Thibault Ferasse : « Absolument être rigoureux »

Crédit photo Camille Nicol

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Thibault Férasse attend le printemps. Passé professionnel dans les rangs de l'Armée de Terre cet hiver, le coureur de 21 ans a découvert le haut niveau à l'occasion du GP la Marseillaise (1.1), avant d'enchaîner le Tour du Haut-Var (2.1) et la Classic Sud-Ardèche (1.1). L'ancien pensionnaire de l'UC Nantes Atlantique a ainsi pu constater l'écart qui le sépare des "costauds" mais il ne s'inquiète pas outre mesure. Habitué à démarrer ses saisons en douceur, l'ex-sociétaire de l'Equipe de France Espoirs espère "être acteur et pouvoir bagarrer" à la fin du mois de mars et en avril comme il le confie à DirectVelo.

DirectVelo : Quel regarde portes-tu sur ton début de saison ?
Thibault Ferasse : Je suis plutôt satisfait, notamment au niveau de la tactique et de la science de la course. Jusqu'ici je gère assez bien ma manière de courir et je ne me contente pas de regarder les pros pédaler, je ne me laisse pas faire. Je suis moins bon sur le papier que la plupart des gars donc je dois être très précis et faire attention à tout. Je me surprends un peu moi-même quant à ma capacité à être très rigoureux. Je ne suis jamais très fringant en début de saison et j'ai dû serrer les dents sur le Tour du Haut-Var et la Classic Sud-Ardèche. Mine de rien je ne suis peut-être pas à l'avant du classement mais j'ai un bon comportement, notamment en étant acteur en début de course. Il me manque encore un petit truc dans les vingt derniers kilomètres quand les champions accélèrent. Quand physique arrivera, le plus rapidement possible je l'espère, je serai peut-être capable de faire de belles choses.

Comment t'es-tu préparé cet hiver ?
J'ai fait plus de kilomètres. Grâce à l'Armée, j'ai participé à davantage de stages et de regroupements que par le passé et la préparation collective est une bonne chose. En revanche, je n'ai pas particulièrement insisté sur l'intensité. On a eu droit à un super hiver avec une très bonne météo mais je suis bien conscient de ce qu'implique mon statut de néo pro et je ne veux surtout pas brûler les étapes en bornant plus que nécessaire. J'ai respecté mes plans d'entraînement avec pour objectif d'être de mieux en mieux au fil des semaines et en ce moment ça commence à venir. Avec mon entraîneur, nous avons pris la décision de ne pas lutter contre mes habitudes comme je ne suis jamais au top en février-mars. J'espère que le boulot paiera à partir de la fin-mars et qu'en avril je pourrai être acteur et à la bagarre pendant les courses.

« IL FAUT QUE JE PROGRESSE PHYSIQUEMENT »

Quelle(s) différence(s) notes-tu par rapport à tes années passées à Nantes ?
Par rapport aux Plages Vendéennes que j'ai disputées en 2015, la vitesse au Tour du Haut-Var et en Ardèche n'était pas la même. Le rythme est beaucoup plus élevé, ce n'est même pas comparable. Les courses sont très stratégiques et les coureurs sont beaucoup plus posés que chez les amateurs. Tout le monde sait à peu près quand ça va accélérer. Dans le final le physique compte énormément, il n'y a pas d'excuse possible. Les plus costauds finissent toujours devant.

As-tu déjà constaté des progrès ?

Je sens des bons automatismes qui commencent à venir. Je trouve que mon placement n'est pas trop mal et que je sens plutôt bien les coup. En somme je comprends assez bien la course.

Sur quoi penses-tu devoir insister ?
Je pèche sur le plan physique pour l'instant mais je ne m'affole pas, je sais qu'il faut un temps d'adaptation. Les autres ont des années d'expérience derrière eux, il n'y a pas de secret. Je me dis qu'ils ont été à la même place que moi auparavant. Il faut absolument être rigoureux, encore plus que l'an dernier car les mecs devant ne laissent rien au hasard. J'essaie de m'inspirer d'eux, de leur manière de se préparer et c'est dans cette optique que j'ai fait pas mal de derrière-scooter cet hiver. Mais c'est sûr qu'il faut avant tout que je progresse physiquement.

« FAIRE ATTENTION A TOUS LES PETITS DETAILS »

Comment s'est passée ton adaptation ?
Bien. L'entente dans le groupe est très bonne, ce ne sont que des super mecs à l'Armée il n'y a pas de forte tête. J'ai modifié ma manière d'aborder l'entraînement mais je n'ai pas tout changé. J'ai notamment conservé le même entraîneur. Je fais aussi attention à garder une vie sociale et à ne pas penser qu'au vélo. C'est compliqué de passer pro à l'heure actuelle donc chez les amateurs il faut avoir une attitude professionnelle à 90%. Personnellement je faisais déjà attention à tous les petits détails l'an dernier, au niveau de la récupération par exemple. Je ne suivais pas les copains qui sortaient le jeudi soir. Je suis également vigilant sur la diététique depuis plusieurs années, je ne veux plus me retrouver avec quelques kilos en trop comme ça a pu m'arriver par le passé. On se fait à ce mode de vie et on finit même par y prendre goût.

Qu'espères-tu pour cette première saison chez les professionnels ?
Apprendre le métier. Tout est nouveau ou presque cette année, notamment mon calendrier. C'est compliqué d'avoir des objectifs quand on ne sait pas où l'on va. Mon programme est établi mois par mois donc je ne le connais pas tellement à l'avance même si on a pu faire une liste de souhaits avant le début de la saison. Ce week-end, je vais me "reposer", en tout cas je serai chez moi, et dans une semaine je serai présent sur la Classic Loire-Atlantique qui se déroule à côté de la maison. J'irai ensuite au Tour de Normandie. Pour avril, je ne sais pas encore même si je pourrais aller au Tour de Bretagne qui est une classe 2 à ma portée, puis découvrir le Tro Bro Leon.

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