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Evans: "L'ombre, ça me va"

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ParEurosport

Publié 30/06/2009 à 06:40 GMT+2

Il y a un an, Cadel Evans était considéré comme le principal favori du Tour de France. Un statut qui lui avait pesé. Cette fois, avec le retour d'Alberto Contador, l'Australien de l'équipe Silence-Lotto n'est à nouveau qu'un prétendant parmi d'autres. Cela lui convient parfaitement.

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Crédit: Eurosport

Vous avez terminé deuxième ces deux dernières années. Quel sentiment vous laissent ces deux Tours de France?
Cadel EVANS: Terminer deux fois deuxième et si près du vainqueur à chaque fois, il y a forcément un peu de frustration. Mais ce serait pire si j'avais fait quatre fois deuxième derrière la même personne. Je continue d'essayer, et je continue de travailler. Je me donne encore quelques années de plus pour y arriver. Nous verrons bien. Cette année, il faudra être à 100% dès le premier jour, mais il faudra encore l'être la veille de l'arrivée. C'est un Tour pour quelqu'un de régulier, comme moi.
Qu'avez-vous travaillé ces 12 derniers mois pour franchir la dernière marche?
C.E.: Chaque année, je me remets au travail avec mon entraineur et on cherche ce qui peut me permettre de m'améliorer dans chaque domaine. Pour gagner le Tour de France, vous devez être bon partout. Il faut travailler en montagne, repenser la position en contre-la-montre, etc. Il faut progresser dans tous les domaines tout le temps, travailler les détails. J'ai tout fait pour arriver à 100% sur le Tour.
L'an passé, vous étiez le favori numéro un du Tour. Ce n'est plus le cas cette année avec le retour de Contador. Est-ce plus confortable pour vous de n'être qu'un prétendant parmi d'autres?
C.E. : Sans aucun doute. En 2008, le 13 février j'étais un des favoris et le 14, j'étais LE grand favori quand on a appris qu'Astana ne serait pas là. Là, je redeviens un prétendant parmi d'autres. C'est parfait. D'abord parce que les médias prêtent moins attention à vous, ce qui vous laisse plus de temps et d'énergie pour faire votre boulot. Ça ne me dérange pas de rester un peu en retrait et de ne pas trop attirer l'attention. Etre dans l'ombre, ça me va.
Sur le Giro, tout le monde au départ parlait des Italiens et de Lance Armstrong. Denis Menchov, lui, est resté tranquillement dans l'ombre avant de prendre la course en main. Sa victoire est-elle une source d'inspiration pour vous?
C.E. : Je me souviens avoir couru contre Denis sur la Vuelta, et il courait déjà de cette façon. Il est très calme, il est très intelligent. Mais ce qui me donne surtout de l'espoir, c'est que sur le Giro, il n'avait pas forcément la meilleure équipe. Ces dernières années sur le Tour, ceux qui ont gagné ont gagné parce qu'ils étaient dans la meilleure équipe. Si vous êtes suffisamment bien entouré, vous pouvez gagner, même si sur le papier votre équipe n'est pas la plus forte.
Estimez-vous que l'équipe Silence-Lotto qui vous entoure est plus compétitive que l'an dernier?
C.E. : Si vous prenez les capacités moyennes de chaque coureur de l'équipe, il me semble que nous avons un groupe plus fort que l'an dernier. Nous avions déjà une bonne équipe l'année dernière. Mais nous avions un ou deux coureurs blessés, deux autres malades. J'espère que cette année, tout le monde sera motivé, déterminé et surtout en bonne santé, c'est le plus important. Un garçon comme Sebastian Lang nous apporte beaucoup, notamment pour le contre-la-montre par équipes. Il y a aussi Jurgen Van den Broeck, très important en montagne.
Cette année, les organisateurs du Tour ont placé à la veille de l'arrivée l'ascension du Mont Ventoux plutôt qu'un contre-la-montre, comme le veut la tradition. Qu'est-ce que cela change pour vous?
C.E. : Vous savez, je n'ai pas réussi à gagner le Tour de France ces deux dernières années lors du dernier contre-la-montre. Alors, ce n'est peut-être pas plus mal de ne pas avoir de chrono à la veille de l'arrivée. Le Ventoux, ce sera une étape très sélective. C'est la première fois que je fais le Tour de France et qu'il n'y a pas un chrono pour décider du sort de la course juste avant l'arrivée. Ce sera peut-être très excitant, mais tout dépendra de l'écart qu'il y aura entre les principaux favoris au classement général avant l'étape du Ventoux.
Vous évoquiez le contre-la-montre par équipes. Redoutez-vous de perdre beaucoup de temps sur cette épreuve?
C.E. : Oui, ça m'inquiète un peu. Je pense que dans l'optique du classement général, ce sera une de mes faiblesses. Nous verrons bien ce que ça donnera.
En 2008, l'équipe Saxo Bank avait réussi un tour de force collectif pour amener Carlos Sastre à la victoire. Croyez-vous qu'une équipe soit à nouveau capable de dominer la course de cette manière?
C.E. : Pour Saxo Bank, sur ce que j'ai vu cette saison, je ne le crois pas. Ils étaient plus fors que jamais l'année dernière, avec trois gars de niveau égal capable de viser le classement général. Ils étaient quasiment impossibles à contrôler entre les frères Schleck et Carlos Sastre. Tactiquement, ça leur permettait d'avoir beaucoup d'options. Même le reste de l'équipe était impressionnant. A l'Alpe d'Huez, ils étaient encore cinq ou six dans le peloton au pied. C'est énorme. Sastre n'est plus là. Ca change beaucoup de choses.
Et Astana?
C.E. : Ils ont une grosse équipe, mais on va voir comment ils se comportent collectivement une fois sur le Tour de France. Cela dépendra du niveau auquel Contador va évoluer.
Pensez-vous que les problèmes financiers rencontrés récemment par Astana, ou les tensions éventuelles entre Contador et Armstrong puissent perturber l'équipe kazakhe et vous servir sur le Tour?
C.E. : Je ne sais pas. Je ne veux pas entrer dans ce genre de considérations. Est-ce qu'il y aura des tensions chez eux? Je n'en sais rien. C'est possible, mais je ne sais pas comment se passeront les rapports entre les coureurs et Bruyneel chez Astana.
Mais est-ce quelque chose que vous pouvez ressentir pendant la course et dont vous pouvez éventuellement tirer parti?
C.E. : Vous avez envie que je dise oui (rire) ! Franchement, ce ne sont que des spéculations pour le moment. Pour une équipe comme Astana, quand vous avez un gars comme Contador, vous devez rouler pour lui, surtout s'il est au niveau qui est le sien sur les courses par étapes ces dernières années.
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