«Vous semblez particulièrement apprécier cette victoire?
C’est très spécial, pour moi. Je gagne, je prends le maillot de leader et c’est presque une victoire à domicile puisque j’habite en Suisse, près du lac de Constance. La Suisse est un peu ma patrie, aussi. Et il ne faut pas oublier que c’est le quatrième Tour au monde (après le Tour de France, le Giro et la Vuelta).
Vous avez été très efficace dans la montée. On vous attendait plutôt sur la partie plane…
Non, je monte plutôt bien, habituellement. C’est surtout dans les descentes que je perds du temps. Mais là, j’avais bien fait l’inspection du parcours, plusieurs fois, et je savais que c’était très technique. Ce n’était pas un pur chrono, je savais que les écarts allaient être importants. Mais attention, je n’ai pas pris de gros risques : j’ai d’autres objectifs, à commencer par l’autre contre-la-montre de la course (24,5 km près de Berne, vendredi) et peut-être aussi le classement final.
Le Tour de France en ligne de mire
Dès dimanche, ça va pourtant être copieux en termes de montagne avec 3 800 m de dénivelé, deux cols hors-catégorie à plus de 2 000 m d’altitude…
On a toujours l’espoir de tenir. Ou de perdre le moins de temps possible avant de le regagner dans le deuxième chrono. J’ai toute l’ équipe derrière moi, même si elle préparera aussi des sprints pour Mark (Cavendish). En 2009, j’avais fini deuxième de ce Tour de Suisse (derrière… Cancellara) et j’avais bien grimpé. Ce maillot de leader va peut-être me donner des ailes. Je vais regarder ce qui se passe autour de moi et voir où sont mes limites dans les montées.
Vous avez déjà un œil sur le Tour de France ?
Bien sûr que j’ai le Tour de France en vue. Le résultat d’aujourd’hui est prometteur et je viserai évidemment le contre-la-montre de la veille de l’arrivée, entre Bergerac et Périgueux (54 km). Le reste du temps, je me mettrai au service de l’équipe.»