Interview de Rémi Pauriol (Cofidis)

Publié le par Valentin JACQUEMET

Valeur sure du cyclisme français, Rémi Pauriol, 28 ans depuis quelques semaines, n’a pas été épargné durant les derniers mois, par les blessures. Pour Cyclisme NEWS, il revient sur son début de saison, ses objectifs, son regard sur le cyclisme actuel.

 

" Je progresse semaines après semaines."

 

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Cyclisme NEWS : Vous avez connu un début de saison exceptionnel l'année dernière. Comparativement, comment situez-vous votre état de forme aujourd'hui ? Quel bilan tirez-vous de ces derniers mois de compétition ?

Rémi Pauriol : Mon début de saison est moyen, pas de victoire. Mais je m'y attendais un peu. Je me suis fracturé le fémur en fin de saison dernière et j'ai besoin d'un peu de temps pour retrouver 100% de mes moyens. J'espérais que ça irait plus vite, mais je dois faire avec, même si je sens que je progresse semaines après semaines, dernièrement ça allait pas mal au Tour de Turquie.


CN : Vous avez connu une fin de saison 2009 difficile avec un long arrêt à partir du mois d'août, comment l'avez vous vécu ?

R.P : J'ai chuté sur la Classica San Sebastian dans la descente du Jayskibel sous la pluie, j'ai mis une semaine à savoir ce que j'avais car la première radio n'avait rien révélé. Je continuais à rouler car je devais courir la Vuelta. Au début je pensais que c'était le coup, l'hématome qui me bloquait la jambe. Mais comme les douleurs ne passaient pas, que je ne pouvais quasiment pas forcer sur ma jambe gauche, j'ai passé d'autres examens, et c'est un IRM qui a enfin décelé un trait de fracture de  trois centimètres. On m'a conseillé deux mois sans sport donc j'ai du mettre un terme à la saison.

 

C.N : Par conséquent, êtes-vous revanchard cette année?

R.P : Je ne suis pas revanchard. Même si j'ai peu couru et que j'ai souffert de deux fractures, l'année 2009 reste très bonne en terme de résultats avec deux victoires et des places dans les dix premiers sur des étapes de Paris-Nice, Dauphiné et Tour de France. Cette année je mets simplement un peu plus de temps à arriver à 100%. Mais pour la première fois de la saison, j'ai eu de très bonnes sensations en Turquie. J'espère que je suis sur la bonne voie et que je vais encore progresser. La saison est encore longue, surtout que je devrais disputer 2 grands tours avec le Tour et la Vuelta. J'espère que j'aurais l'occasion de faire des résultats et de gagner au moins une course.

 

C.N : Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

R.P : Comme toujours... gagner ! Quel que soit la catégorie ou le niveau, ce que j'aime, c'est lever les bras. Après on peut faire une bonne saison aussi sans victoire si on a éprouvé du plaisir en course, en attaquant, en suivant les meilleurs, ou en faisant des places sur des grosses épreuves.

 

C.N : Cofidis a annoncé qu’il prolongeait de deux années leur partenariat dans le cyclisme, est-ce un soulagement ?

R.P : Cofidis est un sponsor fidèle depuis 14 ans au cyclisme, c'est une très bonne chose que l'équipe continue deux ans de plus mais ce n’est pas pour ça qu'on va en profiter pour lever le pied, on aura toujours "les crocs en course"!

 

C.N : Votre rôle au sein de l'effectif est-il différent que l'an dernier dans l'équipe ?

R.P : Non pas vraiment, nous avons un effectif homogène où chacun à sa chance. Nous avons gagné une quinzaine de victoires depuis le début de saison avec beaucoup de coureurs différents ce qui montre bien cela.

 

C.N : Vous sortez de Liège-Bastogne-Liège, après avoir loupé La Flèche Wallone pour cause de problèmes aériens, parlez-nous de votre drôle de semaine et de votre course ?

R.P : Après le Tour de Turquie, nous avons en effet été bloqués aux environs d'Antalya à cause des annulations de vols. Cela fut un peu préoccupant car nous ne savions pas si nous allions pouvoir disputer la Flèche Wallonne et même Liège Bastogne Liège. Finalement nous avons pu regagner la Belgique le mercredi après un long voyage. Le jeudi, lors de la reconnaissance du final de la course, il m'a semblé pourtant que j'avais bien récupéré mais j'ai certainement eu le contre coup un peu plus tard car le dimanche à Liège j'étais sans force et lâché, j'ai dû abandonner après 200km.

 

C.N : La victoire de Vinokourov vous inspire quelle réaction ?

R.P : Ce n'est pas la meilleure chose pour la visibilité du cyclisme! Les gens associe cette victoire au dopage, c'est normal, il y a de quoi se poser des questions sur un tel retour au premier plan. Mais l'UCI a autorisé Vinokourov a recourir après une suspension de 2 ans, il a purgé sa peine. Ricco aussi revient et regagne comme avant. Peut-on croire que ces coureurs pris pour dopage reviennent aussi fort qu'avant sans l’utiliser ? C'est difficile à dire, c'est à chacun de se faire son opinion.


Un immense merci à Rémi pour sa disponibilité, sa gentilesse.

Cyclisme NEWS lui souhaite la plus grande des réussites pour cette saison.

Publié dans Interviews

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