La confession étonnante de Gilbert: «Je ne connaissais pas Sep Vanmarcke»
Philippe Gilbert ne veut pas endosser le costume de favori à l’occasion de ce mondial de Ponferrada. Il raconte comment la riche équipe belge a dû trouver ses marques. Rencontre.
- Publié le 27-09-2014 à 06h00
Philippe Gilbert a reçu la presse belge, hier, en compagnie de Tom Boonen et de Greg Van Avermaet. L’ancien champion du monde de Valkenburg refuse de porter une étiquette de favori.
Philippe, tout d’abord, donnez-nous votre sentiment sur ce parcours de Ponferrada.
C’est technique et vallonné et cela pourrait rendre la course nerveuse. Mais ce sont les coureurs qui font la course et tout est donc possible ici, un sprint massif ou une échappée qui va au bout.
On parle déjà beaucoup de cette descente, quelques kilomètres avant la ligne d’arrivée.
Oui, j’ai regardé cette descente à la télévision, lors des autres épreuves. C’est vrai qu’elle n’a pas l’air trop mal, mais sur le vélo, c’est très très rapide, avec des virages qui vous déportent. Quand on est à 80 km/h, on n’a pas trop le droit à l’erreur. Il faut donc être très attentif. Et celui qui sera obligé de freiner, il perdra 50 m et toutes ses chances, si c’est dans le dernier tour, de gagner.
Le champion du monde sera donc le meilleur descendeur du peloton?
Et aussi le meilleur grimpeur qui est le meilleur descendeur, c’est souvent comme cela dans les courses. Et si tu es lâché dans la dernière côte, cela veut dire que tu n’as pas les jambes.
On pointe l’Espagne et l’Italie comme favoris, la Belgique aussi, non?
Personnellement, je n’ai pas de pression sur les épaules, car je manque de références et je n’ai rien montré les dernières semaines. Je ne sais pas trop où est mon niveau après une Vuelta très difficile. Tout ce que je sais, c’est que j’ai bien récupéré. Je ne peux pas prétendre que je suis en forme et je peux donc me permettre de faire un championnat du monde sans stress et sans pression, parce que je ne suis pas le leader et cela me donne l’avantage de pouvoir me faire discret dans le peloton. Si je ne gagne pas, on dira ainsi que je n’étais pas en forme. C’est une situation qui me convient.
Dans l’équipe, les Belges vont se mettre au service de l’un ou de l’autre…
Oui, cela ne me dérange pas de travailler pour un autre si je me rends compte que je ne peux pas gagner. Un titre mondial, cela se partage, c’est excitant, même si le champion en profite une année entière. Pour moi, c’est une fierté de faire partie d’une équipe qui s’impose au mondial. Je disais toujours, avant 2012, que c’était génial d’avoir fait partie de l’équipe de Madrid, quand Tom a été sacré.
Et peut-on déjà parler de la tactique des Belges?
On a l’avantage d’être ici depuis plusieurs jours, d’avoir pu s’entraîner ensemble et on a eu le temps de parler. Il n’y a pas encore eu de briefing officiel, mais on a surtout renforcé des liens, ou on en a créé. Par exemple, je ne connaissais pas Sep Vanmarcke.
On est aussi très réalistes, on sait qu’on n’est pas les top favoris, ni Tom, ni moi, parce qu’on n’est pas en super forme (NDLR: Boonen est d’un autre avis) au contraire de Greg, qui vient de gagner deux fois de suite (NDLR: GP de Wallonie et GP Impanis)
Et ce maillot arc-en-ciel, vous aimeriez quand même l’endosser une nouvelle fois, non?
C’est sûr, même si c’est parfois un maillot difficile à porter, parce qu’il génère du stress aux départs et aux arrivées des épreuves. Avec l’arc-en-ciel sur le dos, on ne peut pas se balader en tranquillité. Cela enlève un peu des moments précieux et en même temps cela en amène d’autres.
Si vous passez en tête de la dernière côte, vous ne vous poserez plus aucune question.
C'est vrai, dans un final, je ne me pose aucune question, il faut juste trouver la meilleure combinaison pour gagner. Maintenant, quel est le scénario idéal? C'est toujours difficile à dire, et cela peut dépendre des Espagnols ou des Italiens qui vont sans doute durcir la course et opérer une sélection. Et si je peux faire partie du bon wagon, il faudra les bonnes jambes et ne pas louper le train.
(Cliquez sur la liste des engagés pour la consulter en pleine taille)