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"Je n'y croyais pas"

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ParEurosport

Publié 09/07/2009 à 09:00 GMT+2

Thomas Voeckler est un habitué des longues échappés. Mercredi, entre le Cap d'Agde et Perpignan, le puncheur de Bbox croyait l'aventure vouée à l'échec. Pourtant, le succès était au bout. Peut-être le plus beau de sa carrière. 5 ans jour pour jour après son maillot jaune, il savoure.

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Crédit: Eurosport

Que se passe-t-il dans votre tête dans les derniers instants de cette étape?
Thomas VOECKLER : Je ne sais pas. Je savoure. Ca fait tellement longtemps que je cours après une victoire comme celle-là sur le Tour. Je me souviens m'être dit dans le dernier virage: "voilà, tu as 300 mètres pour en profiter et savourer, ça ne se présentera pas tous les jours." J'ai été tellement souvent échappé que, maintenant, je veux juste savourer.
Vous aviez eu les honneurs des podiums sur le Tour pour porter des maillots distinctifs, notamment le maillot jaune. Mais vous n'aviez encor jamais remporté d'étape...
T.V. : C'est clair que là, c'est difficile de faire la fine bouche. Pourtant, ce n'est pas une étape sur laquelle je pensais m'échapper. Gagner aujourd'hui, c'est une surprise pour moi. J'étais bien physiquement mais ça ne suffit pas toujours pour gagner.
A quel moment avez-vous vraiment cru à la victoire?
T.V. : Au dernier moment seulement. Dans ma carrière, j'ai souvent été échappé. D'habitude, je me dis qu'on va aller au bout, je commence à échafauder des scénarios dans ma tête, à calculer qui est le plus fort, avec qui on peut s'allier. Aujourd'hui, je n'ai rien calculé. Je n'y croyais pas du tout. Avec 50 secondes d'avance à 35 km de l'arrivée, je pensais que c'était foutu. Puis je me disais: "même si ça va au bout, j'ai contre moi deux coureurs de la même équipe (NDLR: Française des Jeux), dont Hutarovich qui est très rapide au sprint.
Le peloton a-t-il mal géré sa poursuite?
T.V. : Non, je ne crois pas. Il n'a pas mal calculé. Nous avons pris neuf minutes d'avance puis l'écart a rapidement chuté à quatre minutes. Dans l'échappée, il y avait beaucoup de coureurs expérimentés. Nous avons fait la journée tranquille, sans forcer, en essayant de garder des forces pour le final, au cas où. Et c'est ce qui s'est produit.
Racontez-nous votre attaque dans le final...
T.V. : Dans un rond-point, les autres ont pris un peu large, j'ai pris la corde. Je ne vais pas dire que je les ai déposés, ce serait prétentieux, mais ils se sont observés quelques secondes, et moi j'ai mis tout ce que j'avais. Je sais que quand un coureur creuse, même un petit trou, aussi près de l'arrivée, personne derrière n'a envie de faire l'effort pour recoller, pour ne pas travailler pour les autres. Là, l'expérience m'a servi. A la flamme rouge, j'avais 10 secondes d'avance, je me suis dit: si tu n'as pas de pépin, ou pas de crevaison, c'est bon.
Vous gagnez le 8 juillet, cinq ans jour pour jour après votre prise du maillot jaune sur le Tour à Chartres. Vous y aviez pensé ?
T.V. : Franchement non. Je ne vais pas vous raconter d'histoire... C'est après l'arrivée qu'on me l'a rappelé. Mais je suis content de cette victoire, d'autant que l'avenir de l'équipe n'est pas forcément assuré. Le Tour de France est une vitrine, et si ma victoire peut servir à ce que l'aventure continue.
Est-ce que le retrait possible de Bouygues Telecom à la fin de l'année vous préoccupe ?
T.V. : Je suis d'abord concentré sur les courses, mais je ne vais pas vous mentir, je ne vais pas dire qu'on ne pense pas à l'année prochaine, ce ne serait pas vrai. Jean-René Bernaudeau fait son travail, mais par les temps qui courent, c'est normal qu'on se pose des questions sur l'année suivante.
Depuis votre maillot jaune de 2004, on attendait de vous voir de nouveau briller sur le Tour. Cinq ans pour confirmer, c'est long...
T.V. : Contrairement à ce que croit le grand public, qui ne me parle que de ce maillot jaune, je ne suis pas un coureur du Tour de France. C'est vrai qu'en cinq ans, on a pu trouver le temps long, mais j'ai toujours fait quelque chose sur le Tour, j'ai porté le maillot à pois, j'ai été souvent échappé, souvent dans les dix premiers d'une étape. Et puis le Tour n'est pas la seule course, je prends autant de plaisir à courir le Tour d'Italie que le Tour de France par exemple. Je pense que dans le milieu du vélo, on sait très bien que je n'ai pas perdu mon temps pendant ces années.
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