Bourgain: "C'est énorme"

Mickael BOURGAIN : C'est le plus grand moment de ma carrière ! La vitesse individuelle, l'épreuve-reine, c'est ce que j'ai toujours aimé faire. Tout le travail effectué l'a été dans ce but. J'ai toujours voulu briller dans cette discipline. Un podium olympique, c'est génial ! J'ai déjà connu ça à Athènes en vitesse par équipes mais c'était un peu gâché. On attendait la victoire puisqu'on était champions du monde en titre, on était déçus de ne faire que troisièmes. Là, ce n'est pas pareil.

M.B. : Champion olympique, c'est autre chose. Mais une médaille, c'est indescriptible. Surtout pour notre discipline. On ne vit un peu que par les Jeux même si on a des championnats du monde tous les ans. Ce sont les Jeux qui nous font avancer.

M.B. : A ma famille, à tous les gens qui ont cru en moi, ils ne sont pas nombreux, à mes proches, à mon entraîneur Benoît (Vêtu).

M.B. : Ils sont intouchables. Dans la première manche (contre Hoy), je me donne à fond. Je pensais vraiment qu'il était prenable. Je ne me suis pas laissé impressionner, j'ai fait mon sprint et il me surclasse totalement. Je n'ai jamais connu ça. Je me sentais physiquement fort, je ne fais pas d'erreur tactique, je lance le sprint assez vite et puis il me dépose. Rien à faire. Dans la seconde manche, je laisse clairement filer pour ne pas perdre de forces pour le bronze. Ce n'était pas la peine de se battre contre lui, c'était impossible.

Le match pour le bronze ?

M.B. : Dans la première manche, je passe en force dans le dernier virage, ce n'était pas la tactique la plus facile et malgré tout ça passe facilement. Dans la deuxième manche, un petit moment de déconcentration, une grosse erreur tactique, j'étais loin, il a lancé le sprint comme il voulait. Ca a été difficile, il a fallu tout de suite se reconcentrer. Pour la belle, je n'ai pas calculé, j'ai tout lâché, je me suis donné à fond. En franchissant la ligne, c'est du soulagement, du bonheur, plein d'émotion qui passent en même temps. C'était surtout très dur. Après, j'ai eu du mal à récupérer."

M.B. : Quand on voit les copains monter sur le podium et qu'on reste dehors alors qu'on a participé à l'épreuve, c'est difficile. Je suis resté avec l'équipe parce qu'on était parti à quatre, on savait qu'il y aurait un déçu. Sur ce coup-là, c'était moi.

M.B. : C'est énorme ! Mes podiums aux championnats du monde sont très beaux aussi. Mais, au niveau des JO, c'est multiplié par dix.