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Les Schleck à coeur ouvert

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/07/2010 à 19:35 GMT+2

Avant un probable départ en fin de saison, Andy et Frank Schleck seront encore les têtes d'affiche d'une redoutable équipe Saxo Bank sur le Tour de France 2010. Avant le départ de Rotterdam samedi, les frangins luxembourgeois se sont confiés à Eurosport. Leur complicité transpire à chaque réponse.

2010 Tour de France Saxo Bank Frank Andy Schleck

Crédit: AFP

Le Tour 2009 vous avait particulièrement réussi avec la deuxième place d'Andy, le maillot blanc, votre 5e place Frank et cette victoire au Grand-Bornand. Ce succès-là, Frank, est-ce le plus grand souvenir de votre carrière parce qu'il a été partagé directement avec votre frère?
Frank Schleck: Je pense qu'il ne faut pas comparer les moments comme ça. On n'en a pas tant que ça alors, il faut profiter de tous. Je ne compare pas les grandes victoires et les exploits. Toute victoire est un super moment, mais c'est vrai que, nous deux, c'était très grand et c'était très spécial.
Parlons de ce Tour 2010. Redoutez-vous la première semaine, notamment l'étape des pavés?
F.S. : Non, on n'a pas peur. On a la meilleure équipe, celle qui est la mieux armée sur ce type de terrain. Il faut avoir du respect pour les pavés, mais il ne faut pas en avoir peur. Personnellement, je ne pense pas qu'il y aura de gros écarts sur cette étape. Sauf s'il y a des chutes ou des crevaisons au mauvais endroit. Ce serait dommage si un de nous ou Alberto, ou Lance, devait perdre le Tour à cause de 13 kilomètres. Ca me rendrait malheureux, et ce serait dommage pour le Tour.
A.S. : Je pense qu'avec Quick Step, nous avons la meilleure équipe pour les pavés. Mais Quick Step ne joue pas le général. Nous nous sommes bien préparés pour ce rendez-vous, de façon minutieuse. Nous avons mis tous les atouts de notre côté. Nous avons tout étudié en détail, les pavés, les Alpes, les Pyrénées et quelques autres étapes qui peuvent être dangereuses, mais je ne dirai pas lesquelles maintenant.
La montagne passera d'abord par les Alpes cette année. Comment voyez-vous ce premier massif et avez-vous déjà pensé à une stratégie collective?
F.S. : Le Tour ne sera pas décidé dans les Alpes, mais on verra les principaux favoris se distinguer et une hiérarchie se dessiner. Mais on n'a pas encore discuté d'une stratégie à adopter dans ces premières étapes de montagne. Il faut attendre de voir où en sera le Tour d'ici là. On peut écrire 100 scenarios et aucun de ceux-là ne se passera. Ca ne sert à rien d'en discuter maintenant.
Le clou du spectacle, ce sera les Pyrénées, avec pas moins de quatre étapes…
A.S. : Oui. On a été en reconnaissance dans les Pyrénées après le Tour de Californie et ce sera vraiment très dur cette année. Il y a l'arrivée au sommet du Tourmalet, le Port de Pailhères qui a juste une descente après pour rallier l'arrivée, Ax 3 Domaines… ce sont des étapes qui me conviennent bien, avec des arrivées au sommet ou des sommets juste avant l'arrivée. J'aime bien aussi le fait que ce soit dur en troisième semaine. Ça me convient bien.
Le Tour sera-t-il joué à la sortie des Pyrénées, avant même le dernier chrono?
A.S. : A mon avis, oui, ce sera décidé avant le chrono. Les Pyrénées sont tellement dures. Les 4 étapes s'enchainent avec un jour de repos au milieu qui va casser le rythme. Ce sera très compliqué à gérer. L'année dernière, tout le monde parlait du Ventoux et j'étais convaincu que ce serait décidé avant le Ventoux. C'est ce qui s'est passé. Le chrono ne décidera pas du tour.
Parlons un peu de vos adversaires. Lance Armstrong, comment le voyez-vous?
