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"Je ne suis pas arrogant"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/07/2010 à 11:23 GMT+2

Mark Cavendish est-il vraiment le sale gosse que beaucoup voient en lui? Le Britannique, lui, nie tout en bloc. Non, il n'est pas agressif. Non, il n'est pas ce monstre d'arrogance que l'on décrit. Il veut juste être le meilleur sprinter du monde et compte bien le prouver sur ce Tour de France.

Mark CAVENDISH, l'an dernier, le Tour de France vous a apporté énormément de bonheur avec 6 victoires d'étapes, et une immense frustration avec votre échec dans la course au maillot vert. Avez-vous digéré votre disqualification de Besançon qui vous a sans doute coûté le maillot?
M.C. : C'est arrivé, je prends le côté positif de tout ça. Peut-être que si j'avais remporté le maillot vert en plus des six étapes, je n'aurais pas aussi faim aujourd'hui. Le maillot vert, c'est le prix le plus prestigieux qu'un sprinter puisse gagner. On a envie d'aller le chercher cette année. Tout dépendra aussi des circonstances. Mais si je n'ai pas le maillot vert à Paris cette année, ce sera une déception. C'est mon objectif et celui de l'équipe.
Justement, dans vos succès, quelle part revient à votre équipe?
M.C. : Dans les sprints, nous n'avons pas tous le même rôle, mais nous partageons tous un objectif commun: la victoire. Parfois, l'équipe donne tellement que, même si je ne suis pas dans un bon jour, c'est impossible pour moi de ne pas gagner, par rapport à ce que mes coéquipiers ont accompli. Je suis simplement le dernier élément d'une machine qui fonctionne. Cette machine ne marche pas qu'avec une seule personne.
Le train HTC Columbia fonctionne-t-il aussi bien que l'an dernier? Vous avez perdu quelques coureurs…
M.C. : Oui, mais on a encore des gars super dans l'équipe, des anciens et d'autres qui sont arrivés. On a encore cette machine et on est toujours capable de gagner.
A tort ou à raison, vous avez développé une image troublée ces derniers mois. Comment l'expliquez-vous?
M.C. : L'image que le public peut avoir est parfois trompeuse. Très souvent, les gens interprètent sans vraiment vous connaitre. On sort une phrase ou une image de son contexte. On généralise. Je crois que c'est le lot de toutes les personnes publiques. Alors, il faut faire avec. Mais tant que les gens qui comptent pour moi, mes amis, ma famille, mes coéquipiers, savent vraiment qui je suis sur et en dehors du vélo, c'est tout ce qui compte.
Cette réputation est-elle compliquée à gérer, surtout pour un jeune coureur comme vous?
M.C. : Avant d'être un athlète, je suis un être humain. Une personne normale qui a des sentiments. Le public, lui, ne voit que le sportif Mark Cavendish, le sportif Lance Armstrong. Il distingue le personnage public de la personne privée. Il ne se préoccupe pas de l'homme et c'est bien normal finalement. D'où cette perception parfois tronquée de nos véritables personnalités. J'apprends à gérer ça. Encore une fois, l'important est d'être très bien entouré.
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtres trop agressif dans les sprints et parfois même dangereux?
M.C. : Je ne suis pas d'accord. Jamais, depuis le début de ma carrière, même en remontant à l'époque où j'étais amateur, vous ne trouverez quelqu'un dans le peloton qui m'a accusé d'être dangereux. Pas une fois, jusqu'au Tour de France l'année dernière, quand j'ai été disqualifié. Ce n'est pas d'être disqualifié qui m'a fait mal, mais qu'on puisse laisser entendre que j'étais dangereux. Jamais je n'ai mis un autre sprinter en danger. Je n'en ai pas besoin, parce que mon équipe fait un tel boulot pour me mettre dans la meilleure position possible qu'il n'est pas nécessaire pour moi d'être agressif.
Au-delà de votre façon de courir, certains vous reprochent aussi une forme d'arrogance…
M.C. : Ceux qui disent ça sont à côté de la plaque. Je ne suis pas arrogant. Ceux qui, dans le peloton, savent ce que c'est de supporter la pression de la victoire, la pression des médias, savent que je ne suis pas arrogant. Ce sont les autres qui parlent de ça. Ceux qui n'ont jamais rien fait. Ils ne peuvent pas critiquer mes performances sur le vélo alors ils cherchent autre chose.
L'automne dernier, vous avez connu des problèmes de santé et des problèmes personnels. Comment avez-vous surmonté cette période et que vous a-t-elle appris?
M.C. : Que rien n'est jamais acquis et rien n'est jamais durable dans la vie. Vous pouvez avoir tous les succès du monde, ça ne garantit rien pour l'avenir. Le plus dur, c'est de rester tout là haut. On doit tous faire face plus ou moins à ce genre de problèmes. Il faut faire face et toujours retirer du positif des périodes un peu plus difficiles. Mais j'ai une équipe formidable qui m'a beaucoup entouré.
Vous dites souvent que vous avez fait beaucoup de sacrifices pour arriver là où vous êtes. Quand vous avez eu des problèmes dans votre famille l'an dernier et que vous ne pouviez pas être là, ne vous êtes-vous pas dit que le prix est parfois trop élevé?
M.C. : Absolument. C'est compliqué, parfois et il faut gérer des situations auxquelles vous n'êtes pas préparé. La vie personnelle et la vie professionnelle ne sont pas toujours compatibles. Mais j'ai fait des choix. Et même si ça peut paraitre égoïste, il m'arrive aussi de ne rien regretter et de me dire que j'ai eu raison de choisir cette vie. Pour arriver là où je suis, il est indispensable de faire des sacrifices.
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