Pierre-Luc Périchon : « Un coup de bluff »

Pierre-Luc Périchon (SCO Dijon) s'est adjugé ce jeudi la 2e étape du Tour du Loir-et-Cher (2.2), courue sur 201,9 kilomètres entre Vendôme et Villebarou. Sorti dans le final, il précède d’un souffle le peloton réglé par Benoît Drujon (CM Aubervilliers 93-BigMat). Vainqueur de la Boucle de l’Artois et 5e de la 1ère étape du Tour du Loir-et-Cher, le coureur de 24 ans confirme sa très bonne forme actuelle. Pierre-Luc Périchon est ce soir 2e du classement général, à 3’’ du leader René Hooghiemster (Ubbink-Koga CT). Il répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Un jour après avoir été dans la bonne échappée, tu remportes la 2e étape du Tour du Loir-et-Cher...
Pierre-Luc Périchon : Aujourd’hui, le déroulement a été plutôt simple. Il y a eu « la course » pendant les 70 premiers kilomètres. Je n’étais pas top avec l’échappée de hier dans les jambes. Heureusement pour moi, le peloton a fait rideau après le ravitaillement. L’équipe du leader a fait un tempo. Je me suis mis en fin de peloton et j’ai fait tourner les jambes au maximum. Sur le circuit final, l’équipe du SCOD s’est replacée. Nous nous sommes placés dans les 30 premiers. J’étais avec Sébastien (Boire) et Romain (Fondard). Une vague nous a fait reculer. J’avais en tête de tenter ma chance dans le final. J’ai parlé à Sébastien pour savoir s’il était prêt à assumer le sprint au cas où je me faisais reprendre. Il m’a répondu qu’il était plutôt bien. J’y suis donc allé en relançant fort dans un virage. J’ai pris quelques mètres, et j’ai pris des risques dans un autre virage. Un coureur du Team U Nantes est venu avec moi. Nous avons repris les trois échappés qui avaient alors 15’’ d’avance sur le peloton. Chacun a passé son relais. Au moment où c’était mon tour, j’ai relancé assez fort dans un virage. J’ai accéléré progressivement. Je me suis assis et en me retournant j’ai vu que j’étais seul. Je pensais que seul, je n’avais aucune chance d’aller au bout. A la flamme rouge, j’ai 150 mètres d’avance sur le peloton. J’ai vraiment tout donné en allant le plus vite possible dans un virage à 300 mètres de la ligne. J’ai tourné la tête et j’ai vu que j’avais 75 mètres d’avance. J’ai fait une belle relance. Je ne voulais pas prendre le risque d’être repris.

Quelle saveur à cette première victoire sur une classe 2 ?
A la Boucle de l’Artois, il y a quinze jours, je m’étais imposé au classement général sans pouvoir gagner une étape. Je savoure plus cette victoire au Tour du Loir-et-Cher puisque je lève les bras. Ça marque les esprits car c’est une course UCI de classe 2. Je ne sais pas si c’est ma plus belle victoire, mais en tout cas c’est un beau succès.

« J’ai l’acquis des années passées »

Surtout que hier, tu étais dans l’échappée...
Hier, c’est parti tôt. Je ne pensais pas qu’on allait aller au bout. Benjamin Cantournet (son coéquipier) avait tenté par deux fois de prendre une échappée. A un moment il y a eu une cassure créée par le coureur qui était devant moi. J’y suis vite allé pour reboucher le trou. Nous avons eu du mal à sortir. Il y a eu longtemps 30 secondes d’avance. Puis une fois la minute atteinte, nous avons vite creusé et eu 4’ d’avance. Le peloton s’est ensuite rapproché mais nous avons pu embrayer. Tout le monde passait son relais, c’était agréable.

As-tu l’impression d’avoir franchi un nouveau palier ?
J’ai l’acquis des années passées. Je m’entraîne bien, et surtout je récupère bien. J’habite maintenant à Dijon et non plus à Lille comme l’an dernier. Je n’ai plus besoin de faire beaucoup de déplacements entre les courses. Et puis concernant le SCOD, nous sommes dans une belle dynamique. Il y a un vrai collectif et pas des individualités. C’est un vrai plaisir d’être sur le vélo.

« Ce qui va venir sera du bonus »

Penses-tu ce soir à remporter le classement général ?
Il y a souvent eu des retournements de situation sur cette course. Demain, une échappée peut prendre 15’ d’avance. Le but avec l’équipe était de prendre des repères sur cette course qui a un joli plateau. Nous avons nos sprinteurs, alors nous voulions notamment travailler le sprint, travailler les bordures… Aujourd’hui, j’ai de mon côté eu l’ouverture que je n’ai pu avoir hier dans l’échappée. Ça a été un coup de bluff aujourd’hui. Personne n’a dû penser que j’allais gagner quand je suis sorti.

Comment vois-tu les trois prochains jours ?
Si la course s’arrêtait ce soir, on aurait déjà totalement réussi notre Tour du Loir-et-Cher. Ce qui va venir sera du bonus. Bien sûr qu’on ne se gênera pas si l’équipe peut gagner une deuxième étape ou si je peux finir très bien placé au classement général. Nous sommes là pour apprendre le métier. Quand on n’a pas de pression, on ne fait pas d’erreur. Nous l’avions notamment vu sur le Tour des Deux-Sèvres il y a deux ans (Il avait remporté une étape tout comme Alexis Coulon).

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Pierre-Luc Périchon.

Crédit Photo : Christophe Baudu 

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