F.S. : Lance a gagné 7 fois le Tour de France. Il sait très bien se préparer. C'est un garçon extrêmement minutieux. Il sait ce qui peut le rendre plus fort. Il sait ce qu'il a à faire. Je ne sais pas s'il sera plus fort ou moins fort que l'année dernière. Mais il sera au meilleur niveau possible pour lui en ce moment. Il faut le compter parmi les favoris.
Contador est le favori numéro un, mais certains jugent son équipe un peu faible. Est-ce votre avis?
A.S. : Je pense que deux équipes sont au-dessus du lot pour jouer le général: RadioShack et nous. Après seulement, je mettrai Astana, Sky et pourquoi pas BMC, même si on ne sait pas trop comment ils vont répondre sur ce Tour.
F.S. : Concernant Astana, attention quand même, ils ont marché fort sur le Dauphiné.
A.S. : Ils ont des grimpeurs, c'est vrai. Des purs grimpeurs.
F.S. : Oui, c'est pas mal quand même…
A.S. : Disons qu'en 2009 ils avaient quatre coureurs capables de gagner le Tour. Un gars comme Kloeden a travaillé tous les jours pour Contador. Cette fois, il sera contre lui.
Frank, la paternité a-t-elle changé le regard que vous portez sur votre carrière?
F.S. : Oui, bien sûr. Ça m'a donné plus de tranquillité et une forme de confiance. C'est très difficile à expliquer, ce sont des sentiments difficiles à faire passer avant il n'y avait que la course qui comptait parfois je me focalisais tellement dessus que ça me rendait nerveux et je ne faisais pas la performance que je voulais aujourd'hui, quand je suis dans un mauvais jour je pense à ma petite fille et je mesure que le cyclisme ça passe en deuxième maintenant dans ma vie je profite de chaque moment avec elle.
Frank, est-il encore nécessaire de bousculer Andy comme avant à l'entraînement?
F.S. : Ah… Il fait beaucoup à sa tête !
A.S. : Je m'entraîne quand même beaucoup plus qu'avant !
F.S. : Bon, ce qu'il faut dire, c'est qu'il se connait très, très bien. Il sait où il va. Il sait quand le moment est venu de s'entrainer à fond.
Vous confirmez Andy?
A.S. : Oui, je sais comment arriver au top de ma forme au moment voulu. Parfois, je suis un programme d'entraînement et je me sens presque trop bien trop tôt. Alors je lève un peu le pied à l'entraînement.
Vous arrive-t-il de vous fâcher?
A.S. : Quand on s'engueule, les autres se marrent !
F.S. : Oui, ça nous arrive. On est des frères…
Dans la vie de tous les jours, existe-t-il une forme de compétition entre vous?
F.S. : Oui, on se lance tout le temps des défis. Que ce soit à l'entraînement, à la pêche, au poker, il y a toujours un challenge. On fait même du bras de fer parfois ! En fait, paradoxalement, le seul moment où nous ne sommes pas en compétition frontale, c'est pendant la course, sur le vélo.
Lequel des deux est le plus mauvais perdant?
F.S. : Ah, c'est lui !
A.S. : Oui, mais je ne perds jamais, alors…
F.S. : Vous voyez, ça c'est Andy…
Andy, quelle est la qualité que vous appréciez le plus chez Frank?
A.S. : Ce que j'aime le plus chez lui aujourd'hui, c'est qu'il soit papa. J'adore la petite. Je susi content, moi aussi. Sinon, en course, ce que j'aime, c'est le fait de savoir qu'il pense à moi avant de penser à lui. Et il sait que c'est réciproque.
Etre si proches, c'est un avantage en course, mais le fait de penser à l'autre avant de penser à vous, n'est-ce pas parfois problématique?
F.S. : Ça a beaucoup d'avantages d'être ensemble dans le peloton et dans la même équipe. Mais c'est vrai, il y a un inconvénient, si l'un d'entre nous chute. Pour l'autre, c'est dur, il va s'inquiéter tout de suite et aura du mal à se concentrer.
Et vous Frank, qu'appréciez-vous particulièrement chez Andy?
F.S. : Sa faculté à aller au bout de ses objectifs. Quand il s'est mis un truc dans la tête, il ne se pose aucune question pour aller jusqu'au bout.
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