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Casper: "Un état d'esprit"

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ParEurosport

Publié 18/04/2009 à 07:45 GMT+2

Vainqueur cette semaine de Paris-Camembert et du GP de Denain, Jimmy Casper a réussi un début de saison idéal. Large leader de la Coupe de France, le sprinteur de l'équipe Besson Chaussures-Sojasun attribue sa réussite à sa confiance retrouvée et à l'ambiance qui règne dans sa nouvelle équipe.

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Crédit: Eurosport

JIMMY CASPER, vous donnez l'impression de vivre une seconde jeunesse. Votre arrivée chez Besson Chaussures-Sojasun vous a-t-elle à ce point métamorphosé ?
Jimmy CASPER : J'ai toujours pris beaucoup de plaisir sur le vélo. Du début de ma carrière à aujourd'hui, j'ai toujours aimé ce que je faisais. La différence cette année, c'est la confiance. J'ai énormément de plaisir à être dans ce groupe. Le travail de Stéphane (ndlr: Heulot), de Nicolas Guillé et de notre préparateur mental a porté ses fruits. Tous ensemble, ils ont réussi à me faire croire davantage en moi. Physiquement, je ne suis pas mieux qu'avant. C'est le mental qui fait la différence.
N'est-ce pas aussi la conséquence d'un groupe plus réduit que ceux que vous aviez connus à la Française des Jeux, Cofidis, Unibet ou Agritubel ?
J.C. : C'est effectivement beaucoup plus simple à treize. Il y a une vraie cohésion de groupe. Nous prenons énormément de plaisir à être ensemble. Nous nous retrouvons régulièrement sur les courses et l'ambiance s'en ressent forcément. Quand on est trente dans une équipe, les directeurs sportifs, même avec la meilleure volonté, ne peuvent pas être derrière tous les coureurs. D'une course à une autre, on est avec des coureurs différents si bien que la cohésion n'est pas toujours au rendez-vous. Chez Besson Chaussures-Sojasun, notre force, c'est d'être bien ensemble.
De vos deux succès de cette semaine, le plus surprenant est celui que vous avez obtenu à l'issue de Paris-Camembert, une course vallonnée et exigeante. Avez-vous l'impression de vous être améliorée dans les ascensions ?
J.C. : Non, je n'ai pas progressé dans les bosses. Ce qui a changé dans mes entraînements, sous l'impulsion de Nicolas Guillé, c'est que j'accorde désormais une importance accrue à la fraicheur. Je travaille toujours à différentes intensités mais je fais attentions à garder du jus. Du coup quand j'arrive en course, j'ai envie de me battre et je ne lâche pas le morceau. Pour en revenir à Paris-Camembert, ce n'est pas juste Casper qui a fait un coup mais aussi les autres qui n'ont pas durci la course. Si c'était arrivé à 30 pour la gagne et que j'avais dedans, cela aurait été une performance. Là, nous étions une centaine, c'était donc normal que j'en sois.
Avec 87 points d'avance sur votre dauphin Romain Feillu, la Coupe de France semble vous tendre les bras...
J.C. : J'avais dit en début de saison que c'était un objectif. Quelques mois après, on peut dire que j'ai répondu présent. Une deuxième place (ndlr: A Cholet derrière l'Argentin Juan Jose Haedo) et deux victoires, c'est presque carton plein. Je ne pouvais pas espérer mieux. Il me reste quelques épreuves sur lesquelles je devrais être pas mal: le Grand Prix de Châteauroux par exemple. Par contre, une épreuve comme Plumellec ne me convient pas. La bosse n'est pas si dure que ça. Je pourrais sans doute la passer si l'arrivée n'était pas jugée en haut mais malheureusement pour moi la ligne est tracée au sommet. Du coup, je ferai surement l'impasse.
Deux autres épreuves de la Coupe de France se déroulent ce week-end. Pensez-vous pouvoir surfer sur votre réussite et glaner de nouveaux points ?
J.C. : Samedi, je ne serai pas sur le Tour du Finistère mais j'irai sur le Tro Bro Leon dimanche. J'espère y profiter de ma condition pour un bon résultat, dans la perspective notamment de la Coupe de France. Si je marque des points, tant mieux. Ce sera ça de pris mais si je ne suis pas dans le coup, je n'en ferai pas un drame car il y a d'autres épreuves qui me conviennent derrière.
Et après le Tro Bro, quelle est la suite de votre programme de course ?
J.C. : La semaine prochaine, je ferai une coupure de 4 ou 5 jours avant de reprendre l'entraînement en vue des 4 Jours de Dunkerque. J'enchaînerai ensuite avec le Tour de Picardie, le Circuit de Lorraine, peut-être la Ronde de l'Oise et les Boucles de la Mayenne. Ensuite, ce sera les championnats de France à Saint-Brieuc où le circuit est, parait-il, encore plus difficile que celui de l'an dernier. Si c'est trop dure pour moi, il n'y aura évidemment pas de souci pour que je me mette au service d'un de mes coéquipiers. Ce serait tellement beau un maillot bleu-blanc-rouge dans l'équipe.
L'an dernier, l'AFLD avait annoncé votre contrôle positif. Vous avez finalement été blanchi puisque vous disposiez d'une AUT qui avait été mal renouvelé par votre médecin. Cette affaire est-t-elle définitivement derrière vous ?
J.C. : Certaines instances ont communiqué sur mon cas alors qu'elles n'avaient pas à le faire. Il y a eu une grosse incompétence du docteur et une négligence de ma part. J'ai été blanchi, je veux maintenant passer à autre chose. Chaque fois qu'on en parle, ça me rappelle de mauvais souvenirs que j'essaie d'oublier.
Vous n'avez signé que pour un an chez Besson Chaussures -Sojasun. Porterez-vous encore le maillot de l'équipe l'an prochain ?
J.C. : Je l'espère sincèrement. Stéphane fait le maximum pour faire grandir l'équipe. Il a cette volonté de progresser qui donne envie d'être à ses côtés. Maintenant la question, c'est de savoir s'il aura les moyens de me conserver. Cette année, j'ai accepté de faire des sacrifices financiers importants mais j'ai une famille à nourrir, une maison à payer et pour cela j'ai dû piocher dans mes économies personnelles. L'an prochain, j'aimerai vraiment rester dans cette équipe mais ce ne sera pas dans ces conditions. Je sais que l'envie est là chez Stéphane comme chez nos partenaires. Il faut juste que ça se concrétise.
Au delà de votre réussite personnelle, c'est finalement tout un groupe qui obtient de bons résultats cette année...
J.C. : Il y a un état d'esprit à part. Une signature propre à l'équipe. Il y a bien sûr une recette Heulot-Guillé qui fixe une ligne de conduite que tout le monde respecte mais il y a aussi une réelle volonté des coureurs de mettre en musique cette recette sur le terrain. C'est le travail d'un groupe dans son ensemble, des assistants aux directeurs sportifs, en passant par les coureurs et les mécaniciens. Et puis au delà de cette volonté, il y a de réelles qualités chez chacun. Un garçon comme Julien Simon, par exemple, est bourré de talent. Jean-Marc Marino est très costaud lui aussi. Il a été blessé en début de saison mais je suis sûr qu'il va faire très mal cette année. Je suis bien avec ces jeunes. Je m'occupe ainsi un peu de Romain Mathéou qui est dans le même registre que moi. Il est encore un peu tendre, parfois trop fougueux en course et trop gentil lors des sprints mais il apprend. C'est bien d'être à leurs côtés.
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