Benoît Drujon : « Je suis plutôt détendu »

Depuis le début de saison, Benoît Drujon s’est déjà imposé à cinq reprises : Grand Prix de Buxerolles, étape du Tour du Canton de Saint-Ciers, étape et général des 2 jours du Perche et Grand Prix de Saint-Parres aux Tertres. Le sociétaire du CM Aubervilliers 93-BigMat, classé également deux fois 2e d’étapes au Tour du Loir-et-Cher (2.2), est depuis le début de saison l’un des meilleurs coureurs du peloton amateur français. Le sprinteur, qui fêtera ses 26 ans en juin, répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Dans quel état d'esprit es-tu avant Bourg-Arbent-Bourg, deuxième manche de la Coupe de France DN2 ?
Benoît Drujon : Je suis confiant. Je ne pars pas forcément pour m'imposer mais je suis plutôt détendu. Si je ne termine pas dans le premier groupe ce dimanche, ça ne remettra pas en cause mon début de saison. Concernant le parcours, je sais que les 40 derniers kilomètres sont plutôt plats. Il se peut que je passe les bosses qu'il y a en milieu de parcours. En fonction du déroulement de la course, il y a peut-être une possibilité que je tire mon épingle du jeu. Nous avons de toute façon dans l'équipe Morgan Chedhomme et Théo Vimpère qui ont le profil pour ce type de course. Ce sont plus des grimpeurs.

Tu as remporté la première manche, à Buxerolles… as-tu fait de la Coupe de France un objectif prioritaire ?
C'est sûr que c'est un objectif pour le club de briller sur cette Coupe de France DN2. Je dois dire que je n'avais pas spécialement préparé le Grand Prix de Buxerolles mais plutôt Nantes-Segré qui se déroulait une semaine plus tôt. Mais je suis tombé à Nantes-Segré. Je me suis quand même retrouvé dans le groupe d'une quinzaine en tête avant que les quatre coureurs du Team U Nantes sortent, accompagné de Théo Vimpère. Je n'étais pas super dans le final comme j'étais tombé. Je n'étais pas loin d'un pic forme à ce moment-là. Au sujet des deux manches qui arrivent, Bourg-Arbent-Bourg et le Tour du Périgord, ça risque d'être dur pour moi. J'aimerais bien m'illustrer au Grand Prix des Hauts de France, la quatrième manche qui aura lieu début juin dans le Nord.

« De la balnéo ou de la piscine »

Comment gères-tu ta forme ?
J’accorde une importance particulière à la récupération. Je vais beaucoup chez le kiné, Vincent Mignon qui collabore au club. Je fais de la balnéo ou je vais en piscine surtout le lundi, quand il y a des courses le dimanche. Je fais également très attention aux sensations. Je dis à mon entraîneur (David Han) si je suis moins bien en fin de course ou musculairement par rapport aux massages je luis signifie où j’en suis. L'entraînement est ensuite réglé en fonction de ça.

As-tu prévu de couper prochainement ?
Je vais couper après le Tour du Périgord. Je ne ferai pas de vélo pendant quatre-cinq jours, et je ne vais pas courir le week-end du 15 mai. Initialement, nous devions faire les Boucles de la Marne, 5e manche de la Coupe de France DN1, mais nous n'y allons pas comme nous aurons des coureurs au Loire-Atlantique Espoirs. Je voulais couper à ce moment-là mais comme il y avait les Boucles de la Marne... C'est compliqué de trouver un moment pour couper car il y a toujours une course importante : une coupe de France, une belle course par étapes... Je vais reprendre le 17 mai à la Nocturne d'Aubervilliers, un rendez-vous important pour le club. Il y aura ensuite Paris-Arras puis le Tour de Côte d'Or. J'avais gagné deux étapes l'an dernier. J'aimerais bien faire quelque chose encore cette année.

« Les mecs sont toujours prêts à m'aider pour les sprints »

Tu vis ta meilleure année sur le vélo ?
Oui. Je suis le plus âgé de l'équipe avec Morgan Chedhomme. Il y a vraiment un bon esprit d'équipe depuis la première course de la saison, le Circuit des Plages Vendéennes. Les mecs sont toujours prêts à m'aider pour les sprints. Alliaume Leblond, qui a 19 ans, est déjà hyper prêt pour m'aider. Il comprend déjà tout ce qu'il faut faire. Il sait que l'équipe doit gagner en premier lieu, avant tout intérêt personnel. Dans le final, il se dit qu'il doit servir à quelque chose et veut emmener le sprinteur. Kévin Francillette est aussi très important pour les sprints. Alliaume m'aide jusqu’au deux kilomètres de l'arrivée. Kévin est là quand il faut frotter.

Avez-vous mis en place un train pour les sprints ?
Il n'y a pas vraiment de train. Cela dépend surtout de l'état de forme des autres coureurs en fin de course. Au Tour du Loir-et-Cher, ça fonctionnait bien. J'entendais les coureurs des autres équipes qui frottaient pour être dans ma roue comme j'avais gagné les sprints du peloton à plusieurs reprises. Alliaume m'emmenait. Personne ne m'embêtait pour être dans sa roue. Mais j'entendais derrière moi les autres qui s'engueulaient pour prendre ma roue. Je me disais "pourvu qu'ils ne me foutent pas en l'air !" (rires) C'est bien en tout cas d'avoir un jeune comme Alliaume qui est fort sur les fins de course. Il a un bel avenir.

Ton statut a-t-il changé dans le peloton ?
Oui, au Tour du Loir-et-Cher, des coureurs que je ne connaissais même pas me disaient que l'étape allait être pour moi. Par rapport à l’équipe, j'étais déjà capitaine de route avec Renaud (Pioline) l’an dernier. Morgan donne peut-être moins de conseils. Mais on parle beaucoup ensemble, et on a la même vision en course. Avec mon directeur sportif (Yves Prévost), c'est pareil. Nous pensons souvent pareil au moment de prendre une décision ou sur notre manière de voir la course.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Benoît Drujon.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.photos-finish.com

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