Interview - A. Vuillermoz : «Apprendre avec les meilleurs»

En marge de la présentation de son équipe, AG2R-La Mondiale, Alexis Vuillermoz s'est confié à Cyclism'actu. Il revient sur une belle saison 2014 où il a notamment signé une 11ème place au classement général du Giro et se projette aussi sur cette nouvelle saison où il a déjà bien commencé en terminant 11ème du Tour de San Luis. 

Vidéo - Alexis Vuillermoz au départ de la 20e étape du Tour d'Italie

Quel bilan faites-vous de votre saison 2014?

Je tire forcément un bilan très positif. Je suis arrivé chez AG2R après une première année sur route mais pour moi, qui vient du VTT, j'avais encore très peu d'expérience dans cette discipline et j'ai vraiment pu apprendre auprès des meilleurs coureurs mondiaux comme Jean-Christophe Péraud, Carlos Betancur ou Romain Bardet qui fait déjà parti des très grands. Dans le milieu professionel sur route on demande des acquis que je n'avais pas forcément et que j'ai pu avoir grâce à leur expérience. Donc cela a était une très belle année.

Vous avez subi une blessure en fin d'année, comment vous en êtes vous remis?

Je me suis effectivement blessé au mois d'août. J'ai eu une fracutre de la main, du coup le chirurgien m'interdisait le vélo. En revanche, j'ai pu faire du trail, de la course à pied en montagne, et comme j'adore ça j'en ai profité. C'est intéressant de changer d'activité. Cela m'a fait travailler un autre aspect qu'on ne travaille pas forcément en vélo, c'est une intensité différente. Je pense que ça a été un vrai plus pour moi pour finir la saison sur une bonne note puisque j'ai remporté une victoire sur le Tour du Gévaudan et j'ai décroché une 11ème place à Milan-Turin. Même si le résultat est pas exceptionnel, c'était la première course où j'ai réussi à jouer avec des coureurs comme Contador et Aru. J'étais avec eux dans les 3/4 km de col et je n'ai laché qu'à un peu plus d'1 km de la ligne d'arrivée. Mais pour moi ça reste un temps fort de ma saison avec ce souvenir inoubliable de pouvoir répondre aux attaques de Contador et d'Aru qui sont des coureurs que j'admire.

Après cette belle saison, endosserez-vous le rôle de leader sur certaines courses cette année?

Effectivement, c'est ce qu'on m'a demandé. Pour moi, c'est une vraie chance de pouvoir apprendre un nouvel aspect du vélo mais comme je le dis souvent ce qui me plait dans le cyclisme sur route c'est que j'apprends et que je découvre de nouvelles choses assez régulièrement. Alors, même si je ne serais pas forcément le leader de l'équipe dans des courses de haut-niveau, ce sera pour moi déjà génial de pouvoir découvrir ça tant sur l'aspect tactique que physique et de pouvoir aussi me confronter aux meilleurs coureurs au monde. J'ai déjà pu endosser ce rôle sur le Tour de San Luis, même si je suis arrivé là-bas avec une tendinite et donc avec une préparation tronquée, mais pour moi, c'était déjà une belle première expérience et j'espère pouvoir la renouveler sur d'autres courses et continuer à être au service de mes leaders sur les plus grandes courses.

Vous avez terminé 11ème du Giro pour votre première participation. Nourrissez-vous de grandes ambitions sur les grands tours dans les années à venir?

Pour le moment, c'est vraiment trop prématuré pour moi de vouloir jouer un classement général sur un grand tour. C'est vrai que l'an passé je termine 11ème en aidant Domenico Pozzovivo, qui termine lui 5ème, mais j'ai souvent la chance d'avoir aussi ce rôle de dernier équipier en montagne donc forcément derrière on me demande parfois de pas me relever pour jouer le classement général par équipes et donc ça me permet de jouer aussi un petit résultat à titre individuel. C'est quelque chose de motivant et qui fait plaisir avec le recul. Cela me pousse encore plus à continuer de progresser. 

Propos recueillis à Paris par Valentin NUNES