Thomas De Gendt: "Je peux à nouveau penser à moi"
Thomas De Gendt, qui a pris le maillot de meilleur grimpeur au Tour Down Under, veut se relancer chez Lotto-Soudal. Rencontre.
- Publié le 21-01-2015 à 18h09
- Mis à jour le 22-01-2015 à 13h33
Thomas De Gendt, qui a pris le maillot de meilleur grimpeur, veut se relancer chez Lotto-Soudal. Il a retrouvé sa liberté, Thomas De Gendt. Après avoir dû se cantonner à un rôle de coéquipier l’an passé chez Omega Pharma-Quick Step, il a récupéré son rôle d’electron libre chez Lotto-Soudal, où il a signé pour deux saisons. Et, dès sa troisième course de l’année (si on prend en compte le critérium d’ouverture du Tour Down Under), il a retrouvé ses automatismes en se lançant dans une longue échappée, ce qu’il fait de mieux.
Après douze kilomètres de cette deuxième étape, il est parti avec les Australiens Cameron Meyer (Orica-GreenEdge) et Campbell Flakemore (BMC), le champion du monde Espoir du contre-la-montre. "On voulait avoir quelqu’un dans l’échappée du jour, car il y avait une possibilité que cela aille au bout, comme lors de la première étape", raconte le Belge. "J’ai donc essayé trois fois en début de course avant de trouver l’ouverture. On a ensuite roulé très fort, et, à un moment donné, j’y ai cru. Mais, après, Flakemore n’a plus voulu collaborer, sans doute pour son leader, Cadel Evans. On a donc été repris." À 25 bornes du but dans une étape gagnée dans un peloton réduit par l’Espagnol Juan José Lobato (Movistar).
En cours de route , De Gendt a pris soin de se placer pour le classement de la montagne. À égalité de points avec l’Australien Jack Bobridge, il portera ce jeudi le maillot de meilleur grimpeur.
"Un maillot que je veux défendre", avance celui qui a aussi reçu le prix de la combativité. "Dans la troisième étape, à 500 m de l’arrivée, il y aura 16 points à prendre (NdlR : il en a actuellement 10), il faudra que je sois dans les cinq premiers pour le conserver. Après ma longue échappée, ce ne sera pas facile, mais j’essaierai. Ensuite, il y aura encore des opportunités pour aller dans des échappées."
Thomas De Gendt semble être redevenu lui-même. "Je peux à nouveau penser à moi", expliquait-il, en décembre, lors de son stage à Benicassim avec son équipe Lotto-Soudal. Et l’ancien troisième du Tour d’Italie compte bien en profiter.
"Ne pas pouvoir attaquer, c’était frustrant !"
Le Belge ne s’estimait pas à sa place chez Omega Pharma-Quick Step l’an passé.
Même s’il ne veut pas parler de revanche, Thomas De Gendt est le premier à le reconnaître : il n’a pas réalisé grand-chose ces dernières saisons. Lui qui avait pourtant enflammé la Belgique en terminant troisième du Giro en 2011 après avoir remporté l’étape du Stelvio, sans oublier ses deux victoires d’étapes à Paris-Nice (2011 et 2012), mais aussi un succès d’étape au Tour de Suisse (2011) et un au Tour de Catalogne (2013).
"J’ai connu deux années plus difficiles, même si tout cela est relatif : si j’avais eu plus de réussite l’an passé, j’aurais pu gagner une étape du Tour d’Italie et la perception de ma saison 2014 aurait alors été bien différente", explique-t-il. "Je ne me préoccupe pas trop de ce qu’on dit sur moi. Si tu lis tout, tu deviens fou. Tout le monde peut avoir son avis. Moi, j’ai le mien. Bon, c’est vrai, en 2014, je n’ai pas fait beaucoup de résultats. Mais j’ai surtout fait du boulot de coéquipier. Je savais en arrivant chez Omega Pharma-Quick Step que ce serait mon rôle. Mais j’ai vite compris que je n’étais pas encore prêt pour cela. En mai, déjà, j’avais compris que je n’allais pas rester dans cette équipe en 2015. Je voulais partir. Et l’équipe ne voulait pas me conserver non plus…"
Il ajoute qu’il s’est plusieurs fois senti frustré l’an passé. "Par exemple au Giro, où je ne pouvais pas attaquer comme je le voulais", explique-t-il encore. "Alors que je voyais les coureurs de Lotto qui étaient libres d’aller dans de nombreux coups… J’étais un peu jaloux ! Pour moi, c’était frustrant. Je roulais contre nature… Je me souviens aussi du Tour d’Algarve. J’étais super bien. Mais quand tu as avec toi Cavendish, Kwiatkowski ou Martin, tu ne peux pas dire : aujourd’hui, on roule pour moi… Mais bon, je le répète, c’était mon rôle d’être coéquipier dans cette équipe. Et cela m’a permis d’apprendre pas mal de choses. Je ne considère donc pas que 2014 était une année de perdue. Mais cela n’a pas été une année de gagnée en terme de résultats. Je suis donc content d’avoir retrouvé une équipe dans laquelle je peux avoir ma liberté. Ce qui ne m’empêchera pas non plus de travailler pour d’autres."
Pour se motiver à bien préparer la saison, cet hiver, il a visionné les vidéos de ses succès. "Je ne suis pas un grand gagneur, je n’ai que huit succès (en six saisons),mais c’est vrai que je n’ai plus gagné depuis cette étape du Tour de Catalogne, en 2013, cela devient long, pour moi", termine-t-il. "Et j’ai vraiment envie de gagner à nouveau."
"Je me sens bien dans cette équipe"
Il en a connu, des équipes, Thomas De Gendt. Après avoir éclos chez Top Sport Vlaanderen, où il est resté deux ans, il est passé trois saisons chez Vacansoleil, avant d’être recruté en dernière minute l’an passé chez Omega Pharma-Quick Step. "Mais, ici, chez Lotto-Soudal, je me sens bien", explique-t-il.
"C’est une formation entièrement belge, et c’est vraiment bien. On se sent en famille. Je connaissais d’ailleurs de nombreux coureurs. J’étais dans la même équipe que Roelandts ou Vanendert en juniors, j’ai été dans trois équipes différentes avec Boeckmans, et, je retrouve de nombreuses personnes de ma période chez Davo, chez les Espoirs. J’avais plusieurs options, mais cette équipe était mon premier choix. Je suis content d’être ici : je vais y retrouver la confiance. Et ma façon de courir, en étant offensif, sans penser au classement général, en visant des coups, notamment dans les épreuves par étapes d’une semaine, ou dans la troisième semaine d’un grand Tour. Entre le Giro, le Tour ou la Vuelta, je n’ai pas de préférence. Tout ce qui compte, pour moi, c’est que j’en fasse un."