Dimanche, le début de la dernière étape fut assez dure. Il y avait beaucoup de vent et par conséquent, c'était difficile à contrôler. De plus, l'équipe BIC 2000 a attaqué en bloc mais mes équipiers et moi-même étions encore assez fort pour résister. Et finalement, après 30 km, un groupe est parti sans aucun coureur dangereux. La situation était idéale et je n'ai plus eu de problèmes jusqu'au bout.

« Quand tu réussis un de tes objectifs, la satisfaction est encore plus grande après »

Que représente pour toi cette victoire ?

Je suis vraiment content de gagner le Tour Nivernais Morvan qui est une des courses par étapes Elite Nationale les plus renommées en France. C'est ma première victoire sur un classement général dans ma carrière cycliste. J'avais déjà fait trois fois deuxième sur des courses par étapes au classement général. J'étais toujours proche, et même dans le même temps que le vainqueur du Tour de Lleida (2.2) en 2007, mais je n'avais jamais gagné. Avec ma victoire d'étape au Circuit des Ardennes (2.2) en 2009, c'est le plus beau moment de ma carrière. La différence est qu'une victoire d'étape se traduit par une émotion très intensive et individuelle, tandis que sur une course par étapes, quand tu as la maillot jaune, l'émotion augmente jour après jour avec toute l'équipe.

Avais-tu coché cette course ?
Je suis aussi satisfait car cette épreuve de cinq jours faisait partie de mes objectifs. Je voulais gagner une course par étapes parmi le Circuit de Saône-et-Loire, le Tour de Franche-Comté, le Tour Nivernais Morvan et le Tour des Pyrénées qui a malheureusement été annulé. Et quand tu réussis un de tes objectifs, la satisfaction est encore plus grande après.

« Je ne gagne pas beaucoup de courses car je ne suis pas un finisseur, mais c'est mieux d'en gagner comme celle-ci, que de gagner cinq petites courses »

Tu disputais pour la première fois cette épreuve organisée par Jean-François Bernard....
Effectivement mais le parcours me convenait parfaitement. Le Tour Nivernais Morvan ressemble un peu au Circuit de Saône-et-Loire que j'ai couru trois fois. Cependant, il était plus destiné aux grimpeurs qu'aux puncheurs, ce qui n'était pas pour me déplaire. Néanmoins, le parcours était varié, chaque type de coureur pouvait s'exprimer et de bonnes équipes étaient présentes au départ. Je ne gagne pas beaucoup de courses car je ne suis pas un finisseur, mais c'est mieux de gagner une course comme celle-ci, que de gagner cinq petites courses.

Dans quelle condition étais-tu en arrivant au Tour Nivernais Morvan ?
Depuis le début du mois mai, j'ai de bonnes sensations. Au Tour de Franche-Comté, je me sentais déjà bien, mais j'ai eu de la malchance avec un incident mécanique. Sinon, je pense que j'aurai au moins terminé dans les cinq premiers. J'ai ensuite pris part au Tour de Gironde qui était moins dans mes cordes car il était difficile de creuser des écarts. J'ai frôlé la victoire sur l'étape la plus ardue. Je ne suis repris qu'a 150 mètres de la ligne d'arrivée. Au final, je termine 2e du classement du meilleur grimpeur. Enfin, j'ai couru la Ronde de l'Oise, où j'avais fini 6e lors de la précédente édition, mais cette année, la course était très fermée et dessinée pour les rouleurs-sprinteurs. Je marchais bien sur tous les étapes, mais comme je n'ai pas de pointe de vitesse, je n'ai obtenu aucun résultat.

« Mon ambition sera de gagner à nouveau une course, peu importe laquelle »

Quelle est la suite de ton programme ?
Etant donné qu'il n'y a pas de Championnat de Belgique pour les coureurs amateurs comme moi, je ne vais pas courir le week-end prochain. Toutefois, ce n'est pas grave, un peu de récupération ne fera pas de mal et la saison est encore longue. Depuis le 20 avril, j'ai accumulé 25 jours de course en 58 journées. Pourtant, je me sens encore frais, sinon je n'aurai pas gagné au Nivernais Morvan. Je reprendrai le 3 juillet à l'occasion de Paris-Chauny. Ensuite, je serai de retour sur une course par étapes au Tour de Dordogne. D'ici la fin de la saison, mon ambition sera de gagner à nouveau une course, peu importe laquelle.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Klaas Sys.

Crédit Photo : Fabien Belloli
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Klaas SYS