Julien Thollet : « Qu’ils courent intelligemment »

Crédit photo DR

Crédit photo DR

C’est la course qu’ils attendent tous depuis des mois. Dimanche, les six Juniors français retenus par Julien Thollet vont se frotter au mythique Paris-Roubaix. Pour DirectVelo, le sélectionneur national fait le point sur son effectif et le comportement à adopter du côté d’une Equipe de France qu’il espère soudée pour triompher.

DirectVelo : Sur quels critères se base la sélection pour une course aussi spécifique qu’un Paris-Roubaix Juniors ?
Julien Thollet : Il y a de vraies particularités dans le sens où pour un Paris-Roubaix, on recherche des profils très précis. La première chose, c’est tout de même de prendre des coureurs qui sont actuellement en bonne forme. J’ai d’ailleurs attendu un maximum pour pouvoir donner ma sélection, afin de bien analyser les performances de chacun durant tout le mois de mars. Deuxième chose importante : prendre des coureurs avec un profil de cyclo-crossman. Sur les pavés, il faut être un équilibriste.  

« ON Y VA POUR REMPORTER PARIS-ROUBAIX »

As-tu été surpris par le début de saison ?
Il y a toujours des surprises, avec des coureurs de J1 qui pointent le bout de leur nez dès les premières courses de l’année. C’est normal et c’est une bonne chose. Maintenant, on a surtout vu ceux qui marchaient déjà forts l’an passé en J1 confirmer pour leur début de deuxième saison chez les Juniors, ce qui est logique et pas vraiment surprenant. Mais il n’y a pas non plus de hiérarchie figée et ça me plait.   

Qu’espères-tu de la course de dimanche ?
On y va pour remporter Paris-Roubaix. J’ai un groupe avec de fortes individualités. S’ils arrivent à tous à rouler ensemble, à travailler en équipe, alors on pourra faire de très belles choses. Tous les gars de l’équipe auront leur chance. Mais je veux qu’ils courent intelligemment. C’est sans doute la chose la plus importante et sur laquelle j’ai vraiment envie d’insister avec eux.

« JE VEUX VOIR DES MECS QUI S’ENTRAIDENT »

Tu as peur que chacun court dans son coin ?
Ce sont des Juniors, ils sont tous ambitieux et ils veulent se montrer. C’est normal, il y a de l’enjeu. Maintenant, mon rôle est de canaliser tout le monde, et faire comprendre à chacun d’entre eux que l’on est là pour faire gagner un mec de l’équipe. Il faut que chacun puisse bénéficier de l’apport du groupe. L’important, c’est le collectif. Chacun d’entre eux est fort, individuellement. Mais attention ! Je veux qu’ils comprennent que s’ils ne courent pas intelligemment, ça ne marchera pas. Faire gagner un autre coureur de l’équipe de France est aussi satisfaisant que de gagner soi-même. Il faut qu’ils se mettent ça dans la tête. Je veux voir une équipe avec des mecs qui s’entraident.

Quel scénario de course envisages-tu ?
A priori ce sera assez figé avec une élimination par l’arrière. Il faudra que l’on soit très habiles techniquement comme tactiquement en faisant le moins de fautes possibles. On devra éviter les chutes et les crevaisons tout en restant très attentifs avant de pouvoir peser dans le final.

« ENVOYER QUELQU’UN EN ECLAIREUR SERAIT SUICIDAIRE »

Tu n’as donc pas envie de voir un coureur de l’Equipe de France partir de loin ? 
Non. Il y aura des consignes. Je ne vois pas l’intérêt de faire partir un mec dès les premiers kilomètres. Envoyer quelqu’un en éclaireur serait même suicidaire selon moi. Si c’est pour manquer de fraicheur dans le final, je préfère éviter. L’idée, c’est que chacun garde des forces le plus longtemps possible, que l’on puisse sortir sain et sauf des premiers secteurs pavés pour ensuite être dans la bagarre avec les meilleurs en fin de course.

Mots-clés