«Pas de recette pour battre Boonen»
- Publié le 28-03-2006 à 05h21
Impuissant, samedi contre l'Anversois, Peter Van Petegem croit encore pouvoir vaincre au Ronde, sauf erreur de sa part!
BRUXELLES Les Davitamon- Lotto sont toujours à la recherche d'une grande victoire. Peter Van Petegem n'a jamais caché que pour lui, seuls deux rendez-vous comptent vraiment, comme c'est chaque fois le cas au printemps: le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Depuis l'an passé, cependant, la tâche du leader des Davitamon-Lotto est singulièrement compliquée, par la faute quasiment d'un seul homme: Tom Boonen. Samedi dernier, lors du Grand Prix de l'E 3, sorte de répétition générale avant le Ronde, Van Petegem a pris une petite gifle de la part d'un champion du monde plus présent que jamais dans ces courses flamandes devenues ses cibles de prédilection. Il était important d'avoir la réaction de celui qui avait succédé (juste avant Boonen) à un certain Museeuw dans ces épreuves de Flahutes. Van Petegem ne s'est pas défilé.
Le Grand Prix de L'E 3, par sa configuration (on le présente comme un mini-Tour des Flandres), se profilait comme un ultime test avant le rendez-vous de dimanche prochain...
«L'équipe Davitamon-Lotto a tout fait pour gagner cette épreuve. Bon, cela n'a pas été le cas. Je ne sais pas si on pouvait parler de test, sinon du point de vue de la condition. La mien- ne est bonne. Mais s'il faut se tester au GP de l'E 3, c'est un peu tard, si vous voulez mon avis.»
L'accélération de Boonen et de Ballan dans le Paterberg était impressionnante, étiez-vous trop loin dans le peloton pour y répondre?
«Loin? Je me trouvais en 7e position, alors que Robbie (McEwen), en tête, tentait de monter en rythme. Il a faibli un peu et les deux autres ont réussi à le passer pour accélérer. Il n'était pas si facile de sortir de la petite rigole dans laquelle nous roulions (NdlR: Boonen, lui, l'a fait!). En plus, avec le nombreux public présent, je ne me suis pas tout de suite rendu compte de ce qui se passait, jusqu'à ce que je voie Klier tenter de faire mouvement lui aussi vers la tête de course. Je me suis dit ouh là!... J'ai essayé de réagir ensuite avec l'Allemand mais c'étaient deux hommes forts qui se trouvaient devant...»
Mais vous n'avez pas réussi à regagner du temps sur eux, au contraire même.
«Que dire... quand il s'agit de regagner 20 secondes sur les meilleurs coureurs du jour, ce n'est pas si simple. Homme contre homme, il faut un marquage strict; on doit tout de suite réagir; je crois que c'est la seule erreur que j'ai commise samedi passé.»
C'est donc cela le secret, une sorte de marquage à la culotte. Visiblement, vous y croyez toujours, pour le Tour des Flandres de dimanche prochain.
«Si je ne suis pas avec lui, je ne pourrai pas le battre, c'est aussi simple que cela (rires). Cela a d'ailleurs toujours été ma devise! La preuve, samedi dernier, en manquant de réaction, je n'ai plus pu courir pour la victoire. Tout le monde veut faire échec au champion du monde. Enfin, moi, je roule d'abord pour gagner, pas pour battre Boonen.»
Il vous a fallu un certain temps pour arriver en condition mais cette fois, ça y est, la forme est là, non?
«C'est toujours la même remarque qu'on me sert: comme si je ne courrais que 15 jours sur toute la saison! Moi je sais ce que je fais, et si d'autres en faisaient autant, ils seraient aussi bon durant ces 15 jours. À eux d'essayer!»
Avez-vous trouvé la recette pour battre Tom Boonen?
«Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de recettes. On doit d'abord être dans les meilleurs de l'épreuve, faire partie des favoris. Ensuite, il faut un peu de chance, être bien entouré par ses équipiers et, surtout, ne pas commettre d'erreur. En d'autres mots, toutes les circonstances doivent tourner en votre faveur, il ne faut pas que le moindre grain de sable vienne gripper la mécanique.»
Samedi dernier, votre équipe s'est montrée plus forte que celle du champion du monde, laquel- le sera toutefois nettement renforcée (avec Bettini, Pozzatto et Nuyens) pour le Tour des Flandres...
«Moi, je ne regarde jamais les au- tres. Enfin, disons qu'il y a déjà tant de choses à tenir à l'oeil dans une course! Samedi passé, j'ai manqué le moment où McEwen était passé par Ballan et Boonen, et c'était trop tard. Il est vrai que mes gars ont plutôt bien marché samedi dernier mais je crois malgré tout qu'il m'a manqué un ou deux équipiers dans la finale. Je suis content mais l'équipe doit pouvoir progresser encore.»
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