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Intraitable dans la catégorie Espoirs sur les circuits français tout au long de la saison de cyclo-cross, Fabien Doubey s’était présenté sur le Championnat du Monde de Tabor, en République Tchèque, avec beaucoup d’ambition. Mais c’était sans compter sur un incident mécanique qui lui a fait perdre toute chance de podium. "Déçu", le Franc-Comtois préfère "relativiser et retenir beaucoup de positif de cette saison de cross". Place désormais à une longue coupure puis à la route pour Fabien Doubey. Le Champion de France Espoirs de cyclo-cross revient sur son Mondial et fait un bilan de sa saison pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Tu as pris la 14e place du Championnat du Monde Espoirs de cyclo-cross le week-end dernier. Tu t’attendais sans doute à beaucoup mieux ?
Fabien Doubey : Evidemment ! J’étais dans l’allure pour espérer pouvoir jouer un podium. La première partie de course ne s’était pas trop mal passée pour moi. J’avais pris un bon départ et je me suis rapidement retrouvé dans le groupe de tête. Malheureusement, j’ai été victime d’une crevaison qui change tout après trois tours. Je n’ai vraiment pas eu de chance car il n’y a eu que très peu de crevaisons durant ce Mondial. En plus, j’ai été victime de cette crevaison assez loin du poste. Du coup, j’ai vraiment perdu pas mal de temps.

« J’AI REALISE UNE SAISON TRES REGULIERE »

Et ça en était donc fini de tes espoirs de podium ?
J’ai essayé de vite revenir, mais c’était trop compliqué. J’étais sans doute aussi fort que les meilleurs, mais pas trois jambes au-dessus non plus. Il m’était donc impossible de rentrer. Et puis sur ce circuit gelé, on pouvait vite partir à la faute en faisant le forcing. Mentalement, la fin de course a été difficile à vivre. Mais c’est comme ça. En cyclo-cross, on sait qu’il y a toujours ce risque d’un incident mécanique. Il faut l’accepter.

Outre ce Mondial malchanceux, que retiendras-tu de cet hiver dans les sous-bois ?
En premier lieu mon titre de Champion de France Espoirs bien sûr ! Je pense également à mes deux podiums à l’international (3e à Valkenburg et à Hoogerheide en Coupe du Monde). J’ai vu que j’étais capable de rivaliser avec les meilleurs mondiaux. Mis à part ma crevaison au Mondial et ma chute à Lanarvily en Coupe de France, je considère avoir réalisé une saison très régulière. Faire une perf’ à Tabor aurait pu changer beaucoup de choses à mon bilan, mais je suis tout de même satisfait de mon hiver.

« JE RESTE AVANT TOUT UN CROSSMAN »

L’hiver prochain, tu courras avec les Elites…

Et j’ai hâte ! Je pense que je pourrai me frotter aux meilleurs dès la première année, sans prétention aucune. Quand je vois Mathieu Van Der Poel et Wout Van Aert prendre les deux premières places du Mondial Elites... ça laisse de l’espoir. Ces coureurs-là, j’ai déjà eu l’occasion de les accrocher durant plusieurs tours sur différents circuits. Voir que des garçons comme David Menut ou Fabien Canal sont aux alentours de la dixième place sur les grands rendez-vous mondiaux est un autre indice encourageant. Je me dis que dans un bon jour, je pourrais accrocher un Top 10 en Coupe du Monde chez les Elites, pourquoi pas dès la saison prochaine. Mais nous n’en sommes pas encore là.

Entre temps, il y aura d’abord une saison sur route avec le CC Etupes. Quand penses-tu reprendre la compétition ?
Sûrement fin mars, début avril. Après cette grosse période de cyclo-cross, je vais couper un bon mois. Puis il me faudra un mois d’entraînement pour revenir à un niveau correct avant de mettre mon premier dossard. Même si c’est en cross que je prends le plus de plaisir, j’aime également la route et j’ai bien conscience que je dois marcher sur la route si je veux espérer devenir professionnel un jour. Idéalement, j’aimerais qu’à l’avenir, une équipe professionnelle française me fasse confiance pour que je puisse m’épanouir sur la route et en cross, un peu comme le fait Clément Venturini avec la Cofidis. Je reste avant tout un crossman et je suis persuadé de pouvoir faire de très belles choses dans cette discipline. Il faut simplement que l’on me fasse confiance.

Crédit photo : Elisa Haumesser - Cycling Pictures
 

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