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"Retrouver le sport"

ParAFP

Publié 01/07/2008 à 20:15 GMT+2

Aux commandes du Tour de France depuis 2006, Christian Prudhomme prône le changement: du parcours, des mentalités, d'une partie des règles pour que l'édition 2008 marque un nouveau départ. "J'ai une seule ambition: que les gamins puissent rêver du Tour co

Eurosport

Crédit: Eurosport

Quel message voulez-vous transmettre avant le départ ?
Christian Prudhomme: Retrouver le sport, retrouver la crédibilité, les grandes envolées, du suspense, un scénario moins stéréotypé. Je compte beaucoup sur la première semaine du Tour qui est atypique par rapport aux dernières années, sans prologue, sans bonification.
Le prologue est-il appelé à disparaître de temps à autre ?
C.P: A l' avenir, on peut envisager qu'il n'y aura pas de prologue systématique. Je crois surtout qu'il ne faut pas figer le Tour. En termes de parcours, on doit tout se permettre, on ne doit rien s'interdire en restant sensé.
C'est une rupture avec la philosophie précédente ?
C.P: Non, mais il est vrai que je souhaite qu'il y ait un peu d'imagination dans la première semaine du Tour. Le parcours est fait pour ceux qui osent. L'absence de prologue, un chrono pas trop long le quatrième jour, une arrivée en altitude le sixième... J'aimerais que nous sortions du scénario trop convenu des trois-quatre coureurs échappés sur 120 ou 150 kilomètres et repris inexorablement près de l'arrivée, qu'il puisse y avoir la version du coureur qui sort du peloton et va au bout.
D'où l'idée des sprints en côte les deux premiers jours...
C.P: Pour moi, la première étape sans contre-la-montre ne pouvait s'envisager que s'il y avait une arrivée en bosse type Plumelec, idéale parce qu'accessible à tous: un sprinteur qui passe les bosses, un puncheur qui sort dans les derniers kilomètres ou le rescapé d'une échappée.
Où en êtes-vous dans la lutte antidopage après les troubles de l'année passée ?
C.P: Dès lors que le Tour de France se déroule sous l'égide de la Fédération française (FFC), c'est l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) qui a la responsabilité des contrôles. C'est une agence indépendante et le mot qui nous convient parfaitement. Dans le respect du code mondial et avec l'aval de l'Agence mondiale antidopage (AMA), l'AFLD a la responsabilité des contrôles. Nous, organisateurs, faisons en sorte que d'un point de vue matériel et pratique, ils aient ce qu'ils souhaitent avoir.
Le Tour sera-t-il de plus en plus propre, autrement dit la situation tend-elle à s'améliorer ?
C.P: J'en suis convaincu. Tout est fait pour éviter ce qui s'est passé l'année dernière, un Tour dans sa deuxième partie totalement détérioré. Je crois en l'efficacité de l'action de l'AFLD, je crois aussi vraiment en la prise de conscience des équipes et des coureurs. J'ai vu depuis le début de la saison des courses extrêmement plaisantes, intéressantes. Le cyclisme est en train de retrouver une dimension qu'il n'aurait jamais dû perdre.
Pourquoi le Tour n'a-t-il pas pris des décisions aussi radicales plus tôt ?
C.P: Depuis des années, le Tour de France essaie de faire tout ce qu'il peut. Chaque année, les mailles sont resserrées. Le Tour de France a des moyens de grand organisateur mais non pas de régulateur du sport, ce qu'il ne souhaite pas être. Il faut aussi qu'au delà des textes, des mesures coercitives, il y ait une véritable volonté de lutte. Cette volonté existe maintenant chez la majorité des équipes et des coureurs. Sans doute le cyclisme s'est-il trop souvent et trop longtemps caché, mais aujourd'hui ce n'est vraiment plus le cas.
Les dirigeants du Tour avaient évoqué le kilomètre zéro du cyclisme. Est-ce le moment ?
C.P: J'espère qu'on y sera à la fin du Tour parce qu'il se sera très bien passé!
L'avenir du Tour se situe-t-il en dehors de l'UCI?
C.P: Nous n'avons pas voulu la rupture, nous avons le respect de l'institution, beaucoup plus de difficultés avec sa présidence. Nous avons le respect de la fédération et des fédérations, la preuve avec la FFC et son président Jean Pitallier qui sont derrière nous avec un grand courage, de même que le ministère des Sports, nombre d'organisateurs, d'équipes, de coureurs. On ne veut pas partir sur une ligue privée. On veut simplement continuer à organiser du mieux possible des épreuves historiques qui sont les plus grandes épreuves du cyclisme.
Le cyclisme est en crise mais le Tour de France affiche une bonne santé financière. Comment expliquez-vous le paradoxe ?
C.P: On ne peut pas réduire le Tour de France à un chiffre d'affaires. C'est un monument du sport, de la vie sociale de la France, qui a des racines extrêmement profondes. Il existe un véritable attachement, quasi-charnel, des Français pour le Tour. Que la plus grande course cycliste du monde se porte bien, c'est plutôt une chance pour le cyclisme.
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