6e et meilleur jeune de la Ronde de l'Isard 2010, George Bennett vise la victoire finale, en fin de semaine, sur l'épreuve pyrénéenne qui l'avait révélé au grand public. Le Néo-Zélandais, 21 ans, en vue récemment sur le Tour de Gila, aux Etats-Unis, confie ses ambitions à www.directvelo.com. Il parle aussi de sa nouvelle vie américaine et de sa nouvelle équipe, Trek-Livestrong, lui qui portait les couleurs du CR4C Roanne la saison passée.

DirectVélo : La Ronde de l'Isard est-elle ton objectif majeur en 2011 ?
George Bennett : Ce sera l'objectif de la première moitié de la saison. Cette année, le parcours des Championnats du Monde Espoirs est trop plat et ne me convient pas, et je ne pense pas participer au Tour de l'Avenir - en tout cas, je doute que l'équipe de Nouvelle-Zélande soit au départ et je ne sais pas s'il est possible de participer avec l'équipe mixte du Centre Mondial du Cyclisme. Il reste donc la Ronde de l'Isard, une épreuve qui me va comme un gant. J'arrive en France lundi (aujourd'hui). Je me sens hyper excité, comme la première fois que je suis arrivé en Europe lorsque j'étais junior. C'était en Italie... Ensuite j'aurai des ambitions aussi fortes, au mois d'août, sur le Tour de l'Utah et The Quiznos Challenge (la nouvelle épreuve 2.1 créée au Colorado, NDLR).

Selon toi, sur quelle étape la Ronde de l'Isard devrait-elle se jouer ?
La seconde, avec la montée vers Superbagnères, va être importante. Mais je pense que la troisième - la dernière - sera plus dangereuse que l'an passé. Il faudra s'attendre à un coup similaire à celui de Yannick Eijssen, qui nous avait piégés dans une descente avant l'ascension d'Ax-Trois Domaines (sur l'avant-dernière étape, NDLR). C'est comme ça qu'il avait remporté le général.

« Davantage d'expérience et de puissance »

En quoi seras-tu plus fort cette année ?
J'ai davantage d'expérience et de puissance, notamment dans les bosses. J'aurai aussi la chance de m'appuyer sur une équipe très costaud. Jusqu'à présent, les gars ont fait un boulot épatant pour moi. Nous pouvons compter sur de très bons grimpeurs et des coureurs très forts sur le plat. Sur les autres épreuves montagneuses, l'équipe m'a mis dans les meilleures dispositions qui soient. Et s'il faut parler du staff, Trek-Livestrong a une approche très scientifique de la course et de la récupération.

Tu te sens donc plus confiant ?
J'ai progressé dans tous les domaines. J'espère aussi que le fait de vivre en altitude va m'aider (George Bennett s'est installé à Boulder, au Colorado, à 1665m, NDLR). Mais attention, il y aura une très forte adversité. Parmi les meilleurs de l'an dernier, beaucoup sont passés professionnels comme Thomas Bonnin (Skil Shimano), Andrew Talansky (Garmin-Cervélo), Yannick Eijssen (BMC). Mais il reste encore de bons coureurs dans le peloton. Je pense par exemple à Romain Bardet et aux Australiens de l'équipe nationale.

« Je me sens mieux au Colorado »

Pour le mode de vie, tu es plutôt France ou Colorado ?
Colorado. Je vis au milieu d'un groupe de mecs super. On s'amuse énormément, l'entraînement est très très bon et je peux m'intégrer plus facilement à la vie locale. Certaines courses en Europe me manquent, mais je me sens mieux à Boulder et, du coup, je fais une meilleure saison.

Justement, où te verra-t-on après la Ronde de l'Isard ?
A la Flèche du Sud, au Luxembourg. J'irai ensuite m'entraîner à Gérone puis je vais courir avec l'équipe nationale de Nouvelle-Zélande, basée en Belgique.

Tu sembles avoir quelques regrets de ne pas disputer Paris-Roubaix Espoirs...
A l'origine, nous devions participer au Circuit Montanes (annulé en 2011) et je n'étais pas certain que l'équipe emmène beaucoup de non-grimpeurs en Europe. Je me disais que je pourrais enchaîner la Ronde de l'Isard, la Flèche du Sud et Paris-Roubaix. C'était une option de participer, pas une priorité. Roubaix est certainement une épreuve épique. En tant qu'ancien vététiste, elle doit me convenir, mais les six gars de Trek-Livestrong qui seront au départ, seront encore meilleurs. Et je peux désormais me concentrer sur un programme clairement montagneux.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de George Bennett.