Frank Vandenbroucke: «Ça me ferait mal de ne pas courir le Tour»
- Publié le 25-01-2006 à 21h06
Sérénité et bonheur retrouvés, VDB aborde sa 13e saison chez les pros avec impatience, confiance et ambition
GAND Cinq ans (au moins) qu'on répète la même chose à pareille époque: Frank Vandenbroucke entame «sa saison de la dernière chance». Depuis son triomphe à Liège-Bastogne-Liège 1999, la carrière et, même, la vie du Wallon ont en effet connu bien plus de bas que de hauts. VDB est tombé plus d'une fois au fond du trou, mais son mérite fut d'avoir toujours été capable de se relever. Certes, pas encore jusqu'à remonter totalement la pente mais plus d'une fois tout le monde cru le Hennuyer à jamais perdu pour le cyclisme.
Frank, comment allez-vous?
«Je n'ai jamais été aussi heureux qu'en ce moment. Depuis sept ou huit mois, après des passages très difficiles, j'ai retrouvé la sérénité d'un point de vue familial et privé. Avoir ma femme à mes côtés me transfigure. Je suis comme tous les hommes. Comme vous aussi, j'ai besoin d'amour et d'équilibre.»
Vous vivez désormais en Italie?
«À Milan avec Sarah et Margaux. L'air n'y est pas aussi pur mais je respire mieux, je suis tranquille. J'aurais dû m'exiler depuis longtemps.»
Que voulez-vous dire?
«En Belgique, c'est tout différent. Je suis ici depuis deux jours et je l'ai directement ressenti. Et ce n'est pas qu'une pression médiatique. Je ne sais rien faire sans être abordé dans la rue. À la fin, ça use.»
Le succès de Boonen vous réjouit.
«Certainement! Pour le cyclisme belge d'abord, mais aussi pour moi. C'est une excellente chose. Toute l'attention ne se focalisera plus uniquement sur moi. Désormais, c'est lui le favori, il sera dur à battre. D'autant plus qu'il faudra le lâcher pour gagner les courses et que, pour moi, le Tour des Flandres reste le max! En plus, il a une belle équipe, mais on essayera.»
Que pensez-vous de votre équipe?
«C'est clair, elle n'a plus rien à voir avec celle de l'an passé. Cela fait treize ans que je suis pro. Cette équipe n'est pas inférieure à beaucoup que j'ai connues. On pourrait franchement faire partie du ProTour avec ce groupe, on va d'ailleurs le montrer sur le vélo. Tout le monde est bien, il règne une bonne ambiance. J'ai été favorablement étonné de l'intégration de chacun. Ce sont des mecs biens. Des gars comme Cooke ou Quesada gagnent des courses, ils m'enlèveront un peu de pression.»
Où en êtes-vous?
«Je suis très bien. Après un mois de semi repos, avec deux entraînements par semaine, j'ai repris le vélo. Je pèse 67 kilos, soit trois kilos de moins qu'en fin de saison passée.»
L'année 2005 n'a pas été fameuse.
«On oublie que je me suis cassé le pied durant l'hiver puis le poignet au Tour de Picardie. À partir du mois d'août je suis revenu lentement mais sûrement et j'ai bien fini.»
Mais il a fallu vous secouer.
«Ces critiques étaient fondées. Ça m'a réveillé!»
Quels espoirs avez-vous?
«Avant tout, j'espère courir une année sans problème et les résultats viendront alors d'eux-mêmes. J'ai des choses à me prouver à moi-même. J'espère que nous irons au Tour. Ça me ferait mal de ne pas le courir. C'est ce qui m'a fait hésiter à partir ailleurs car j'avais deux offres pour le ProTour mais j'ai vu les efforts consentis pour moi et pour développer l'équipe.»
Quel est votre programme?
«La Marseillaise, l'Etoile de Bessèges, le Tour méditerranéen ou la Ruta del Sol, puis le week-end d'ouverture en Belgique. J'attends les courses avec beaucoup d'impatience.»
Pas encore blasé?
«Non, j'ai trente et un ans, mais je ne suis pas cramé. Ces quatre dernières saisons, j'ai dû faire 200 jours de courses, maximum. Je ne me sens pas vieux, même si je ne suis plus jeune.»
Pour quelqu'un qui annonçait à ses débuts qu'il arrêterait à30 ans...
«En effet! Il y a treize ans que je suis pro, je me dis que ce serait bien que je fasse vingt saisons. Preuve que j'aime toujours autant le vélo.»
Eric de Falleur
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Le Tour 2007 partira bien de Londres
Trois millions de spectateurs sont attendus par les Britanniques
LONDRES Cinq ans avant les Jeux olympiques, la ville de Londres accueillera le Grand Départ du Tour de France 2007. Hier, le maire de la capitale britannique, Ken Livingstone, a confirmé une nouvelle qui n'en était plus une depuis un certain temps déjà mais que la société organisatrice du Tour, ASO, se refusait à confirmer. Ce qui fut fait, hier, après l'annonce de Kevin Livingstone.
Pour la modique somme de 2,18 millions d'euros (1,5 million de livres), Londres accueillera le samedi 7 juillet 2007, le prologue de la course au maillot jaune et, le lendemain, la 1re étape de la Grande Boucle. A cette occasion, les organisateurs londoniens attendent trois millions de spectateurs et plus de cinq millions d'euros supplémentaires sont d'ailleurs prévus pour la sécurité, les transports et la fermeture des routes.
Les parcours du prologue et de la première étape ainsi que tous les détails seront dévoilés le 9 février. Le tracé de la 1re étape devrait emprunter quelques lieux légendaires de la capitale anglaise, comme Trafalgar Square, Buckingham Palace et Tower Bridge avant de se terminer sur le Mall. Le lundi 9 juillet, le Tour retournera sur le continent en Eurostar. Après les passages du Tour en 1974 (aller-retour en ferry) et 1994 (aller par le tunnel sous la Manche et retour en ferry), ce sera la troisième fois que l'épreuve visitera la Grande-Bretagne, mais la première qu'il ira à Londres. Le Tour était déjà parti d'une île britannique en 1998 quand la course démarra à Dublin. Ce départ sera le seizième donné hors des frontières de France.
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