Cancellara «rêve de la Doyenne»
Fabian Cancellara, à bientôt 30 ans,a tout gagné ou presque. Mais il continue à rêver d'un succès sur Liège-Bastogne-Liège.
- Publié le 02-12-2010 à 06h00
Fabian Cancellara a donc reçu ce der nier mardi le trophée de l'AIJC (notre édition de mercredi). Comme pour faire honneur à cette distinction, qui selon le champion suisse, récompense davantage la personnalité que les performances, Cancellara s'est ainsi prêté au jeu des questions et des réponses.
Fabian, vous avez donc compris la portée de cette distinction?
Oui, ici, c'est un honneur, alors que j'ai pourtant récolté pas mal de distinctions, notamment cette année (NDLR : il a aussi obtenu le Vélo d'or décerné par nos confrères de Vélomagazine). On peut gagner et se montrer arrogant et égoïste. Et aussi truster les distinctions, mais cela ne serait pas juste. Les rapports avec la presse sont importants, et pour le cyclisme, et pour le coureur.
Votre année 2010 reste un grand cru?
Je peux avoir quelques regrets pour le mondial sur route, mais j'étais vraiment cuit. Mais je me suis imposé dans le contre-la-montre. Après mes victoires au Tour des Flandres et à Roubaix, c'est sûr que j'aimerais m'imposer sur Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Je pense que c'est possible mais je ne sais pas encore si cela le sera en 2011. En tout cas, c'est déjà dans la tête.
Mais gagner encore le Ronde et Roubaix, cela reste aussi un objectif?
J'y aurai le dossard numéro 1, et c'est aussi une belle source de motivation. Mais j'ai faim aussi de nouvelles choses. On en reparlera bien sûr fin février. Je m'entraîne déjà maintenant. Ce n'est pas facile d'arriver à 100% sur une course. C'est nécessaire de se définir des challenges et donc de tenter de gagner sur un terrain inconnu. Je n'ai jamais fait la Doyenne ni le Lombardie, mais je connais les parcours, je me suis déjà entraîné sur ces routes-là. Je pense que c'est plus dur que dangereux (rires, référence à l'arrivée à Spa sur le Tour de France, où la moitié du peloton était allée au sol dans la descente du Stockeu). De toute manière, si tu as l'expérience, tu dois te comporter en conséquence pendant la course, être là au bon moment, bien placé et arriver frais avant le final.
Et puis, vous rejoignez les frères Schleck dans une nouvelle structure. La décision de quitter Riis fut difficile?
J'ai beaucoup réfléchi, mais je n'étais pas marié avec Bjarne Riis. Je suis passé par des grandes équipes. J'ai connu la célèbre école Mapei, puis la Fassa Bortolo avec les méthodes dures de Ferretti, et ensuite le cyclisme moderne avec Riis. Il était temps de changer d'air. Mais je n'ai rien contre Contador, ce n'est pas lui qui m'a fait décider. Je ne me reconnaissais plus dans cette structure. J'ai pris ma décision après le Tour, après avoir examiné beaucoup de propositions. Une chose est sûre : je reste un coureur à part entière et je ferai le maximum pour ma nouvelle formation. Pour moi, c'est un nouveau livre qui commence. Au sein d'une formation dont je suis sûr de la viabilité, on part pour de jolies bagarres pour les saisons qui viennent. J'aurai 30 ans en mars 2011 et je ne sais pas encore quand j'arrêterai.